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les differends de la religion, & fait des regle

ce,

AN. 1541. mens ecclefiaftiques, comme en Syrie, en Green Afrique, en Italie, en France, & en Efpagne contre les erreurs de Paul de Samosate, d'Arius, des Donatiftes, de Pelage, & d'autres héretiques ; & qu'on ne peut dire fans impieté que les actes de ces coneiles foient nuls. Qu'à la verité le fiege de Rome avoit la primauté, & fon évêque la prééminence entre les patriarches, mais qu'il ne fe trouvoit dans aucun pere que l'évêque de Rome cut été appellé le chef de l'églife & d'es conciles. Que Jesus-Chrift feul étoit le chef de l'églife, & que Paul, Apollon, & Cephas n'en font que les miniftres. Que la difcipline qui s'obferve à Rome depuis tant de fiecles, & les difficultez continuelles que cette cour apportoit à la célebration d'un concile legitime, montroient qu'ils en devoient attendre peu de fatisfaction. Enfin ils difoient en concluant, qu'il appartenoit à chaque province d'établir le vrai culte de Dieu : & de regler ce qui concerne la religion.

CXVH.

L'empereur congedie la diéte.

Raynald. ad hunc

ann. n. 34.

Comme les Proteftans convenoient des articles reçûs avec les modifications, & de travailles Sleiden. vt fuprà. à s'accorder fur les autres ; ils réitererent à l'empereur les mêmes prieres qu'ils lui avoient faites Pallav.bf.conc. de fufpendre le décret de la diéte d'Aufbourg, & d'emploïer fes foins pour affembler un concile libre en Allemagne, pourvû que le pape n'y fût pas juge, adherant fur ce fujet à la proteftation qu'ils avoient faite contre le concile indiqué à Mantouë; qu'enfin au défaut d'un concile tel

Trid. lib. 4. c. 15. 4. IF

qu'ils le fouhaitoient, on traitât des differends.
dans une diéte de l'empire, où l'on regleroit AN. 1541.
toutes choses. L'empereur voïant les avis ainsi
partagez, congedia la diéte, en remettant la dé-
cifion des difficultez au concile general, & à fon
défaut à un concile national d'Allemagne, ou à
une diéte de l'empire, qu'il convoqueroit dans
dix-huit mois. Il promit d'aller lui-même en Ita-
lie pour y traiter cette affaire avec le pape, de
qui s'il ne pouvoit obtenir aucun concile, ni ge-
neral ni national, l'on feroit enforte de termi-
ner les differends dans une diéte ; & l'on prieroit
le pape d'y envoïer un légat. Il donna ordre aux
Protestans de ne rien enfeigner de nouveau fur les
articles accordez, & aux évêques de réformer
leurs églifes. Il défendit d'abattre les monafteres,
de s'emparer des biens ecclefiaftiques, & de fol-
liciter quelqu'un à changer de religion, & vou-
lut qu'on maintînt la jurifdiction de la chambre
imperiale. Eckius informé de cette réfolution de
l'empereur, écrivit une lettre circulaire aux prin-
ces pour décrier le livre de la concorde. Je n'ai
jamais approuvé cet ouvrage, dit-il, je l'ai mê-
me trouvé fort mauvais. Je pourrois montrer
qu'il eft plein de fautes dangereuses, & fi l'on
fait attention, on y verra à chaque page
preffions de Melanchton. Gropper & Phlug aïant
eu communication de cette lettre, fe trouverent
offenfez, & crierent à la calomnic. Cette petite agi
tation pouvoit caufer une violente tempête en-
tre ces théologiens, mais l'empereur les recon-

les ex

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cilia & empêcha les fuites de la dispute.

Mais parce que les Proteftans paroiffoient mécontens, & sembloient ne pas approuver tout ce qu'ordonnoit ce prince, il leur donna un écrit particulier par lequel il déclaroit qu'il ne prétendoit pas leur prefcrire aucune loi fur les articles qui n'avoient pas été accordez ; qu'il ne vouloit pas qu'on démolit les monafteres, mais qu'il n'empêchoit pas qu'on ne réformât les moines; de plus il ordonnoit que des deux côtez on laifferoit joüir les ecclefiaftiques de leurs révenus, & de leurs biens, fans avoir égard à la diverfité de religion. Qu'en défendant aux Proteftans de folliciter les Catholiques qui n'étoient pas leurs fujets,à changer de religion, ils pourroient néanmoins recevoir ceux qui volontairement & de plein gré viendroient les trouver pour embraffer leur parti; enfin il marquoit dans ce même écrit, qu'il fufpendoit le décret d'Aufbourg pour ce qui concernoit la religion, tous les jugemens rendus, & tous les procez intentez à la chambre imperiale pour le même fait, en confideration du répos & de la tranquillité qu'il vouloit procurer à fes fujets, jufqu'à ce que l'affaire fut examinée en quelque concile ou diéte. Cependant il défend d'exclure quelqu'un de la chambre, parce qu'il eft d'une autre religion, & ordonne qu'on rende également juftice à tout le monde. Sur les affurances fondées fur la parole & fur l'écrit de l'empereur, les Proteftans promirent du secours contre le Turc qui étoit déja entré dans la Hongrie.

que

AN. 154.

CXIX. Plaintes de l'em

pereur à la diéte

contre le duc de Cleves.

Suprà.

Hei. hift. de empire lib. 3.c.5%.

Belcar. lib. 236 186.

4

Le troifiéme de Juillet l'empereur fe plaignit dans la diéte de Guillaume duc de Cleves qui retenoit le duché de Gueldres, & prefenta à tous les états un écrit pour prouver le droit qu'il avoit fur ce duché ;. il ajoûta qu'il avoit mandé ce duc, mais bien loin de fe rendre auprès de lui, ik_steidan. ibid. ur avoit pris une route bien differente; il vouloit parler de fon engagement avec la France. Les ambaffadeurs du duc de Cleves qui étoient prefens tacherent d'excuser leur prince; mais l'empereur les quitta & fortit de l'affemblée. Le vingt-uniéme de Juillet tous le prince & états vinrent le trouver pour lui parler en faveur du duc & le prier de le recevoir fous la protection de l'empire, & de permettre qu'on traitât cette affaire à l'amiable, fi-non qu'il pouvoit poursuivre fon bon droit en juftice. Mais l'empereur leur fit répondre que cette affemblée aïant été convoquée pour les interêts de la république, & pour rétablir la paix en Allemagne, en retranchant toute femence de divifion, il étoit fort furpris qu'ils priffent parti dans une cause qui le regardoit en particulier & qui ne pouvoit caufer aucun trouble. Après ces paroles il les quitta, non fans faire paroître fon mécontentement. Le lendemain l'ambassadeur de: France aïant entendu les reproches du duc de Savoie contre François I. qui l'avoit chaffé de fes états,, lut un long difcours pour juftifier la conduite de fon prince.

CXX. Calvin affifte à la›

Ceux de Strasbourg avoient envoïé Calvin à la diéte de Ratifbonne, où il fe trouva avec diéte dekatifbon-

ne.

in vita Calvini.

Bucer & Melanchton, & confera avec eux fut AN. 1541. la céne. Theodore de Beze dit qu'il fut fort hoTheodor. de Beze noré à Ratisbonne, & qu'on lui donna le furnom d'excellent théologien. On croit qu'il engagea les princes Proteftans à écrire au roi de France en faveur de ceux qui profeffoient la nouvelle religion, & qu'on perfecutoit vivement dans le Dauphiné, où il y en avoit beaucoup de prifonniers, fur-tout à Grenoble & dans la Pro

vence,

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