Oeuvres de Molière, Volume 6

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J. P. Aillaud, 1823

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Page 111 - Je le suis, ma Psyché, de toute la nature. Les rayons du soleil vous baisent trop souvent; Vos cheveux souffrent trop les caresses du vent; Dès qu'il les flatte, j'en murmure; L'air même que vous respirez, Avec trop de plaisir passe par votre bouche ; Votre habit de trop près vous touche ; Et, sitôt que vous soupirez, Je ne sais quoi, qui m'effarouche, Craint, parmi vos soupirs, des soupirs égarés.
Page 226 - Je consens qu'une femme ait des clartés de tout, Mais je ne lui veux point la passion choquante De se rendre savante afin d'être savante; Et j'aime que souvent, aux questions qu'on fait, Elle sache ignorer les choses qu'elle sait: De son étude enfin je veux qu'elle se cache, Et qu'elle ah du savoir sans vouloir qu'on le sache, Sans citer les auteurs, sans dire de grands mots, Et clouer de l'esprit à ses moindres propos.
Page 117 - Et vous rendez sensible aux charmantes douceurs Que l'amour de l'étude épanche dans les cœurs. Loin d'être aux lois d'un homme en esclave asservie, Mariez-vous, ma sœur, à la philosophie, Qui nous monte au-dessus de tout le genre humain Et donne à la raison l'empire souverain, Soumettant à ses lois la partie animale, Dont l'appétit grossier aux bêtes nous ravale.
Page 178 - C'est qu'on fut malheureux de ne pouvoir vous plaire VADIUS. Il faut qu'en écoutant j'aie eu l'esprit distrait , Ou bien que le lecteur m'ait gâté le sonnet. Mais laissons ce discours, et voyons ma ballade. TRISSOTIN. La ballade , à mon goût, est une chose fade : Ce, n'en est plus la mode; elle sent son vieux temps.
Page 149 - Quand la capacité de son esprit se hausse A connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse. Les leurs ne lisaient point ; mais elles vivaient bien. Leurs ménages étaient tout leur docte entretien, Et leurs livres un dé, du fil et des aiguilles, Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. Les femmes d'à présent sont bien loin de ces mœurs Elles veulent écrire et devenir auteurs.
Page 56 - A peine je vous vois, que mes frayeurs cessées Laissent évanouir l'image du trépas, Et que je sens couler dans mes veines glacées Un je ne sais quel feu que je ne connais pas. J'ai senti de l'eStime et de la complaisance, De l'amitié, de la reconnaissance; De la compassion les chagrins innocents M'en ont fait sentir la puissance; Mais je n'ai point encor senti ce que je sens.
Page 34 - Pour vouloir d'un œil sec voir mourir ce qu'on aime; L'effort en est barbare aux yeux de l'univers, Et c'est brutalité plus que vertu suprême.
Page 118 - Quand sur une personne on prétend se régler, C'est par les beaux côtés qu'il lui faut ressembler '; Et ce n'est point du tout la prendre pour modèle, Ma sœur, que de tousser et de cracher comme elle.
Page 148 - C'est à vous que je parle , ma sœur. Le moindre solécisme en parla'nt vous irrite ; Mais vous en faites, vous, d'étranges en conduite. Vos livres éternels ne me contentent pas; Et, hors...
Page 450 - On le peut faire en trente, on le peut faire en cent. Mais la fresque est pressante, et veut, sans complaisance, Qu'un peintre s'accommode à son impatience, La traite à sa manière, et, d'un travail soudain, Saisisse le moment qu'elle donne à sa main. La sévère rigueur de ce moment qui passe Aux erreurs d'un pinceau ne fait aucune grace ; Avec elle il n'est point de retour à tenter , Et tout, au premier coup, se doit exécuter.

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