Vallée, de faint Nicolas d'Angers, & d'autres benefices. Ce prince fe fervit de lui dans fon confeil, A N. 1540. & le chargea d'ambassades importantes, qu'il remplit avec éloge. Il fut ambaffadeur à Rome après Jean du Bellay, & merita comme lui le chapeau de cardinal qui lui fut donné par le pape Paul III. le deuxiéme Decembre 1536. Ce fut à fon retour de Rome qu'il eut l'évêché d'Amiens où il mourut le vingt-troifiéme d'Août 1540. âgé feulement de quarante-fept ans, & fut enterré dans fa cathedrale, où l'on voit encore aujourd'hui sa ftatuë de marbre, & une infcription qui fait mention de fes differentes dignitez.

,

LXXXII. Mort du cardi

de Borgia.

Ciaconius ut fu

Le quatriéme fut Henri de Borgia de Gandie Espagnol, né à Valence, fils de Jean II. duc de nal Gandie, & de Françoife de Caftro & de Pinos oncle paternel de François de Borgia qui entra dans la focieté de Jefus, & frere du cardinal Roderic de Borgia, après la mort duquel Paul III. mit Henri au nombre des cardinaux dans la promotion qu'il fit au mois de Decembre de l'année derniere; il ne joüit pas long-temps de cette dignité, étant mort à Viterbe le feiziéme de Septembre de celle-ci, en allant à Rome recevoir la pourpre.

3 p. 67j.

LXXXIII. Mort du cardi

Ciacon, ut fuprà tom. 3. p. 645.

Le cinquiéme fut Pierre Sarmiento Espagnol fils de Didace Perez de Sarmiento, fecond comte nal Sarmiento. de Salinaz, & Ribadeo, & de Marie Villandrade. Après avoir été aumônier de Charles V. ce prince Abery vies des lui donna l'évêché de Plaisance, & treize ans après à la priere de Marguerite d'Autriche, il fut fait non-feulement archevêque de Compostelle, mais

cardinaux.

AN. 1540.

LXXXIV.

Mort du cardinal
Manrique.

prà tom. 3. p. 645. Aubery vie des cardinaux.

encore cardinal prêtre avec le titre des douze apôtres, quoiqu'abfent. Avant que d'être promu à cette dignité, il avoit accompagné l'empereur en Italie & en Allemagne auffi-bien qu'à la conquête de Tunis, & avoit affifté à Boulogne au couronnement de ce prince. Enfin il mourut en Italie d'une fievre aiguë le feptiéme d'Octobre 1540. & fut enterré dans l'église d'Ara cæli, son corps fut enfuite tranfporté en Espagne & déposé dans l'abbaïe de Benevivere par les foins de Jean Sarmiento de parent.

Grenade fon

Le fixiéme fut Pierre ou Diegue Manrique, Espagnol fils de Louis Fernandez Manrique, feCiacon. ut fu cond marquis d'Aguilar & quatrième comte de Caftagneda, grand chancelier de Caftille, & d'Anne Pimentel fille de Pierre feigneur de Tavora : à la priere de l'empereur il fut fait d'abord évêque de Cordoüc, quoiqu'abfent, & quelque-temps après promu au cardinalat par le pape Paul III. en 1538. fous le titre de faint Jean & de faint Paul. Il mourut à Rome de la pefte le feptiéme d'Octobre de cette année 1540. & fut d'abord déposé dans l'églife d'Ara cæli, pour être ensuite transporté en Espagne.

LXXXV,

Jacobatius.

Ciacon. ibid. ut fuprà t. 3. p. 608.

Le feptiéme fut Criftophe Jacobatius, neveu More du cardinal d'un autre Dominique Jacobatius auffi cardinal qui mourut en 1527. ou 1528. Celui-ci avoit été élevé dès fon enfance fous la difcipline d'un oncle Cabrera in vita fi celebre, & apprit de lui à aimer la verité & à cultiver la picté, en quoi il l'imita exactement. Leon X. le fit d'abord chanoine de faint Pierre. Enfuite il fut promu à l'évêché de Caffano par la démis

Pauli 111.

1525.

la religion, AN. 1540.

fion de fon oncle,le vingt-troifiéme de Mars 1
Il s'y comporta avec tant de zele pour la religion,
& d'une maniere fi édifiante, qu'auffi-tôt que Paul
III. fut élevé au fouverain pontificat, il le fit da-
taire, auditeur de Rote & enfin prêtre cardinal
fous le titre de fainte Anaftafie, qu'il changea dans
la fuite pour celui de faint Eustache, au grand con-
tentement de tous les gens de bien & particuliere-
ment de l'empereur, qui en eut beaucoup de joïe,
parce qu'il avoit honoré son oncle de sa bienveil-
lance. En 1538. Paul III. le fit fon légat auprès du
même empereur pour negocier la paix avec le roi
de France. L'année fuivante il fut chargé de la lé–
gation d'Ombrie & de Perouse dont il s'acquitta
avec beaucoup d'équité, & ce fut dans cette der-
niere ville qu'il mourut le feptiéme d'Octobre de
cette année.

LXXXVI. Morc du ca inal

de Quignone.

Aubery vie des

Le huitiéme fut François de Quignonez, fils, de Diege Fernandez de Quignonez premier comte de Luna. Il entra fort jeune parmi les religieux Ciconius ibid.ut de faint François, & fon mérite l'éleva dans la fuprà 1. 3. p. 46. fuite à la dignité de general de l'ordre à laquelle cardinaux. il fut élû dans un chapitre tenu à Burgos en 1522. L'empereur Charles V. témoigna une fi grande joie de cette élection, qu'il nomma Quignonez confeiller de fon confeil de confcience. Ce pere étoit l'an 1525. à Affife où il apprit la prife de Rome par l'armée imperiale. Il alla d'abord en témoigner fon déplaifir au pape Clement VII. qui étoit prifonnier dans le château Saint-Ange, & qui fçachant la grande faveur où étoit ce religieux auprès de Charles V. le chargea de negocier fa

Tome XXVIII.

Tt

pa

paix auprès de fa majefté imperiale. Il acheva cette AN. 1540. negociation avec affez de fuccès, & par-là fe rendit digne du chapeau de cardinal que le même Clement VII. lui donna fur la fin de 1527. fut enfuite évêque de Cauria, légat en Espagne & dans le roïaume de Naples, & mourut à Veruli le vingt-feptiéme d'Octobre de l'année 1540.

LXXXVII.

de Clermont.

pe

Il

Le neuviéme fut François-Guillaume de CastelMort du cardinal nau-Clermont-Lodeve, fils de Pierre dit Tristan Ciaconius 1bid. ut feigneur de Clermont, & de Catherine d'AmboiSuprà tom. 3.pag. se fille aînée de Pierre feigneur de Chaumont, San-Marthanus & fœur du cardinal d'Amboife. Son merite &

251.

in Gallia chriftia

અ.

EXXXVIII.

le

la protection de ce cardinal qui avoit un grand
credit à la cour de France, contribuerent beau-
coup à fon élevation. Il avoit l'esprit vif, & il
aimoit fort l'action ; il eut d'abord l'évêché
d'Agde, puis celui de Valence, enfuite l'archevê-
ché de Narbonne, & enfin celui d'Auch. Ce fut
pape Jules II. qui l'éleva à la dignité de cardi–
nal le vingt-neuviéme de Novembre 1503. & dans
l'année 1507. il fut ambassadeur
il fut ambaffadeur pour le roi Louis
XII. vers le même pape, auprès duquel il agit
avec beaucoup de zéle en faveur de la France, ce
qui fut caufe qu'il fut arrêté & mis d'abord dans
unc tour du château Saint-Ange; mais peu de
temps après on lui rendit la liberté. Il foufcrivit
l'an 1511. à la bulle de l'indiction du concile de
Latran, & depuis on lui donna la légation d'Avi-
gnon où il mourut doïen des cardinaux en 1540.

On croit que Jean Major auteur ecclefiaftique, Mort de Jean mourut auffi dans cette même année. Il étoit Thomas Dempter d'Hadington en Ecoffe, & vint fort jeune à Paris où

Major.

AN. 1540.

lib. 12.

Buchanan hift Scotia lib. 6.

il étudia les humanitez dans le college de fainte Barbe fous Jean Boulac, qui fut depuis principal du college de Navarre. Il fut enfuite difciple du bist.esclef. Scotia fameux Standouck principal du college de Montaigu, où il commença à étudier la théologie. Ce Standouck aïant été exilé en 1498. Jean Major, qu'on nommoit auffi Maire, fe fit recevoir de la maison de Navarre, & ne quitta pas pour cela le college de Montaigu, lieu de fa demeure, où il enfeigna la philofophie & la théologie l'an 1505. Il fut reçû docteur de la faculté, & fit enfuite un voïage en fon païs où il enfeigna durant quelquetemps dans l'academie de Glafcow. Mais le féjour de Paris aïant pour lui des attraits qu'il ne trouvoit point dans fa patrie, il revint en France, & reprit fes leçons dans le college de Montaigu. Il y eut des difciples qui dans la fuite se diftinguerent par leur mérite, & leur profonde érudition; entr'autres Almin, Jerôme Hangest, & Robert Cenalis qui fut depuis évêque d'Avranches & qui écrivit contre Calvin.

LXXXIX. Ouvrages de cet

auteur.

De Launoi hift. Navarr.

4.

I

Major étant au college de Montaigu compofa une histoire de la grande Bretagne qu'il dédia à Jacques V. roi d'Ecoffe fon fouverain, & qu'il divife en fix livres, finiffant au mariage d'Henri Dupin 16.fiecle in VIII. avec Catherine d'Arragon. Elle fut publiée +p. 159. & 165, en 1521. Son principal ouvrage eft un commentaire sur le maître des fentences, & l'on peut dire que de tous les théologiens qui jufqu'alors avoient écrit fur cette matiere, aucun ne l'a fait avec plus d'érudition & de folidité; ce qui lui a attiré beaucoup d'éloges à jufte titre. Il fut imprimé en 1515.