Images de page
PDF
ePub
[blocks in formation]

Vous saurez pleinement ce surprenant mystère.
Le hasard en ces lieux avoit exécuté

Ce

que votre sagesse

avoit prémédité:

J'étois, par les doux nœuds d'une amour mutuelle,
Engagé de parole avecque cette belle;

Et c'est elle en un mot que vous venez chercher,
Et pour qui mon refus a pensé vous fâcher.

ENRIQUE.

Je n'en ai point douté d'abord que je l'ai vue,
Et mon ame depuis n'a cessé d'être émue.
Ah! ma fille, je cède à des transports si doux.

CHRYSALDE.

J'en ferois de bon cœur, mon frère, autant que vous; Mais ces lieux et cela ne s'accommodent guères. Allons dans la maison débrouiller ces mystères, Payer à notre ami ses soins officieux,

Et rendre grace au ciel, qui fait tout pour le mieux.

FIN DE L'ÉCOLE DES FEMMES.

LA CRITIQUE

DE

L'ÉCOLE DES FEMMES,

COMÉDIE EN UN ACTE,

Représentée sur le théâtre du Palais-Royal, le 1er juin 1663..

Cette pièce (la première de ce genre) eut trente et une représentations, dont la dernière fut donnée le 12 août.

MADAME,

Je sais bien que Votre Majesté n'a

que

faire

de toutes nos dédicaces, et que ces prétendus devoirs dont on lui dit élégamment qu'on s'ac

quitte envers elle sont des hommages, à dire vrai, dont elle nous dispenseroit très volontiers; mais je ne laisse pas d'avoir l'audace de lui dédier la Critique de l'École des Femmes, et je n'ai pu refuser cette petite occasion de pouvoir témoigner ma joie à Votre Majesté sur cette heureuse convalescence qui redonne à nos vœux la plus grande et la meilleure princesse du monde, et nous promet en elle de longues années d'une santé vigoureuse. Comme chacun regarde les choses du côté de ce qui le touche, je me réjouis, dans cette alégresse générale, de pouvoir encore avoir l'honneur de divertir Votre Majesté; elle, Madame, qui prouve si bien que la véritable dévotion n'est point contraire aux honnêtes divertissements; qui, de ses hautes pensées et de ses importantes occupations, descend si humainement dans le plaisir de nos spectacles, et ne dédaigne pas de rire de cette meme bouche dont elle prie si bien Dieu; je flatte, dis-je, mon esprit de l'espérance de cette gloire; j'en attends le moment avec toutes les impatiences du monde; et quand je jouirai de

« PrécédentContinuer »