De la recherche de la vérité: De l'imagination, Livre 2

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Hachette et cie, 1894 - 191 pages
 

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Page 47 - Pourquoi s'en prendre aux hommes de ce que les femmes ne sont pas savantes? Par quelles lois, par quels édits, par quels rescrits leur at-on défendu d'ouvrir les yeux et de lire, de retenir ce qu'elles ont lu, et d'en rendre compte ou dans leur conversation ou par leurs ouvrages? Ne se sont-elles pas au...
Page 159 - ... faire. Car que peut-on dire d'un homme qui confond l'esprit avec la matière : qui rapporte les opinions les plus extravagantes des Philosophes sur la nature de l'âme sans les mépriser, et même d'un air qui fait assez connaître, qu'il approuve davantage les plus opposées à la raison : qui ne voit pas la nécessité de l'immortalité de nos âmes : qui pense que la raison humaine ne la peut reconnaître : et qui regarde les preuves que l'on en donne comme des songes que le désir fait naître...
Page 47 - ... empêche de suivre une longue étude, ou par le talent et le génie qu'elles ont seulement pour les ouvrages de la main, ou par les distractions que donnent les détails d'un domestique, ou par un éloignement naturel des choses pénibles et sérieuses, ou par une curiosité toute différente de celle qui contente l'esprit, ou par un tout autre goût que celui d'exercer leur mémoire?
Page 39 - Mais ce que je souhaite principalement que l'on remarque , c'est qu'il ya toutes les apparences possibles que les hommes gardent encore aujourd'hui dans leur cerveau des traces et des impressions de leurs premiers parents. Car de même que les animaux produisent leurs semblables et avec des vestiges semblables dans leur cerveau, lesquels sont cause que les animaux de même espèce ont les mêmes sympathies et antipathies, et qu'ils font les...
Page 158 - Voyons s'il mérite bien ces louanges, et d'où vient qu'on est si libéral à son égard. Ceux qui ont lu Montaigne savent ' assez que cet auteur affectait de passer pour pyrrhonien, et qu'il faisait gloire de douter de tout. « La persuasion de la certitude, dit-il, est un certain témoignage de folie et d'incertitude extrême ; et n'est point de plus folles gens, et moins philosophes, que les philodoxes de Platon 2.
Page 114 - Mais s'ils ont abondance d'esprits et de sang, ce qui est plus ordinaire, ils se repaissent de vaines espérances et, s'abandonnant à leur imagination féconde en idées, ils bâtissent, comme l'on dit, des châteaux en Espagne avec beaucoup de satisfaction et de joie.
Page 47 - ... femmes, et c'est ce qui leur donne cette grande intelligence pour tout ce qui frappe les sens. C'est aux femmes à décider des modes, à juger de la langue, à discerner le bon air et les belles manières. Elles ont plus de science, d'habileté et de finesse que les hommes sur ces choses. Tout ce qui dépend du goût est de leur ressort, mais pour l'ordinaire elles sont incapables de pénétrer les vérités un peu difficiles à découvrir.
Page 10 - L'homme ne demeure guère long-temps semblable à lui-même ; tout le monde a assez de preuves intérieures de son inconstance ; on juge tantôt d'une façon et tantêt d'une autre sur le même sujet ; en un mot, la vie de l'homme ne consiste que dans la circulation du sang, et dans une autre circulation de pensées et de désirs...
Page 151 - Il n'est pas seulement dangereux de lire Montaigne pour se divertir, à cause que le plaisir qu'on y prend engage insensiblement dans ses sentiments ; mais encore parce- que ce plaisir est plus criminel qu'on ne pense. Car il est certain que ce plaisir naît principalement de la concupiscence, et qu'il ne fait qu'entretenir et...
Page 107 - ... propre imagination nous jette dans l'erreur, il ne reste plus à parler dans ce second livre que de la communication contagieuse des imaginations fortes, je veux dire de la force que certains esprits ont sur les autres pour les engager dans leurs erreurs1.

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