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ploïées & les lumieres des pouppes éteintes, A N. 1538. 'ifle de Corfe avec beaucoup de honte & de con

cis.

LX. Mariage d'Oc

fufion.

Pendant que ces chofes fe paffoient, le pape tave Farnefe avec s'occupoit à Rome à faire de superbes préparala veuve d'Ale- tifs xandre de Medi- pour le mariage d'Octave Farnele fon neveu avec la veuve d'Alexandre de Medicis, fille natuPaul. Jove hift.l. relle de Charles V. Le cardinal de Medicis fut Ciacon. t. 3.P. envoïé à Florence avec une belle fuite de préOnuphr. in Paul. lats, de gentilshommes & de dames, pour condui

37.

$35. col. 1.

111.

LXI.
Le pape confir-

ane l'indult ac-
cordé au parle-

rici Gallic. edit. 1636.

re la princeffe à Rome, où elle fut reçûë avec beaucoup de magnificence. Le cardinal Farnese frere d'Octave, le duc de Caftro, D. Jean-Baptifte Savelli, D. Jerôme des Urfins, D. Jean Borgia tous les ambassadeurs & feigneurs de confideration allerent la recevoir hors des portes de Rome, & la conduifirent au palais pontifical, où Horace Farnefe l'aïant prife par la main, l'introduifit dans la chambre du pape, qui après l'avoir baifée au front, lui donna fa benediction. De-là on alla à l'églife de faint Pierre, où fe fit le mariage le matin du troifiéme de Novembre.

Vers le même temps François I. obtint du pape une confirmation des indults accordez autrefois ment de Paris. par Eugene IV. au roi Charles VII. en faveur du Extat. tom. 5. chancelier de France & du parlement de Paris. Cet crede indult du parlement est une grace finguliere, purement expectative, mais perpetuelle, en vertu de laquelle les chanceliers de France, les préfidens, les maîtres des requêtes & les confeillers du parlement de Paris ont droit une fois pendant leur vie ou plûtôt pendant le cours de l'exercice de

leurs

leurs charges, de fe prefenter au roi, s'ils font capables de benefices, ou de prefenter des clercs à leur A N. 1538. place, pour être enfuite nommez par le roi à un' collateur de France; & ce une fois pendant le temps de la prélature du collateur, à l'effet le nomque mé foit pourvû en vertu de la conceffion du faint fiege & de la nomination du roi, qui fe fait par lettres du grand fceau, du premier benefice secuher ou regulier de la qualité, valeur & revenu requis, venant à vacquer par mort ou autrement & étant à la difpofition du collateur chargé de la nomination du roi pour indult.

Cependant les légats du pape qui s'étoient rendus à Vicenze pour le concile indiqué au premier de Mai de cette année, voïant que l'empereur & le roi de France s'excufoient d'y envoïer les évêques de leurs roïaumes, furent fort irritez des peines qu'on leur avoit caufées en leur faifant faire ce voïage, & des dépenfes qu'ils avoient faites à Vicenze: mais le pape qui n'étoit pas moins irrité qu'eux, voulant en quelque forte appaifer leurs murmures, ne les fit pas revenir, & donna une bulle qui convoquoit toujours le concile à Vicenze, mais fans déclarer le jour de l'ouverture, & laissant toujours les prélats dans l'efperance de ne pas voir leurs fatigues & leurs dépenfes entierement inutiles. Cette bulle eft du vingtquatrième d'Avril 1538. Mais aïant vù peu de temps après que ce dessein ne pouvoit être si tôt executé; il les rappella & prorogea l'ouverture du concile jufqu'à Pâques de l'année suivante, par úne autre bulle dattée du vingt-huitiéme de Juillet. Tome XXVIII.

Bb

ge

LXII.
Le pape prolon

le terme du

concile.

6.

Pallavic, h 4. Co

n. 8.

9.

Manifefte du roi

d'Angleterre con

tre la convocation

du concile à Vi

cenze.

Pallavic.1.4.

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.

Sur ces entrefaites Henri VIII. roi d'AngleA N.. 1538. terre publia un nouveau manifefte contre la conLXIII. vocation de ce concile à Vicenze, & l'adreffa à l'empereur & aux rois. Il y difoit, qu'aïant déja informé le public des raifons qu'il avoit de recufer le concile que le pape feignoit de vouloir tenir d'abord à Mantoue, il ne lui fembloit pas. néceffaire de protefter toutes les fois qu'il prendroit envie au pape de faire de nouvelles feintes. Que comme fon precedent manifeste défendoit fa caufe & celle de fon roïaume contre tou tes les entreprifes qui fe pourroient faire ou par Paul, ou par fes fucceffeurs, il vouloit feulement le confirmer par cet écrit, déclarant qu'il n'iroit pas plus à Vicenze qu'à Mantouë, quoique perfonne ne defirât plus que lui un concile general libre & faint. Que n'y aïant rien de plus faint qu'une affemblée generale des Chrétiens ; rien auffi ne pouvoit apporter plus de dommage à la religion, qu'un concile corrompu par l'interêt, & gagné pour confirmer des erreurs. Qu'un concile s'appelle general, lorfque tous les Chrétiens y peuvent dire leurs avis; & qu'ainfi celui-là ne l'étoit pas où l'on devoit écouter seulement ceux qui dépendoient abfolument du pape, où les mêmes perfonnes étoient juges & parties. Que Vicenze fouffroit les mêmes difficultez que Mantouë. Et après avoir repeté fuccinctement la te neur de fon premier manifefte, il difoit: Si Frederic duc de Mantouë n'a pas accordé fa ville au pape de la maniere que Rome le prétendoit, pourquoi aurons-nous la complaifance d'aller où

il lui plaît Si le pape a reçu de Dieu le pouvoir d'appeller les princes où bon lui femble, pourquoi n'a t'il pas celui de choisir le lieu qu'il veut & de fe faire obéir? Si le duc de Mantouë peut justement réfufer le lieu que le pape a choifi,pourquoi les rois & les autres princes n'auront-ils pas la liberté de n'y pas aller ? Et fi tous les princes leur refufoient leurs villes, où feroit fa puiffance ? Que feroit-il arrivé s'ils fe fuffent mis en chemin, & qu'arrivant à Mantouë, ils eussent trouvé les portes fermées ? Ne peut-il pas arriver la même chofe

à Vicenze ?

AN. 1538.

le

LXIV.
Le pape envoie

cardinal Polus légat en Flandres.

Sanderus de fchifm. Anglic. b

Paul III. loin de s'irriter de ce manifefte, voulut encore faire quelques efforts pour ramener ce prince à la voïe droite qu'il avoit abandonnée ; à cet effet, il envoïa le cardinal Renaud Polus en Flandres en qualité de légat, afin qu'étant voi- 1. fin de l'Angleterre, il pût traiter plus commodément avec Henri, & le faire fortir de fes égaremens. Polus fe rendit à Paris avec un pouvoir & des commiffions très-amples. Il y fut reçu trèshonorablement, mais Henri en aïant été averti, envoïa auffi-tôt Briant en pofte prier François I. de fa part de le faire arrêter, & de le lui envoïer, qu'autrement il renonçoit à fon amitié. François retenu par fon devoir & par la parole qu'il avoit donnée au pape pour la sûreté du légat, d'ailleurs ne voulant pas rompre avec Henri dont l'alliance lui étoit néceffaire, fit dire à Polus de partir inceffamment, qu'autrement il ne répondoit pas de fa vie. Le légat pour prévenir le danger qui le menaçoit, partit auffi-tôt, & fe ren

p. 162.

A N. 1538.

LX V.

Il arrive à Cam

mute a prix en Angleterre.

dit à Cambray par le plus court chemin.

Là aïant appris qu'en Angleterre on l'avoit dé claré criminel de leze-majefté, & qu'Henri avoit bray, & la tête est promis cinquante mille écus à celui qui lui apporteroit la tête, il eut peur & penfa à fe retirer; mais Evrard de la Mark cardinal évêque de Liege & prefident au confeil de Flandres lui donna une retraite fûre dans la ville. Henri fit tenter le confeil de Flandres pour le remettre entre fes mains, & pour prix de cette trahifon, il offroit de quitter le parti de la France, de lever à fes dépens quatre mille hommes pour le fervice de l'empereur, & d'en avancer la païe pour dix mois. Mais ses tentatives furent inutiles. Polus admirant la fureur de ce prince, dit au cardinal de la Mark, que fa vie lui étoit à charge depuis long-temps, & qu'Henri fe donnoit bien de la peine pour êter la robe à un homme qui avoit grande envie de fe coucher. Le pape informé des embuches que l'on dreffoit continuellement à ce légat, le rappella à Rome & lui donna des gardes pour la sûreté de fa perfonne; & en réconnoiffance du bon accueil que l'évêque de Liege lui avoit fait, il le créa son légat en Flandres.

LXVI.

terre perfecute les

Polus.

Henri irrité de l'évafion de Polus, & ne pouLe roi d'Angle- vant fe venger fur fa perfonne de la haine qu'il parens & amis de lui portoit, s'en prit aux parens & aux amis de ce prélat, & fur la dénonciation du chevalier Geoffroy de la Pole ou Polus, parent de ce cardinal, qui dit au roi que ce légat entretenoit des intelligences avec Henri Courtenay, marquis d'Excefter petit fils d'Edouard IV.avec Henri de la Pole, lord

Sander. de fchif. HB, L

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