Images de page
PDF
ePub

n'ont rien de particulier qui doive nous arrêter; leurs noms font, Pao-king-fou, Heng-tcheou-fou, Tchang-te-fous Tching-tcheou-fou, & Yong-tcheou-fou.

ARTICLE VII.

Province de Ho-nan.

Τουτ
ce qui peut contribuer à rendre une contrée
délicieuse, se trouve réuni dans cette province: auffi les
Chinois la nomment-ils Tong-hoa, la Fleur du milieu ;
elle eft en effet fituée presque au milieu de la Chine.

[ocr errors]

Les anciens Empereurs, attirés par la douceur du climat & la beauté du pays, y ont quelque temps fixé leur féjour. L'abondance des fruits, des pâturages & des grains, la molleffe des habitans, qui font très-voluptueux, & enfin le bas prix des denrées, font caufe, fans doute, que le commerce n'y est pas aufst actif & auffi florissant que dans les autres provinces de l'Empire. Tout le pays eft en plaines, excepté du côté de l'Occident où il fe trouve une longue chaîne de montagnes couvertes d'épaiffes forêts; mais du côté de l'Orient, la terre eft tellement cultivée, que quand on y voyage, il femble qu'on fe promene dans les allées & les parterres d'un vaste jardin.

Les Chinois appellent en effet cette contrée le jardin de la Chine, comme nous nommons la Touraine le jardin de la France. Outre le fleuve Hoang-ho qui la traverse, elle est encore arrofée dun grand nombre de fources & de rivieres; elle a même un lac précieux, qui attire fur fes bords une multitude prodigieufe d'ouvriers, parce que

Province de Hou-quang:

Province

de Ho-nas.

Province de Ho-nan

fon eau a la propriété de communiquer à la foie un lustre qu'on ne peut imiter ailleurs. Outre les forts, les châteaux & les places de guerre, cette province renferme huit fou ou villes du premier ordre, & cent deux du second & du troisieme. Dans une de ces cités, nommée Nan-yang, on trouve une espece de ferpent dont la peau eft marquée de petites taches blanches; les Médecins Chinois la font tremper dans une fiole pleine de vin, & s'en fervent ensuite comme d'un excellent remede pour la paralyfie.

Le Ho-nan eft borné au nord par les provinces de Petcheli & de Chan-fi, au couchant par celle de Chen-fi, au midi par celle de Hou-quang, & au levant par celle de

Chan-tong.

Cai-fong-fou, qui en est la capitale, est fituée à deux lieues du fleuve Hoang-ho; mais fon fol est fi bas, que les eaux du fleuve font plus hautes que la ville.

Pour parer aux inondations, on y a conftruit de fortes digues qui occupent une étendue de plus de trente lieues. Cette ville ayant été affiégée en 1642, par une armée de cent mille rebelles qui avoient à leur tête un certain Lytchuang, le Commandant des troupes qu'on avoit envoyées au fecours de la cité, conçut le fatal projet de noyer les ennemis, en rompant la grande digue du Hoang-ho. Ce Général réuffit dans fon deffein; mais en même temps la ville fut submergée, & l'inondation fut fi violente & fi prompte, qu'il y périt trois cent mille habitans.

Il paroît par les ruines qui fubfiftent, que Cai-fong avoit alors environ trois lieues de circuit: on l'a rétablie depuis ce trifte événement; mais on ne lui a point rendu sa premiere magnificence. On n'y trouve aujourd'hui rien qui la

diftingue

distingue des cités ordinaires, excepté l'étendue de son reffort, qui comprend quatre villes du fecond ordre & trente du troisieme.

Kouei-te-fou a fous fa dépendance une ville du second ordre, & fix du troisieme. Située dans une plaine vaste & fertile, & au milieu de deux grandes rivieres, il ne lui manque pour être opulente, que d'être plus marchande & plus peuplée; l'air y est pur, & l'on y mange y mange des fruits excellens. Le caractere du peuple qui l'habite, est d'une douceur & d'une affabilité qui furprennent tous les Étrangers.

Tchang-te-fou est une des villes les plus feptentrionales de la province. On y remarque deux choses ; la premiere est un poisson de la figure du crocodile, dont la graisse est d'une nature fi finguliere, que fi on la brûle il n'est pas poffible d'en éteindre la flamme; la feconde est une montagne voisine, dont le penchant eft fi rapide & de fi difficile

accès, que dans les temps de guerre, les habitans s'y réfu

gient & y trouvent un fûr afile contre la violence & les infultes des foldats. Cette ville compte dans fon reffort une cité du fecond ordre, & fix du troisieme.

Le territoire de Ouei-kiun-fou & de Hoai-king-fou est très-fertile en simples & en plantes médicinales; c'est tout ce qu'on y trouve de particulier. L'une & l'autre ont sous leur jurisdiction fix villes du troisieme ordre.

Honan-fou eft fituée au milieu des montagnes, & entre trois rivieres; les Chinois croyoient autrefois que cette ville étoit le centre de la terre, parce qu'elle est au milieu de leur Empire. Son ressort est fort étendu, car il contient une ville du fecond ordre & treize du troifieme.

Une de ces villes, nommée Teng-fong-hien, est célebre

H

Province de Ho-nan.

Province

de Ho-nam

par la tour que le fameux Tcheou-kong y éleva pour obferver les aftres on y voit encore un inftrument dont il fe fervoit pour prendre l'ombre du midi, afin de connoître l'élévation du pôle. Cet Aftronome vivoit plus de mille ans avant J. C. & les Chinois prétendent qu'il a été l'inventeur de la bouffole.

Nan-yang-fou & Yu-ning-fou ont fous leur dépendance, l'une deux villes du fecond ordre & fix du troifieme, & l'autre deux du fecond & douze du troifieme ordre. On affure que dans la premiere les vivres font en fi grande abondance, que des armées nombreuses y ont demeuré un temps confidérable, fans que ses habitans s'apperçussent

de la moindre difette. Les terres de la feconde ne font guere moins fertiles; c'est tout ce qu'on peut en dire de particulier.

Province

de Chan-tong.

ARTICLE VIII.

Province de Chan-tong.

CHAN-TONG eft bornée à l'ouest par la province de Pe-tcheli & par une partie de celle de Ho-nan, au midi par celle de Kiang-nan, à l'orient par la mer orientale, & au nord par cette même mer & par une partie de la province de Pe-tcheli. On la divise en fix contrées, qui renferment fix villes du premier ordre, & cent quatorze du fecond & du troifieme. On y trouve de plus quinze ou feize forts bâtis le long des côtes, plufieurs bourgades confidérables par leur commerce, & un grand nombre de petites ifles, dont la plupart ont des havres fort commodes pour

les fommes Chinoises, qui de là passent aisément en Corée ou dans le Leao-tong.

Outre le grand canal Impérial qui traverse cette province, on y voit quantité de lacs, de ruiffeaux & de rivieres qui ne contribuent pas moins à l'embellissement qu'à la fécondité de ses campagnes; cependant elle a beaucoup à craindre de la fécheresse, parce qu'il y pleut rarement. Les fauterelles causent auffi quelquefois de très-grands ravages. Il n'est peut-être point de contrée ou le gibier foit plus commun, ni où les faisans, les perdrix & les cailles fe donnent à meilleur marché, il est vrai eft vrai que les habitans de cette province paffent pour les plus déterminés Chaffeurs de tout l'Empire.

y

La riviere d'Yun, qu'on nomme autrement le canal Impérial, augmente beaucoup les richeffes de cette province. C'est par ce canal que doivent néceffairement passer toutes les barques du midi de la Chine, destinées pour Pe-king. Leur abord est si confidérable, & elles transportent une telle quantité de marchandises & de denrées de toute efpece, que les feuls droits acquittés fur ce canal, montent chaque année à plus de dix millions. Toutes ces barques paffent du fleuve Jaune dans le canal Impérial à So-tsien, d'où elles vont à Tci-ngin & de là à Lin-tcin, où elles entrent dans la riviere Oei. Le défaut d'une quantité suffifante d'eau pour les groffes barques a néceffité la conftruction d'un grand nombre d'écluses, qu'on rencontre dans le cours de cette navigation. Les obstacles que la Nature opposoit à l'exécution de ce fuperbe canal, les fortes & longues digues qui le contiennent, fes rives décorées & souvent revêtues de pierres de taille, le mécanisme ingénieux

Province

de Chan-tong..

« PrécédentContinuer »