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Citta-di Caftello, puis de Sutri, vicaire du pape, AN. 1542, prêtre cardinal du titre de faint Cyriaque. Le quatrième Robert Pucci Florentin, évêque de Piftoye, prêtre cardinal du titre des quatre faints Couronnez, & grand pénitencier. Le cinquième Jean Moron, dont on a parlé, Milanois, évêque de Modene, prêtre cardinal du titre de saint Vital. Le fixiéme Gregoire Cortez Modenois, abbé du Mont-Cassin, prêtre cardinal du titre de faint Cyriaque, puis évêque d'Urbin. Le septiéme Thomas Badia théologien, religieux de l'ordre de faint Dominique & Modenois, maître du facré palais, prêtre cardinal du titre de faint Sylveftre au Champ-de-Mars. Le huitiéme Chriftophe Madrucce, évêque de Trente fa patrie, prêtre cardinal du titre de faint Cefaire & évêque de Paleftrine, il ne fut point déclaré alors.

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Spond.bor ann.

16.

Pomponne Caci mourut trois mois après fa promotion le quatrième d'Août. Il étoit grand philofophe & bon aftronome. Il fut inhumé dans l'églife de faint Jean de Latran, où il avoit été cha

noine.

Quatre autres cardinaux moururent auffi dans cette année, le premier eft Jerôme Aleandre qui étoit de la Mothe petite ville fur les confins du Frioul & de l'Iftrie, où il nâquit le treiziéme de Février 1480. Son pere nommé François Aleandre étoit médecin, & prit grand foin de Jerôme fon fils qu'il envoïa étudier à Venise & à Porto-Naone, où à l'âge de quinze ans, il enfeigna les humanitez, & se fit une grande réputation. Dans la fuite il étudia les mathematiques, la phyfique,

la

par

la medecine & les langues grecque & hébraïque, dans lefquelles il fit de fi grands progrès avec le AN. 1542. fecours d'une memoire prodigieufe, qu'il les loit & les écrivoit fans peine. Le pape Alexandre VI. informé de fon rare merite, le destina pour être fecretaire de fon fils, & l'envoïa ensuite en Hongrie en qualité de nonce : mais une maladie fâchcufe aïant obligé Aleandreà prendre d'autres mefures, il vint en France où le roi Louis XII. l'appella & le gratifia de lettres de naturalité. Il fut recteur de l'univerfité de Paris & profeffeur en grec; depuis il enfeigna à Orleans & à Blois. Eftienne Poncher évêque de Paris l'attira chez lui, & le donna à Evrard de la Marck évêque de Liége qui le fit fon chancelier, & lui confera la dignité de prevôt de fon églife. Ce même prélat l'engagea à faire un voïage à Rome, où le pape Leon X. qui le retint à fon fervice, l'envoïa nonce en Allemagne en 15 19. & quoiqu'abfent, il le fit bibliothecaire du Vatican en 1520. Après la mort de Zenobio Acciaïoli, Aleandre parut dans fa nonciature avec éclat, foit par fa dignité, foit par fa doctrine & son éloquence qui fur admirée dans la diéte de Wormes, où il parla trois heures de fuite contre les erreurs de Luther avec beaucoup de fuccès. Il ne put empêcher que cet hérefiarque ne fut entendu dans cette diéte, mais il refufà de disputer avec lui, & il obtint l'on brûleroit fes livres, & que l'on profcriroit fa perfonne, il dreffa même l'édit qui le condamnoit. A fon retour Clement VII. lui donna l'archevêché de Brindes, & le nomma nonce en Tome XXVIII. Hhh

que

France. Il étoit auprès du roi François I. à la batailAN. 1542. le de Pavie,où ce prince fut fait prifonnier. Le même pape l'envoïa encore en Allemagne en 1531. où il trouva un grand changement. Le peuple n'étoit plus, à ce qu'il dit, fi animé dans les villes proteftantes contre le faint fiége; mais dans les villes catholiques il témoignoit une envie extrême de se retirer de l'obéiffance du pape, & de s'enrichir des biens de l'églife, à l'exemple des Proteftans. Aleandre fit tout ce qu'il put, mais fans fuccès, pour empêcher Charles V. de faire une tréve avec les princes Lutheriens. Il fe rendit enfuite à Venife, d'où Paul III. le rappella pour l'honorer d'un chapeau de cardinal en 1536. Il fut encore nommé légat pour prefider au concile qu'on devoit tenir à Vicense: mais ce deffein n'aïant pas été executé, il alla dans cette même qualité en Allemagne, & mourut étant retourné à Rome le premier de Février de cette année, dans le temps qu'il mettoit la derniere main à fon grand ouvrage contre les profeffeurs des fciences, qui n'a pas paru, & qu'on le deftinoit à prefider au concile de Trente; il étoit alors âgé d'environ foixante-deux ans, & il auroit vecu plus long-temps, s'il eut été moins credule aux ordonnances des médecins qui l'épuiferent à force de remedes. Il nous eft refté de lui des poëfics, des dialogues & quelques lettres qui traitent des affaires de l'églife. Son corps fut tranfporté à la Mothe, & enterré dans l'église de faint Ni

LI.

colas.

Le fecond fut Alexandre Cefarini Romain, qui Mort du cardi- fut d'abord protonotaire apoftolique, & aïant

mai Cefarini

pape

Aubery vie des

Vghel in Italia

contracté une amitié particuliere avec les feigneurs de la maifon de Medicis, le Leon X. AN. 1542. qui en étoit, le mit au nombre des cardinaux dia- Ciacon. ibid. ut cres le premier de Juillet 1517. avec le titre des Sup. tom. 3 p.404. faints Serge & Bacche ; & Clement VII. lui chan- cardinaux. gea ce titre en celui de fainte Marie in via latâ. facra. Paul III. lui confia l'administration des églifes d'Albane, de Preneste & de Pampelune; il gouverna auffi celles d'Otrante, de Breffe & d'autres. Auffi-tôt après l'élection du pape Adrien VI. le facré college le députa à Sarragoffe pour faluer ce nouveau pontife & conferer avec lui de quelques affaires importantes. Après le fac de Rome, fut donné en otage aux Imperiaux, & Paul III. l'envoïa avec le cardinal de Sienne évêque d'Oftie en qualité de légat auprès de l'empereur Charles V. pour lui faire compliment fur fon expedition d'Afrique & la conquête qu'il venoit de faire de Tunis. Dans le mois de Juin 1537. le pape defirant d'unir les deux princes l'empereur & le roi de France par une paix folide, leur députa Cefarini avec les cardinaux de Sienne & Ghinucci. Le fouverain pontife l'emploïa encore en beaucoup d'autres affaires, & il fut du nombre de ceux qui furent choifis pour regler le concile qu'on devoit bien-tôt affembler. Il étoit d'une grande integrité, & aimoit beaucoup les gens de lettres. On lit dans Ciaconius deux lettres que le cardinal Sadolet lui écrivit, & qui font connoître dans quelle eftime il étoit auprès du facré college. Il mourut à Rome le treizième de Février 1542. & fut enterré dans l'églife d'Ara Cali dans la cha◄

pelle de sa famille. Paul Jove fait de lui un grand AN. 1542. éloge.

LII.

nal Gafpard Con

carin.

fuprà tom. 3.pag.

578.

Jean de la Cafa

tarini.

Le troifiéme fut Gafpard Contarin d'une noble Mort du cardi- famille de Venife, fils d'Aloïze Contarini, & de Polixene Malipetri. Il nâquit en 1483. & fon pere Ciaconius ibid. ut le deftina d'abord au commerce qui n'eft pas incompatible avec la noblesse dans la republique de vie du card. Con- Venife; mais voïant dans fon fils une fi grande inclination pour les lettres, & un fi beau genie pour être un jour très-habile, il changea de deffein, & lui fit d'abord étudier les humanitez & la philofophie à Venife fous Antoine Juftiniani, & Laurent Bragadenus; enfuite il l'envoïa à Padouë pour prendre les leçons du fçavant Pomponace, contre lequel il écrivit depuis un ouvrage de l'immortalité de l'ame. Après fes études, il entra dans

Aubery & d'Attichy hift. des cardinaux.

le
gouvernement des affaires de la republique qui
le nomma fon ambaffadeur auprès de Charles V.
emploi dont il s'acquitta fi bien, qu'à fon retour
il cut un gouvernement confiderable. Peu de temps
après il fut envoïé à Rome avec la même qualité
d'ambassadeur, & enfuite à Ferrare pour négocier
la liberté du pape Clement VII. que les Allemands
& les Efpagnols tenoient prifonnier dans le châ-
teau faint-Ange en 1527. après le pillage de Ro-
me. Le faint pere aïant été délivré quelque-temps
après, Contarin fut envoïé auprès de lui en quali-
te d'ambaffadeur de la republique, & le fervit uti-
lement, aïant paffé quelques années dans cet em-
ploi, après lefquelles il s'en retourna à Venise, où
on le combla d'honneurs, & on l'agrega dans le
fenat.

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