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» tre vie un très-haut degré de gloire, ou s'attendre aux plus effroyables supplices (1).

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S. PLÉCHELM, APÔTRE DE LA Gueldre.

SAINT PLECHELM, sorti d'une famille distinguée parmi les Anglo-Saxons, naquit dans la partie méridionale de l'Ecosse. Ayant reçu les ordres sacrés, il fit un pélerinage à Rome, d'où il rapporta plusieurs reliques dans sa patrie. Quelque temps après, il passa avec saint Wiron, évêque, et saint Otger, diacre, dans cette partie de la Basse-Allemagne qui n'avoit point encore été éclairée de la lumière de la foi. Soutenu par la protection de Pepin, maire du palais d'Austrasie, il convertit au christianisme le pays qui compose la Gueldre et les duchés de Clèves et de Juliers, ainsi que plusieurs autres contrées situées entre le Rhin, la Wahal et la Meuse; il se retira ensuite au Mont-Saint-Pierre, près de Ruremonde; mais il en sortoit souvent pour aller faire des missions à ce qui restoit encore d'idolâtres.

Pepin, qui répara les désordres de sa jeunesse par une vie chrétienne et pénitente, avoit en lui beaucoup de confiance. Il le choisit pour confesseur après la mort de saint Wiron, et il alloit le trouver de son château de Herstall. Mais écoutons l'auteur de la vie du Saint (1). « Pepin, roi des >> Français (c'est-à-dire, maire du palais, revêtu » de l'autorité royale), étoit pénétré pour lui » d'une vénération profonde. Au commencement » du carême de chaque année, il quittoit les mar» ques de sa dignité, alloit nu-pieds de son palais » au Mont-Saint-Pierre où vivoit le Saint, pour le » consulter sur la manière de gouverner confor(1) Saint Fulgence, ep. 6. (1) N. 11, p. 69.

» mément à la loi et à la volonté de Dieu, et de » procurer l'accroissement de la piété. Il confes» soit aussi ses péchés au grand-prêtre du Sei>> gneur, recevoit la pénitence, et purifioit par ses » larmes les fautes que la fragilité humaine lui >> avoit fait commettre (a), >>>

Saint Pléchelm est appelé par Bollandus, évêque d'Odenzel et de Ruremonde. Il mourut le 15 Juillet 732. On l'enterra dans l'église située sur le Mont-Saint-Pierre, près de Ruremonde, et dite aujourd'hui de Sainte-Odile. Il s'est opéré plusieurs miracles par la vertu de ses reliques dont la plus considérable partie se garde à Odenzel, dans la province d'Over-Yssel. Le nom de ce Saint est célèbre dans les martyrologes des PaysBas. On lit dans son ancienne vie, qu'il fut sacré évêque avant de quitter sa patrie pour sa patrie pour aller prêcher la foi aux infidèles (b).

Voyez sa vie, publiée, avec des remarques, par le: Bollandistes, t. IV, Julii, p. 58, et le Batavia Sacra,

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p. 50. (a) Selon le P. Bosch, un des continuateurs de Bollandus Pepin, dont il s'agit ici, est celui qu'on a surnommé de Hcrstal ou le Gros. Quoiqu'il n'ait jamais eu le titre de roi, il en exerça l'autorité dans l'Austrasie, et montra beaucoup de courage et de piété. Il mourut en 714, au château de Jopil, sur la Meuse, près de Liége. Saint Pepin de Landen, son aïeul, étoit fils de Carloman, premier maire de cette famille, petit fils de Charles, comte de Hesbay, près de Liége lequel descendoit de Ferréol, préfet dů přétoire dans les

Gaules.

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(b) Bède parle, sous l'an 731, d'un Pechthelm qui fut disciple de saint Aldhelm, dans le royaume des Saxons occidentaux, et qui, étant revenu dans sa patrie, fut sacré évêque pour prêcher l'évangile avec plus d'autorité. Il fixa ensuite son siége à Candida Casa. C'est une ville parlementaire du comté de Galloway, en Ecosse, qui se nomme aujourd'hui Whitehorn. Les Bollandistes ont prétendu en plusieurs endroits de leur recueil, que ce Pechthelm ne devoit point être confondu avec le Saint dont nous donnons la vie; mais le P: Pagi, Critic. hist. chron. ad an. 734, n. 4, et l'auteur du Batavia Sacra, ont essayé de prouver, contre les savans jé, suites d'Anvers, que c'étoit une seule et même personne,

S. SWITHIN ou SWITHUN, ÉVÊQUE ET PATRON DE WINCHEster. La ville de Winchester, appelée Venta par Ptolémée et Antonin, étoit fameuse du temps des Romains, qui y avoient établi un de leurs quartiers; elle devint depuis le siége principal du royaume des West-Saxons. Kinégils, un des rois de ces peuples, ayant embrassé le christianisme vers l'an 635, donna à saint Birin la ville de Dorchester pour son siége épiscopal; mais il fonda en même temps une église à Winchester, que le saint évêque dédia sous l'invocation de saint Pierre, suivant l'auteur de la chronique saxone.. Thomas Radburn dit qu'elle fut dédiée sous l'invocation de la sainte Trinité. Vini, troisième évêque des West-Saxons, fixa son siége à Winchester, dont l'église devint une des plus florissantes de la Bretagne. Saint Swithin y reçut la tonsure cléricale; il prit ensuite l'habit religieux dans l'ancien monastère fondé dans la même ville par le roi Kinégils.

Ce Saint, issu d'une famille noble, montra, dès sa jeunesse, beaucoup de vertu. Son cours d'humanités et de philosophie achevé, il s'appliqua à l'étude de l'écriture sainte. Son mérite le fit élever aux ordres par Hélinstan ou Helmstan, évêque de Winchester. Devenu prêtre, on le choisit pour remplir la place de prévôt ou de doyen de l'ancien monastère. Le roi Egbert, instruit de sa piété, de son savoir et de sa prudence, le fit son prêtre, et le Saint souscrivit en cette qualité une charte que le prince accorda en 833 à l'abbaye de Croyland. Îl lui confia l'éducation de son fils Ethelwolf, et il eut toujours lieu de s'applau

dir d'avoir suivi ses conseils dans les affaires importantes.

Depuis quelque temps les royaumes de Mercie et de Northumberland étoient déchirés par des divisions intestines. Egbert profita de ces troubles. Il vainquit d'abord Swithred, roi des Est-Saxons, et le dépouilla de ses états. Ayant été plusieurs fois attaque par les Merciens, il les défit, et s'empara de leur pays en 828; mais peu de temps après, il rétablit Withlaf, leur roi, à condition qu'il tiendroit la couronne de lui, et qu'il lui payeroit un tribut annuel. Il traita de la même manière Eandred, dernier roi des Northumbres. Les Est-Angles se soumirent aussi après une guerre longue et sanglante. Le pays de Kent, alors tributaire de la Mercie, éprouva le même sort. Egbert, vainqueur de ses ennemis, convoqua à Winchester tous les grands de ses états, et il fut décidé dans l'assemblée que le royaume s'appelleroit désormais Angleterre, et qu'op donneroit le nom d'Anglais à tous ceux qui l'habitoient. Le prince se fit couronner de nouveau, et commença dèslors, c'est-à-dire en 829, à prendre le titre de roi d'Angleterre. On ne connut plus le nom de Jutes et de Saxons, et l'heptarchie prit fin (a). Egbert mourut en 837, ou au plus tard l'année suivante. Il avoit régné 37 ans sur les West-Saxons,

(a) On appeloit heptarchie, la division qui se fit de l'Angleterre en sept royaumes, et qui fut commencée par Hengiste, en 457, sept ans après son arrivée dans cette île. Sur la fin du règne d'Egbert, l'Angleterre se vit exposée, pour la première fois, aux ravages des Danois. On comprend sous ce nom général ces essaims de pirates, composés non-seule. ment des Danois, mais encore des Norwégiens, des Goths, des Swéones ou Suédois et des Vandales. (Voyez Eginhard, Henri de Huntington, etc.) On appeloit Normands les barbares qui habitoient les côtes septentrionales de la mer Baltique. Les côtes méridionales de la mer étoient habitées par les Slaves, les Vandales, etc. Voyez Eginhard, Helmond, etc.

et 9 ans sur toute l'Angleterre. Il eut pour suc→ cesseur son fils Ethelwolf.

Ce prince avoit été élevé dans la piété et les sciences par saint Swithin, prévôt de l'ancien mo nastère de Winchester (b). Il avoit même été ordonné sous - diacre par l'évêque Helmstan (c); mais après la mort de son frère aîné, dont on ignore le nom, il obtint du pape une dispense pour se marier. Il épousa Osberge, princesse remplie de vertu, qui lui donna quatre fils, Ethelbald, Ethelbright, Ethelred et Alfred. Il se conduisit par les avis d'Alstan, évêque de Schirborn, dans le gouvernement civil; mais il consultoit saint Swithin dans les matières ecclésiastiques ainsi que dans tout ce qui concernoit le règlement de son intérieur. Aidé de ces deux grands hommes, il régna avec gloire et sans troubles, quoiqu'il eût peu de capacité par lui-même. Il repoussa souvent les Danois, et exécuta plusieurs projets qu'il avoit formés pour le bien de la religion et de l'état. Toujours plein de modération pour saint Swithin, qu'il appeloit son maître et son précepteur, il le fit élever sur le siége épiscopal de Winchester en 852, après la mort de Helmstan.

On dit, dans Guillaume de Malmesbury, que Swithin étoit un riche trésor de vertus, mais qu'il excelloit sur-tout en humilité, et en charité pour les pauvres; qu'il se montroit animé du zèle le plus pur, et qu'il remplissoit avec la dernière

(b) Thomas Radburn, religieux de l'ancien monastère de Winchester, en 1450, a essayé de prouver que saint Swithin avoit été quelque temps professeur de théologie à Cambridge; mais les raisons qu'il allègue ne sont d'aucune autorité. Voyez Radburn, l. 3, c. 2, Hist. maj. Wintoniensis, ap. Wharton Anglia sacra et l'histoire de l'université de Cambridge.

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(c) Ceci est rapporté par Radburn, Huntington et d'autres

auteurs.

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