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CONTRE

LE PAPISME,

Ouvrage où l'on confidere l'Eglife Romaine dans tous fes
dehors, & où l'on fait voir par l'Hiftoire de fa con-
duite qu'elle ne peut être la veritable Eglife, à l'ex-
clufion de toutes les autres Communions du Chriftianif
me, comme elle prétend.

DIVISÉ EN DEUX PARTIES.

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PRÉJUGEZ LEGITIMES

CONTRE

LE PAPISME,

Ouvrage où l'on confidere l'Eglife Romaine dans tous fes dehors, & où l'on fait voir, par l'Hiftoire de fa conduite, qu'elle ne peut être la veritable Eglife, à l'exclufion de toutes les autres Sectes.

SECONDE PARTIE

CHAPITRE PREMIER.

Onziéme Préjugé contre le Papifme, tiré de fon Culte, dans lequel on ne voit pas les deux caracteres, de Spirituel & de Raifonnable, qui font effenciels au Culte de la Religion Chrétienne.

L

rent du

A premiére Partie de cet Ouvrage n'a pas épuifé Le culve les préjugez que nous avons à produire contre le de laReli Papifme. En voici de nouveaux; & le premier que tienne doit nous produirons ici fera tiré de fon Culte. Il eft être diffe affuré que la Religion Chrêtienne étant differente de tou-culte des tes les autres Religions, fon culte doit être d'un caractere autres Re different de tous les autres cultes. Entre plufieurs paffages du Nouveau Teftament, qui nous apprennent de quelle na- l'Evang. ture doit être ce Culte Evangelique, nous en avons deux ex-felon Saint cellens; Le premier eft du Seigneur Jefus Chrift lui-même 21.23.24 qui difoit à la Samaritaine, femme croi-moy, l'heure vient que vous n'adorerez le Pere ni dans cette Montagne ni à Jerufalem, &c.

II. Partie.

A

L'heure

ligions. 4.

Chap. de

Jean v.

L'heure vient, eft elle est déja venuë, que les vrais adorateurs adoreront le Pere en efprit, & en verité : car auffi le Pere demande de tels adorateurs. Dieu eft Efprit, & il faut que ceux que l'adorent, l'adorent en efprit & en verité. Ces belles paroles fon proprement le Commentaire de cet Oracle du Prophete MaLe pre lachie. Je n'aurai point agréable l'oblation de vos mains, mais demier care puis le Soleil levant jufqu'au couchant mon nom fera grand entre les culte E- Nations, & l'on offrira en tout lieu, parfum à mon nom, & oblavangeli- tion pure. Et l'Oracle & le Commentaire fignifient que Dieu, que c'est qu'il est fous le Nouveau Teftament, fe feroit fervir d'une maniére spifpirituel. rituelle, convenable à fa nature, par des hommages du cœur &

de l'ame, par un culte détaché de la matiére & de toutes ces obfervances, qui n'étoient que pour le bas âge de l'Eglife. La chofe a été accomplie comme l'avoient prédit Jefus Chrift, & Malachie. Le Temple de Jerufalem a été détruit, l'ancienne loy eft demeurée fans force, fes facrifices & fes cérémonies ont été abolies; un culte tout fpirituel, compofé de prières, d'oraifons, d'actions de graces, d'aumônes, de mortifications du cœur, a été fubrogé en la place; Voici donc le premier caractere du culte Evangelique, C'eft qu'il doit être spirituel. Il faut fervir Dieu en efprit; Et non en corps ou de corps, par des cérémonies corporelles : Il faut le fervir en verité & non point par des ombres, qui étoient des cérémonies mysterieufes & fpirituelles à la verité, par égard aux myfteres qui étoient cachez deffous; mais peu de gens pénétroient ces myfteres. Enfin il faut fervir Dieu comme fa nature le demande, parce qu'il eft efprit. Car en effet il eft fenfible qu'il n'eft point veritablement honoré par l'immolation des taureaux & des agneaux. Il ne mange pas leur chair, il ne boit pas leur fang; il ne prend point plafir au facrifice, ni à l'holocaufte; la fumée de la graiffe & de l'encens ne lui peut être agréable, parce qu'il n'a pas de corps, & n'eft pas touché des plaifirs corporels. De quelque côté qu'on regarde ces cultes, il eft plus clair que le jour qu'ils n'ont aucune convenance avec la nature de Dieu, & que ce ne font que

des

images du vray culte que Dieu demande; C'eft le facrifice de l'ame & du cœur ; Dieu eft efprit, il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en efprit. Dans la Religion Chrêtienne, il n'y a que deux cérémonies fort fimples qu'on appelle des Sacremens;

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