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DES PÈRES, MARTYRS

ET AUTRES PRINCIPAUX SAINTS,

TIRÉES DES ACTES ORIGINAUX ET DES MONUMENTS LES PLUS AUTHENTIQUES,
AVEC DES NOTES HISTORIQUES ET CRITIQUES.

OUVRAGE TRADUIT LIBREMENT DE L'ANGAIS

D'ALBAN BUTLER,

PAR L'ABBÉ GODESCARD, CHANOINE DE SAINT-HONORÉ.

NOUVELLE ÉDITION

ENTIÈREMENT REVUE ET AUGMENTÉE D'UN GRAND NOMBRE DE NOTES ET NOTICES NOUVELLES

PAR

M. le chanoine P. F. X. de Ram,

RECTEUR MAGN. DE L'UNIVERSITÉ cath. de LOUVAIN, MEMBRE de l'académie royale des sciences,
DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE.

TOME III.

BRUXELLES,

IMPRIMERIE DE M. VANDERBORGHT, LIBRAIRE,

MARCHÉ-AUX-POULETS, N° 26.

1847

DES PÈRES, DES MARTYRS

ET DES AUTRES PRINCIPAUX SAINTS.

1er MAI.

SAINT PHILIPPE, APOTRE.

PREMIER SIÈCLE.

SAINT PHILIPPE était de Bethsaïde en Galilée. Le Sauveur l'appela, et lui dit de le suivre (1), le lendemain de la vocation de saint Pierre et de saint André (2). L'état du mariage dans lequel il était engagé (3) ne l'avait point empêché, selon la remarque de saint Chrysostôme, de méditer assidûment la loi et les prophètes. Par cette méditation, il s'était préparé à reconnaître le Messie dans la personne de Jésus-Christ; aussi ne balança-t-il point, après cette précieuse découverte, d'abandonner tout pour s'at- | tacher à lui. Il devint un de ses plus zélés disciples, et il fut le compagnon inséparable de son ministère et de ses travaux.

Philippe n'eut pas plus tôt connu le Messie, qu'il s'empressa de partager le bonheur dont il jouissait, avec Nathanael son ami. Nous avons trouvé, lui dit-il, celui dont il est parlé dans la loi de Moïse et dans les écrits des prophètes, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. Ces paroles ne firent pas d'abord beaucoup d'impression sur Nathanaël : il ne croyait pas

(1) Joan. I, 43.

que le Messie attendu pût sortir de Nazareth; mais Philippe lui dit de le suivre, de venir voir par luimême ce qui en était. Il était persuadé qu'il n'aurait pas plus tôt vu Jésus, qu'il le reconnaîtrait surle-champ pour le Fils de Dieu. Nathanaël fit ce que son ami exigeait de lui. Jésus le voyant approcher, dit: Voilà un vrai Israélite, dans lequel il n'y a ni déguisement ni artifice. Nathanaël, surpris de ce que Jésus l'appelait par son nom, lui demanda comment il pouvait le connaître. Jésus lui répondit: Je vous ai vu avant que Philippe vous appelát, lorsque vous étiez sous le figuier. Nathanaël, ainsi que l'expliquent les Pères, se rappelant alors qu'il avait été dans un lieu si retiré qu'aucun homme n'avait pu le voir, confessa que Jésus était le Fils de Dieu, le Roi d'Israël, ou, ce qui revient au même, le Messie prédit par Moïse et par les prophètes.

Trois jours après cet événement, Philippe se trouva aux noces de Cana, où Jésus avait été invité avec ses disciples. L'année suivante, il fut mis au nombre des apôtres par le Sauveur, lorsqu'il forma le sacré collége.

On voit par plusieurs passages de l'Évangile qu'il était particulièrement chéri de son divin Maître. Ainsi, par exemple, nous lisons que Jésus-Christ étant sur le point de multiplier les pains pour nour

unes d'entre elles, dit Clément d'Alexandrie, Strom. 1. 3,
p. 428, embrassèrent l'état du mariage. Deux vécurent dans
le célibat, moururent fort âgées, et furent enterrées à Hié-
raple, comme nous l'apprenons de Polycrate, cité par Eu-
sèbe, Hist. l. 2, c. 31. On lit dans Sozomène, l. 7, c. 27, qu'une
de ces saintes vierges ressuscita un mort. Papias, qu'Eusèbe
cite dans son histoire, 1. 3, c. 59, parle aussi de cette résur-
rection; mais il ne dit point qu'elle ait été opérée par aucune
de ces saintes vierges; il dit seulement qu'il avait appris le
miracle de leur propre bouche. Polycrate fait mention d'une
autre fille de saint Philippe, que la sainteté éminente de sa
vie rendit fort célèbre à Éphèse, où elle fut enterrée. Il ap-

(2) Clément d'Alexandrie rapporte comme un fait avéré
que saint Philippe était celui qui, ayant été appelé à la suite
de Jésus-Christ, demanda la permission de retourner aupa-
ravant dans sa maison pour ensevelir son père, et auquel le
Sauveur répondit: Suivez-moi, et laissez aux morts le soin
d'ensevelir leurs morts. Jésus-Christ, par cette réponse, ne
prétendait pas condamner ceux qui rendent aux morts les
derniers devoirs, il voulait seulement faire entendre à son
nouveau disciple, qu'étant appelé aux fonctions sublimes
d'un ministère tout spirituel, elles devaient avoir la préfé-
rence sur les œuvres corporelles de miséricorde.
(3) Saint Philippe était père de plusieurs filles. Quelques-pelle ces trois sœurs les lumières de l'Asie.

T. III.

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