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Si mes mémoires ne sont pas salés, je ne puis en dire autant de ceux de mes fournisseurs.

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J'aime mieux entrer dans la loge d'un lion que dans un wagon de Lyon.

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LA RAGE DU VÉLOCIPÈDE

Disparue cette, rage, et j'en rends grâces aux dieux. On ne pouvait plus traverser une avenue, un boulevard extérieur et même intérieur, une place, un jardin, sans risquer de recevoir dans les jambes un monsieur juché sur cet instrument de torture, qui en a fait voir de dures à d'innombrables fonds de culotte.

On trouve encore quelques amateurs de ce genre de sport à la banlieue et aux fètes des environs de Paris (vélocipèdes tournants et à quinze centimes la course). On en voit également rue Richer, aux abords de la Lanterne, car les porteurs de ce journal (qui n'a jamais eu comme abonné l'archevêque de Paris), font leur tournée auprès des marchandes des kiosques en fendant l'espace avec leur bi ou leur tricycle! Et, chose à noter, ces véhicules qui souvent traversent Paris à la nuit close n'ont pas de lanterne... allumée!

LA RAGE DU SKATING RING

Disparue aussi celle-là, je la regrette! Que d'amusantes soirées passées au Skating de l'avenue du Bois de Boulogne ou à celui de la rue Blanche. A ce moment le patin à roulette faisant rage, on en mettait partout. On convertissait le cirque d'été en arène glisante, on construisait dans le faubourg Saint-Honoré le Skating des familles et pendant que jeunes filles et jeunes gens tournoyaient avec grâce (quand ils ne se flanquaient pas par terre) papas et mamans murmuraient avec orgueil : c'est ma fille, c'est mon fils! C'était patriarchal au dernier chef... de famille!

Dans les autres Rings on flirtait en glissant aux sons des orchestres ou des trompes de chasse. La galerie admirait la prestance des jouteurs. Il y avait des professeurs des deux sexes et surtout un médecin, car les chutes étaient fréquentes! Ce que j'ai vu mordre la poussière à des banquiers et à des gens politiques, on n'en a pas idée à Nanterre !

Mais comme

Le patin est aujourd'hui accroché au grenier. tout ce qui est à la mode revient en faveur tous les dix ans, nous le reverrons encore faire rage aussi bien dans les endroits privés et publics que sur la place de la Concorde où les amateurs patinaient sans bourse délier et sous l'œil vigilant de la police!

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Elle amène naturellement la rage du suicide.

Le grand pessimiste allemand Schopenhauer a fait école. Il est à l'ordre du jour. Ah! Schopenhauer, que tu nous agaces avec ta schopenhaueromanie, qui est l'art de voir tout en mal, tout en noir comme la silhouette macabre ci-dessus. Je ne vois guère de remède à cette rage! Ah! si, j'en sais un: c'est de nous rallier encore et toujours à l'ennemie acharnée du pessimisme à la gaieté française!

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LA RAGE DES COURSES A PIED

Deux mots à propos des coureurs à pied de l'Hippodrome (il y eut même des coureuses, et une mauvaise langue prétend qu'on en rencontre encore dans les couloirs). Ces courses, souvenir des Pyrénées et du midi de la France firent rage il y a deux ans. On prenait plaisir à voir tous ses gas bien découplés, aux jarrets mus culeux, franchir des obstacles multiples, traverser des filets, sauter des haies et des palissades, comme de jeunes chevaux. Les petites dames qui se passionnent aux luttes à main plate de chez Marseille (Bamboula est remplacé par un nègre de la plus belle eau, j'allais écrire encre) ne manquaient pas une de ces courses. C'était une rage, mais une rage bien inoffensive!

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