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parce que les méprises font imputées au Corps entier. De là vient que tout ce qui fort du pinceau des Hanlin porte un caractere de perfection qu'il eft rare de trouver dans les Ouvrages de Gens de Lettres ifolés. On leur doit toutes les grandes Collections historiques, les Dictionnaires, les Commentaires, les éditions nouvelles des anciens Livres, &c. L'Empereur orne ordinairement ces grands Ouvrages d'une Préface de fa main. Ils font imprimés aux frais du Gouvernement, & toute l'édition appartient à l'Empereur, qui la distribue en préfens aux Princes de fon fang, aux Miniftres, aux Grands, aux Chefs des Tribunaux, aux Gouverneurs des Provinces, & aux plus célebres Lettrés de l'Empire. Papier, caractere, encre, reliure, ornemens, tout annonce la magnificence du Souverain qui publie & donne ces Ouvrages. Les Particuliers ne peuvent acheter que des exemplaires de rebut ou contrefaits. En 1770, les Han-lin travailloient à une édition nouvelle, augmentée & corrigée, d'un grand Ouvrage, où font difcutés les points les plus intéresfans d'Hiftoire, de Chronologie, de Géographie, de Jurisprudence, de Police, & d'Hiftoire naturelle. Cette édition devoit former une Collection de plus de cent cinquante volumes.

Pieces dramati

ques, &c.

Aftronomie Chinoife.

CHAPITRE IV.

Aftronomie Chinoife.

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LES connoiffances aftronomiques font très-anciennes à la Chine; elles paroiffent remonter à la fondation même de l'Empire. Le premier monument connu de cette Aftronomie se trouve dans un Chapitre du Chou-king, où l'Empereur Yao apprend à fes Aftronomes Hi & Ho la maniere de reconnoître & déterminer les quatre faifons de l'année. Ce texte eft précieux pour fixer l'état de la science du ciel, à cette époque reculée. Voici comment ce Prince s'exprime.

1o. » Yao veut que Hi & Ho calculent & obfervent » les lieux & les mouvemens du foleil, de la lune & des » aftres; & qu'enfuite ils apprennent aux peuples ce qui regarde les faifons.

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2o. » Selon Yao, l'égalité du jour & de la nuit & » l'aftre Niao font déterminer l'équinoxe du printemps. » L'égalité du jour & de la nuit & l'aftre Hiu marquent l'équinoxe d'automne.

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» Le jour le plus long & l'aftre Ho font la marque » du folftice d'été.

» Le jour le plus court & l'aftre Mao font recon» noître le folftice d'hiver.

3°. » Yao apprend à Hi & à Ho que le Ki eft de » 366 jours, & que pour déterminer l'année & fes quatre » saisons, il faut employer la lune intercalaire «.

noife.

On voit, par le premier des trois articles qui partagent ce texte, que du temps même d'Yao, dont le Aftronomie Chiregne a commencé l'an 2357 avant notre Ere, il y avoit à la Chine des Mathématiciens chargés par le Souverain de rédiger un calendrier, qu'on devoit diftribuer au peuple. Il paroît que les Auteurs de ce calendrier devoient y marquer le temps de l'entrée des astres dans les fignes, le lieu des planetes, & les éclipfes. Les Aftronomes qui négligeoient d'annoncer ce dernier phénomene, étoient punis de mort.

Le second article nous apprend qu'on favoit alors ́reconnoître les deux équinoxes & les deux folftices par la longueur des jours & des nuits. Il eft affez honorable pour les Chinois d'avoir fu, dès ce temps-là, profiter du mouvement des étoiles, pour en comparer les lieux avec celui du foleil dans les quatre faifons.

Le troifieme article prouve qu'on connoiffoit dès-lors une année de 365 jours & fix heures, laquelle, tous les quatre ans, devoit être compofée de 366 jours entiers. Yao préféra cependant l'année lunaire, en ordonnant l'ufage de l'intercalation.

Les Chinois ont toujours fixé au folftice d'hiver le commencement de l'année aftronomique; mais le commencement de leur année civile a varié felon la volonté des Empereurs. Les uns l'ont placé à la troisieme, à la feconde lune après le folftice d'hiver; d'autres au point même du folftice.

De tout temps, les années Chinoifes ont été compofées d'un certain nombre de lunaifons: douze lu

Aftronomie Chi

noife.

naifons forment l'année commune ; & treize, l'année embolifmique. Les Chinois comptent les lunaifons par le nombre des jours qui s'écoulent depuis le moment de la conjonction de la lune avec le foleil, jufqu'au moment de la conjonction fuivante; & comme, dans l'intervalle d'une conjonction à l'autre, le nombre des jours ne peut être conftamment égal, ils admettent tantôt vingt-neuf, tantôt trente jours pour compléter leurs lunaifons.

Les Chinois divisent le jour en plus ou moins de parties égales; mais ordinairement ils le partagent en douze heures, doubles des nôtres. Ils comptent un jour d'un minuit à l'autre.

La route que décrit le foleil eft connue à la Chine depuis la plus haute antiquité, & l'on y a toujours distingué l'écliptique de l'équateur. On appelle la premiere Hoang-tao ou chemin jaune; le second est désigné sous le nom de Tché-tao ou ligne équinoxiale, parce qu'on sait que ce grand cercle de la sphere est à une égale diftance des deux pôles, & que lorsque le soleil y arrive, les jours font égaux aux nuits.

L'année Chinoise, divisée en lunaifons, eft encore partagée en quatre parties égales, qui font les faifons, chacune defquelles a trois parties, fon commencement, fon milieu & fa fin, c'est-à-dire, une lunaifon pour chacune de ces trois parties. De plus, cette année est encore fubdivifée en vingt-quatre parties égales, qui font les points où le foleil fe trouve en parcourant les différens fignes de notre zodiaque. Chacune de ces vingt

quatre

quatre fections comprend quinze degrés; ce qui produit
les trois cent foixante degrés que le foleil parcourt
fa révolution annuelle.

dans

La marche bizarre & irréguliere de la lune est trèsanciennement connue à la Chine. Avant même le regne d' Yao, les Aftronomes Chinois favoient déterminer avec affez de précision les momens de la nouvelle & pleine lune. Ils nomment Cho, principe, commencement, le premier jour de la nouvelle lune, & Ouang, qui fignifie espérer, attendre, le jour de la pleine lune; parce que le peuple attendoit les bienfaits de certains Efprits qu'il n'invoquoit qu'à cette feule époque. Pour exprimer l'âge de la lune, on emploie, outre les nombres, les mots de corde fupérieure & inférieure : on dit Chang-hien, arc ayant la corde en haut ; & Hia-hien, arc ayant la corde en bas. C'est ainsi qu'on défigne ce que nous appelons les quartiers de la lune. La méthode de l'intercalation a varié; mais elle a toujours eu lieu, ainsi que l'ufage de compter vingt-neuf ou trente jours pour une lunaison. On appelle petite lune celle qui ne comprend que vingt-neuf jours, & grande lune celle qui eft composée de trente.

Les Astronomes Chinois diftribuent l'état du ciel, relativement aux étoiles, felon l'ordre fuivant. Ils placent 1o. le Pe-teou ou boiffeau céleste du nord; c'est ce que nous appelons la grande ourfe. 2°. Le Nan-teou ou boiffeau celefte du midi, qui comprend les principales étoiles oppofées à la grande ourse, & qui forment entre elles, dans la partie méridionale du ciel, une figure à peu près semblable à celle de la grande ourse dans le nord. 3°. Les cinq planetes Ou-hing. Ces cinq planetes

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Aftronomie Chinoife.

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