Images de page
PDF
ePub

nos affaires, & qu'elles n'ayent pour but que le falut & la fureté du Cercle, fans y faire entrer des intérêts étrangers. Il feroit auffi très jufte de vouloir bien récompenfer ceux qui voudroient s'y employer & travailler en ces vues-là: ce que vous pouvez affurer pofitivement. Quoique le Cercle de Franconie, par la conduite qu'il a tenue à mon égard, m'a donné fujet à lui faire fentir mon juste reffentiment, & à profiter des avantages qui s'offrent à moi, je préférerai cependant fa confervation à fa deftruction, & je facrifierai volontiers mes intérêts particuliers à ceux du Public, & au falut detant de Peuples. Voilà, Monfieur, ce que j'ai cru vous devoir dire en réponse de vos fusdites Lettres, en vous affurant de nouveau que l'on ne peut être plus parfaitement à vous, que je ne le fuis..

MOIS DE MARS.

Mr. de MARSIN à Mr. de CHAMILLART, à Ausbourg, le 2 Mars 1704.

Comme

omme je ne reçois aucune de vos: nouvelles, Monfieur, ni de perfonne, & qu'il ne m'eft venu aucune de vos Lettres, depuis celle du 27 & 28 Janvier, dont je vous ai accufé la reception par mes précédentes, je ne puis favoir files miennes parviennent jufqu'à vous; je fais feulement que je me donne l'honneur de vous écrire, deux fois la femaine réguliérement, par toutes les voies que je crois les plus füres, & que je vous ai envoyé les Mémoires de plufieurs adreffes, dont vous pouvez vous fervir. Celui qui contenoit les vues du Roi, touchant l'ouverture de la Campagne prochaine, & que vous me marquez par votre Lettre du 28 Janvier m'avoir envoyé. quelque tems auparavant, a été perdu & tous les Duplicata, s'il y en avoit. L'attention des Ennemis pour empêcher ce Commerce de Lettres, est au-delà de tout oe que l'on peut dire; cependant je fuis

[ocr errors]

perfuadé que, vous fervant des adreffes dont je vous ai envoyé le Mémoire, Monfieur, & particuliérement de la voie de Mr. Jean Conrard Fricz Marchand à Zurich, à 800 livres par mois, comme je vous l'ai marqué par mes précédentes, il en pafferoit quelques unes. Pour les Correfpondances de Schaffoufe, elle font abfolument nulles préfentement, comme j'ai eu l'honneur de vous le mander, il y a déjà du tems.

Je me fuis apperçu d'une erreur dans mes Lettres précédentes, dont je dois vous donner avis, qu'en les chiffrant on a mis au fujet de la Neutralité, le Cercle de Franconie pour celui de Suabe; c'est ce dernier pour lequel le Duc de Wirtem berg, qui en eft la principale partie avec le Prince de Bade, a fait des propofitions, & a paru la fouhaiter avec empreffement; le Baron de Staffort qu'il devoit envoyer pour ce fujet à Mr. l'Electeur de Baviere, n'y eft point encore allé, & je n'ai point. de nouvelles qu'il foit de retour de Stutgard, auprès du Prince de Bade, où le Duc de Wirtemberg l'avoit envoyé pour cela; & fuivant toutes les apparences, les propofitions que ce dernier avoit fait faire à Mr. l'Electeur de Baviere, étant la fuite d'une Conférence où il s'étoit

trouvé avec le Prince de Bade, quelquetems auparavant, il paroît que le Cercle de Françonie eft dans les mêmes difpofitions; mais jufqu'à préfent il n'y rien encore que de vague. Il eft bien certain que, fi les Cercle de Suabe prend ce parti, celui de Franconie ne tardera pas à le fuivre.

Dans ce moment je reçois une Lettre pour le Secretaire de confiance de Mr. Î'Electeur de Baviere, de la part de celui qui fe mêle de la Négociation du Cercle de Suabe, accompagnée d'une preffante follicitation, pour la faire paffer en toute diligence à l'Electeur. Autant que j'en puis juger, c'est la réponse du Duc de Wirtemberg, depuis le retour du Baron de Staffort, fon principal Miniftre qu'il avoit envoyé au Prince de Bade pour ce fujet, comme j'ai eu l'honneur de vous le mander par mes Lettres précédentes. Cela étant, la Négociation deviendroit réelle & férieufe, & fi elle peut réuffir felon les intérêts du Roi &: de Mr. l'Electeur de Baviere, fans quoi elle ne fe fera point du tout, elle feroit fans doute fort avantageufe; j'en ai d'autant meilleure opinion, que celui qui m'a donné cette Lettre, me marque qu'il efpere voir dans peu l'heureux fuccès de cette affaire. J'ai l'honneur, &c.

Mr. de CHAMILLART à Mr. de MARSIN à Versailles, le 2 Mars 1704.

[ocr errors]

Le Sr. d'Houville qui commande l'Ar

tillerie en Bapiere, Monfieur, me mande qu'il a traité pour la fubfiftance des Chevaux d'Artillerie; mais que fur ce qu'il vous a représenté de la cherté, & de la mauvaise nourriture qu'on leur donne, vous avez jugé à propos de les repartir dans des Quartiers de la Cavalerie, pour y confommer les places mortes, que l'on déduira aux Capitaines de Charrois, fur la folde de leurs Chevaux. Comme il y va du fervice du Roi, je vous prie de les aider en toutes occafions en ce que vous pourrez, & de me croire très parfaitement, &c.

Mr. PELECTEUR à Mr. de MARSIN, à Munich, le 3 Mars 1704.

La Lettre du Baron de Kirckenstein, Monfieur, n'eft qu'une fimple réponse par laquelle, il accufe la reception de celle qu'on lui a envoyée derniérement, fans faire mention du Baron de Staffort, s'il

« PrécédentContinuer »