rifconfulte, & fut lui-même profeffeur en droit la Le troifiéme fut Jacques Simonette d'une famille noble de Milan, fils de Jean Simonetta secretaire de François Sforce duc de Milan, & de Catherine Barbarera d'une grande naiffance. Il fut fi bien inftruit dans les lettres, qu'étant fort jeune, il compofa un traité des referves des be AN. 1539. XXXII. Mort du cardinal Simonette. Ciacon. ut fuprà tom. 3 p. 570. a nefices qui fut enfuite augmenté par Paul GranuAN. 1539. tius. Jules II. informé de fon mérite le fit avocat confiftorial en 1505. & enfuite auditeur de Rote. Ce fut en cette qualité qu'il affifta au concile de Latran. Leon X. l'envoïa à Florence pour appaiser les troubles qui s'étoient élevez dans cette ville. Clement VII. lui donna l'évêché de Pefaro en la place de Paris de Graffis;& Paul III. le créa cardinal le vingtiéme de Mai 1535. & le nomma un de ceux qui devoient regler les matieres qu'on devoit traiter dans le concile indiqué à Vicenze. Il eut l'évê-ché de Perouse dont il fe demit enfuite en faveur de François Bernardin son neveu avec l'agrément du pape. Il mourut le premier de Novembre 15 3 9. & fut enterré dans l'églife de la Trinité dans laquelle il avoit fait bâtir une chapelle magnifi XXXIII. Lanfperg. Carth. chren. Possevin in ap parat. Dupin. tom. 14. 159. que. Environ trois mois avant la mort de ce cardiMort de Jean nal, c'est-à-dire, le troifiéme d'Août les CharPetresus bibliot. treux perdirent un auteur celebre par fa pieté & Dorlandus in par fes écrits. Ce fut Jean-Jufte Lanfpergius ou de Lanfperg, ainsi nommé du lieu de fa naissance en Bavière. Il fit fes études à Cologne, & s'engain 4. 16. Siecle p. gea dans l'ordre monaftique chez les Chartreux, où il fut prieur d'une maison proche de Juliers. Il vint mourir à Cologne dans la trentiéme année de fa profeffion religieufe. Comme il étoit fort appliqué à la meditation & à la priere, il est surprenant qu'il ait pu compofer un fi grand nombre d'ouvrages moraux & fpirituels: car on a de lui deux volumes in folio imprimez à Cologne en 1535. qui contiennent les traitez fuivans. Ma nuel de la milice chrétienne. Entretien de JefusChrift avec l'ame fidéle ; cet ouvrage a été traduit en françois dans le fiécle paffé, & imprimé à Paris. Exercices & prieres pour les malades. Deux livres de lettres. D'autres exercices fpirituels. Une vie de nôtre Seigneur. La fleche de l'amour divin. Differentes hymnes. Des méditations foliloques. Cinquante-fix homelies fur la paffion de JefusChrist. Démonftration de la religion évangelique. Dialogue entre un Lutherien & un moine. Miroir de la vie chrétienne; & des fermons prononcez dans des chapitres, outre des paraphrafes fur les épitres & les évangiles de toute l'année, avec des fermons pour chaque Dimanche: ouvrage qui fut imprimé auffi à Cologne en 1545. & en 1553. & à Anvers en 1575. Tous ces ouvrages ont été recueillis en cinq volumes in 4°. & imprimez plus correctement à Cologne en 1693. Lanfpergius travailla auffi avec beaucoup de zéle à retirer ceux qui étoient engagez dans les nouvelles opinions de Luther, ou à empêcher que ceux qui pouvoient être feduits ou qui avoient quelque penchant à les fuivre, ne devinffent la proïe de ces ennemis de l'églife. a La faculté de théologie de Paris fit auffi quelques cenfures dans cette année. Le dernier de Janvier les livres de Melanchton lui aiant été prefentez par le docteur Merlin, elle en ordonna la fuppreffion, & le même jour à la requête de meffire Louis Guillard évêque de Chartres, fur le rapport des commiffaires nommez pour l'examen d'un livre d'Erafme intitulé: Manuel du foldat chrétien ; La faculté jugea qu'il falloit fupprimer cet AN. 1539. ouvrage comme pernicieux à la religion chrétienne. Elle condamna encore un autre livre intitulé instruction des jeunes gens, par Melanchton, pour regler leurs études, publiée par Hengeuderphe, avec des additions fur la doctrine & l'inftruction des enfans, par Bronsfelfius. Après en avoir rapporté quelques propofitions qu'elle jugea capables de détourner les jeunes gens de la maniere ordinaire d'étudier, elle opina qu'il falloit fupprimer ces ouvrages comme pernicieux à la jeuneffe. Le même jour la faculté assemblée chez les Mathurins après la meffe du Saint-Esprit, dit fon avis fur une difficulté qui s'étoit élevée à l'occasion d'Erasme touchant la regle du tiers ordre de faint Auguftin. C'étoit à la requête des chanoines reguliers de faint Victor. Erafme difoit, qu'il y avoit lieu de douter fi du temps de faint Auguftin les moines faifoient des vœux. La faculté entreprit d'examiner cette question, & conclut contre Erafme que les moines de ce temps-là faifoient des voeux, que la propofition d'Erafme étoit scandaleufe & la contraire véritable. XXXV. fait mettre Bu Scotia p. 524. En Ecoffe le roi Jacques V. voulant fermer l'enLe roi d'Ecoffe trée à l'hérefie dans fes états, poursuivoit avec chanan en prifon. zéle tous ceux qui débitoient les nouvelles erreurs. Buchanan in hift. Un chanoine regulier, deux religieux de l'ordre Jacob. Laingans de faint Dominique, & un cordelier qui avoient P. 39. edit. Parif. quitté leur habit, & qui enfeignoient le Lutheranifme, furent punis de mort; quelques laïques reform. lib. 3. p. furent compris dans ce fupplice: ce qui arriva fur la fin de Février. Beaucoup d'autres furent in vita Calvini in 8. 1685. Burnet hift. de la 427. mis AN. 1539. mis en prison, & parmi eux fe trouva Georges Buchanan homme d'efprit, poëte, historien, mais d'une famille qui n'étoit rien moins que riche & aifée. Son oncle maternel l'envoïa à Paris où il paffa deux ans, après lefquels il fut contraint par la mifere & par fon peu de fanté, de retourner en Ecoffe. Il alla étudier en logique à faint André fous le bon vicillard Jean Major, qui le mena en France où il paffa cinq ans, & s'y trou vant aux prifes avec la mauvaise fortune, il fut contraint de regenter la grammaire à Paris dans le college de fainte Barbe. Il le fit pendant près de trois ans, mais ennuïé de ce métier, un jeune comte appellé Gilbert Kennede ou Kedned le ramena dans fon païs, où Jacques V. le prit pour precepteur de fon fils naturel, qui fut dans la fuite le fameux Jacques comte de Murray. Buchanan s'attira bientôt de fâcheuses affaires par fes vers fatiriques, fur-tout par ceux qu'il fit contre les cordeliers, d'abord par fon propre mouvement, & enfuite par les ordres du roi d'Ecoffe, qui foupçonnoit ces religieux d'être entrez dans une confpiration contre fa perfonne. Le cardinal David Beton archevêque de faint André se rendit le protecteur de ces religieux, & porta leurs plaintes au roi, & les ordres furent donnez pour arrêter Buchanan 'comme fufpect des nouvelles hérésies. Buchanan le fçut, & fongea à fe retirer, Buchanan in vis▴ mais il fut découvert & mis en prison. Il n'y dè- Suá. meura pas néanmoins long-temps: car perfuadé par qu'il avoit tout à craindre, il tenta de fe fauver Tome XXVIII. Nn |