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qu'on croit être les dioscures ou les corybantes; une quatrième statue était celle de Minerve. On trouvait aussi près de là un temple de Minerve l'Asiatique, dont on attribuait la fondation à Castor et à Pollux, qui l'avaient bâti à leur retour de Colchos où cette Déesse avait un temple.

Du côté de Leuctres 'était Pephnos; là on mon→ trait le lieu où Léda accoucha des dioscures; mais on prétend qu'ils n'y furent point nourris, et que Mercure les porta à Pellène. Mercure a son domicile aux gémeaux. On trouvait en cet endroit les statues de bronze des dioscures, dont les Messé niens réclamaient le culte plus encore que les Las cédomoniens 2.

L'Athénien Méthapus, qui avait en Messénie établi et reformé différentes institutions (d), était le même qui avait établi à Thèbes les mystères des cabires 3.

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Les Messéniens éprouvèrent la vengeance des dioscures, pour avoir trompé les Lacédémoniens*, en envoyant deux jeunes gens déguisés, sous le costume de ces deux divinités, pour surprendre les Lacédémoniens dans un jour de fête, qu'ils célé braient en honneur des dioscures. Ces jeunes gens, vêtus de blanc, et couverts d'un manteau de pourpre couleur de l'écharpe des initiés à Samothrace, montés sur de superbes chevaux, ayant sur la tête le bonnet des dioscures, hous, et tenant en main une

1 Pausan. Lacon., p. 109. 2 Ibid. Messen P. 741.3 Ibid., p. 11I. 4 Ibid., p. 137.

pique, se présentent aux Lacédémoniens, qui déjà étaient en gaîté, et s'amusaient durant la fête. Ceuxci se prosternent devant les jeunes Messéniens, qu'ils prennent pour les dioscures qui viennent assister à leur sacrifice. Mais bientôt ils sont trahis et frappés par leurs ennemis, qui se retirent ensuite à Andanée. C'est sur ce conte que l'on fondait l'origine de la haine des dioscures contre les Messéniens.

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A Olympie, près du stade, à côté des statues de Neptune chevalier et de Junon chevalière, étaient les statues des dioscures. On y voyait aussi l'autel de Mars chevalier et de Minerve chevalière.

Sur le coffret de Cypsèle on avait représenté Hélène au milieu des deux dioscures 2, dont l'un n'avait point encore de barbe.

A Phares, en Achaïe, dont la grande divinité était Mercure planète, qui a son domicile aux gémeaux, on voyait le bois sacré des dioscures; ce bois était presque tout de laurier, arbre consacré à Apollon, un des gémeaux. Trente pierres sacrées, nombre égal à celui des degrés de ce signe, y recevaient les hommages des habitans de Phares, et chacune d'elles y portait le nom d'une divinité.

En Arcadie, à Mantinée, le culte des dioscures se trouve uni à celui de Cérès et de Proserpine*, divinité de Samothrace. C'est là qu'on entretenait

1 Pausan. Heliac. 1, p. 163. - 2 Ibid., p. 166. -- 3 Ibid. Achaic., p. 225.4 lbid. Arcad., p. 243.

le feu sacré, et l'on prenait le plus grand soin pour l'empêcher de s'éteindre.

Là on voyait aussi le tombeau de la fille de Céphée, et celui d'Arcas, fils de Callisto; les autels du soleil, etc.

Les habitans de Cleitore 'outre les temples de Cérès, d'Electre et d'Esculape, avaient, aussi celui des dioscures, qu'ils appelaient les grands Dieux. Leurs statues étaient de bronze.

A Charadre, en Phocide', on avait élevé des autels aux dioscures, lesquels étaient en plein air.

Ceux d'Amphise' avaient des initiations établies en honneur des jeunes Anactes, que l'on croyait être les mêmes que les dioscures ou les curètes. Les plus instruits disaient que ces Dieux anactes étaient les cabires. Cicéron *, dans son traité de la nature des Dieux, parle des trois premiers anactes, nés à Athènes du plus ancien Jupiter et de Proserpine. Leurs noms sont Triopatreus, Eubulus, Donysius. Les seconds anactes sont les fils de Léda. Les troisièmes sont Alcon, Mélampus, fils d'Astrée. Ainsi il paraît que ce nom de Dii anaces a été donné à plusieurs divinités.

Nous ne pousserons pas plus loin nos recherches sur l'origine du culte des divinités en honneur desquelles les anciens avaient établi des mystères et des initiations; sur les nuances différentes de ces institutions religieuses, sur les branches variées de

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2 Ibid. Phocic., p. 351.

↑ Pausan. Arcad., p. 253. 3 Ibid., p. 357.4 Cic. de Nat. Deor., 1. 3.

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ce grand arbre de la superstition, sur ses progrès et ses formes, en général sur tout ce qui tient à l'historique des initiations anciennes. Nous allons maintenant chercher à en saisir le but politique et moral, à en examiner les effets et l'influence sur les gouvernemens et sur les mœurs; et enfin chercher à expliquer par l'astronomie la plupart des formes monstrueuses des traditions mystiques, et à lever le voile allégorique, dont ces mystères sont enveloppés.

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