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pour les Quartiers de fes Troupes, sera de retour à Munich dans deux jours."

Tandis qu'Elle agiffoit du côté de Paffaw, Mr. le Maréchal de Marfin, avec un Détachement confidérable, eft parti d'Ausbourg, & ayant paffé le Danube à Donnawert, a chaffé les Ennemis de pref-, que tous les Quartiers qu'ils occupoient entre ce Fleuve & la Riviere d'Altemulb, a pouffé les Contributions en Franconio & ramené quantité d'ôtages, & nombre de Prifonniers.

Cette nouvelle étendue de pays fera d'une grande utilité pour les Troupes du Roi, qui étoient un peu ferrées dans leurs Quartiers.

Mr. le Marquis de Blainville étant forti d'Ulm en même tems, a pris quelques Châteaux qui incommodoient cette Ville par leur voifinage. Je ne fais pas bien encore le détail de fon Expédition. Trouvez bon, Monfeigneur, que je vous affure de mon refpectueux attachement, &c.

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Mr. PELECTEUR à Mr. de MARSIN, à Munich, le 24 Février 1704. Mr. de Perry & Mr. de Chamarande

m'ont été très agréables; ils méritent tous deux qu'on les eftime & confidere; je ferai toujours le premier à leur rendre toute la juftice qui leur eft due.

J'ai lu la Lettre du Baron de Beauvernois, & je me fuis entretenu là-deffas avec Mr de Chamarande; quoique ce ne font que les fentimens particuliers du Prince d'Anfpach, dont le pouvoir n'est pas fort grand dans le Cercle de Franconie, je fuis pourtant d'opinion que vous écoutiez le fusdit Baron, pour tâcher de découvrir par-là, autant qu'il fera pof fible, les intentions du Cercle de Franconie, en traînant la chofe fans rien engager, jufqu'à ce qu'on fache ce qu'aura produit le voyage du Baron de Staffort, étant perfuadé que la Cour de Wirtemberg, & le Prince de Bade font les premiers mobiles de cette Négociation. Je fais par d'autres voies qu'il y a une grande divifion, dans le Cercle de Franconie, entre les Catholiques & les Proteftants, & que les premiers font fort jaloux du fecours des Troupes de Brandebourg, qui

leur

leur doit arriver, fans qu'ils l'ayent demandé. Cette jaloufie eft devenue plus: grande, depuis que le Miniftre du Prince de Bareith, a déclaré à l'affemblée du Cercle de Franconie, que l'Electeur de Brandebourg demande qu'on lui envoye. un Député à Berlin, pour y traiter d'un fubfide d'argent, qu'il prétend du Cercle: de Franconie, en confidération des grandsfrais qu'il doit faire, pour mettre fes Troupes en mouvement, & de ce qu'el-les lui couteront pendant la marche. Comme cette prétention est très onéreufe au Cercle, elle augmente le penchant, pour la Neutralité, dans l'efprit de ces gens-là qui commencent à envifager un avenir dangereux pour eux & pour leur liberté.

Si vous voyez, Monfieur, que la Négociation du Baron de Beauvernois, nous. ouvre le chemin d'entraîner tout le Cercle de Franconie, ou du moins la plus grande partie de fes Membres, en ce cas nous pourrons toujours prendre des me-fures ultérieures. Je fuis, &c.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART à Ausbourg, le 28 Février 1704.

Je ne

e ne fais, Monfieur, fi toutes les Lettres que je me donne l'honneur de vous écrire, parviennent jufqu'à vous; mais je fais bien que je n'ai reçu aucune des vô tres, depuis celle du 28 Janvier, & que le Mémoire contenant les vues du Roi fur la Campagne prochaine a été perdu. J'ai eu cependant l'honneur de vous envoyer celui de plufieurs adreffes, dont vous pourriez vous fervir pour me faire tenir des Lettres, & j'en joints encore deux autres, par le moyen defquelles je pourrois en recevoir.

Les chofes font toujours ici dans la même fituation, & Mr. l'Electeur de Ba-viere attend de jour en jour un Député du Duc de Wirtemberg, touchant la pro pofition de Neutralité pour le Cercle de Franconie, qui paroît la fouhaiter forte. ment & avec empreffement, comme j'ai eu l'honneur de vous le mander par ma précédente; mais il ne faut pas fe flatter que cela puiffe avoir lieu, qu'autant qu'il conviendra au Duc de Wirtemberg, & au Prince de Bade: le premier de ces deux

y eft fort difpofé, & follicite l'autre d'y confentir; c'eft tout ce que nous en pouvons juger. J'ai l'honneur, &c.

Mr. de BAVIERE à Mr. de MARSIN à Munich, le 28 Février 1704.

J'ai 'ai vu, Monfieur, par votre Lettre, que le Sr. de St. Victor vient de m'apporter le résultat de la converfation que vous avez eue avec le Marquis de Beauvernois, fur les difpofitions que le Cercle de Franconie paroît avoir, de vouloir rentrer en Neutralité, & que le dit Baron fouhaitoit de favoir ce qu'on pourroit ef pérer là-deffus de la part du Roi & de la mienne. Vous avez, Monfieur, un dif cernement trop jufte pour ne pas voir qu'il n'y a guere de fond à faire fur ces fortes de fentimens particuliers; mais fi c'étoit véritablement l'intention du Cercle de Franconie, je croirois, Monfieur, qu'il ne feroit pas contraire à nos intérêts communs d'écouter une pareille pro-pofition, & même d'entrer en Négociation, fi les conditions fur lefquelles on cherche à établir la Neutralité, font compatibles avec la fituation préfente de

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