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sa charité, sa ferveur, sa discrétion, et cet hé roïsme de vertu qui paroissoit avec tant d'éclat dans toutes ses actions.

Saint Arsène est nommé sous le 19 de Juillet dans le martyrologe romain.

S. RHÉTICE, ÉVÊQUE D'AUTUn.

RHETICE OU RITICE sortoit, au rapport de saint Grégoire de Tours, d'une famille illustre dans les Gaules. Il s'unit par les liens du mariage à une femme qui étoit comme lui pleine d'ardeur pour le service de Dieu, et pour la pratique de toutes sortes de bonnes œuvres. Etant devenu veuf, il fut élevé sur le siége épiscopal d'Autun. En 313, il assista avec Materne de Cologne et Marin d'Arles à un concile qui se tint à Rome contre les Donatistes, et dans lequel Cécilien de Carthage fut déclaré innocent. L'année suivante, il se tint un second concile dans la ville d'Arles pour le même sujet. Rhétice s'y trouva encore avec Marin et Materne. Voilà tout ce que l'on sait de son épiscopat; on ignore l'année de sa mort. Il est nommé sous ce jour dans le martyrologe de France. Saint Augustin dit en parlant de lui, que c'étoit un homme de Dieu, et un prélat d'une grande autorité dans la maison du Seigneur. On lit dans saint Jérôme qu'il étoit un des Pères les plus savans et les plus éloquens du quatrième siècle; qu'il composa des commentaires sur le Cantique des Cantiques, et qu'il écrivit un excellent traité contre les Novatiens.

Voyez saint Augustin, in Julian. l. 1, C. 2 3 " 27; saint Jérome, Catal. c. 28; saint Grégoire de Tours, Glor. Confess. c. 75; Baillet, sous le 19 de Juillet, etc.

S.te MACRINE, VIERGE.

SAINTE MACRINE étoit l'aînée des enfans de saint Basile l'ancien et de sainte Emmélie. Après la mort de son père, elle fit à Dieu le sacrifice de sa virginité, et rendit de grands services à sa mère dans l'éducation de ses frères et de ses sœurs. Ce fut d'elle que saint Basile-le-Grand, saint Pierre de Sébaste et saint Grégoire de Nysse, apprirent de bonne heure à mépriser le monde, à craindre les dangers qui s'y rencontrent, à écouter la parole de Dieu, et à aimer la prière.

Elle fonda, conjointement avec sa mère, deux monastères dans le Pont, lesquels étoient à une petite distance l'un de l'autre. Celui qui étoit destiné aux hommes fut d'abord gouverné par saint Basile, puis par saint Pierre, son frère. Macrine fit pour le second, qui étoit habité par des femmes, des règles pleines de sagesse; elle y établit l'amour et l'esprit de la pauvreté, le détachement du monde, la pratique de la mortification et de l'humilité, une prière assidue jointe au chant des psaumes.

Sainte Macrine souffrit beaucoup d'un cancer dont Dieu l'affligea; elle en fut à la fin guérie par la vertu du signe de la croix que sa mère forma sur la partie malade.

Après la mort de sainte Emmélie, Macrine disposa de ses biens en faveur des pauvres, et vécut comme les autres religieuses de son monastère, gagnant par son travail de quoi subsister. Saint Grégoire de Nysse l'ayant visitée dans sa dernière maladie, la trouva, quoique extrêmement abattue par la fièvre, couchée sur des planches. Elle fut singulièrement consolée par les exhortations que

lui fit son frère; elle ranima sa ferveur, et produisit des actes de toutes les vertus par lesquelles les saints se préparent à leur dernière heure. Elle expira tranquillement après s'être armée du signe de la croix.

La pauvreté du monastère étoit si grande, qu'on n'y trouva qu'un voile tout usé pour couvrir le corps de Macrine, quand on le porta au tombeau; mais saint Grégoire jeta dessus son manteau épiscopal. La servante de Dieu avoit porté à son cou, tandis qu'elle vivoit, une espèce de bandeau auquel étoit attachés un anneau et une croix de fer. Saint Grégoire donna la croix à une religieuse nommée Vestiane; mais il garda l'anneau qui étoit creux, et contenoit un morceau de la vraie croix.

L'évêque du lieu et saint Grégoire assistèrent aux funérailles de Macrine, avec le clergé, les moines et les religieuses divisés en deux chœurs, qui avoient des cierges à la main, et chantoient des psaumes. Le corps de la Sainte fut porté à l'église des Quarante martyrs, qui étoit à un mille du monastère, et déposé dans le caveau où étoit celui de sainte Emmélie. On offrit des prières pour les deux servantes de Dieu.

Sainte Macrine mourut au mois de Décembre de l'année 379; mais sa fête est célébrée le 19 de Juillet par les Grecs et les Latins.

Voyez l'éloge funèbre de sainte Macrine, par saint Grégoire de Nysse, t. II, p. 149, et les remarques du P. Bosch, l'un des continuateurs de Bollandus, t. IV, Julii, p. 589.

S. SYMMAQUE, PAPE.

SAINT SYMMAQUE, natif de Sardaigne, succéda, en 498, au pape Anastase, sous lequel il avoit été

archidiacre de l'église romaine. Son élection fut hautement désapprouvée par le patrice Festus. Nous lisons dans Théophane, que ce Festus avoit été gagné par Anastase, empereur de Constantinople, et grand protecteur des Eutychiens, pour obtenir du prédécesseur de Symmaque la confirmation de l'hénotique de Zénon, et celle d'un édit favorable à l'eutychianisme. Comme il désespéroit de réussir auprès de notre Saint, il trouva le moyen, par ses créatures, de faire assurer un certain nombre de suffrages à Laurent, archiprêtre de Sainte-Praxède. Symmaque et Laurent furent ordonnés le même jour, l'un dans la basilique de Constantin, et l'autre dans celle de NotreDame. Théodoric, roi d'Italie, quoique arien, ordonna que l'on eût égard à la première élection, et à celle qui avoit eu le plus de suffrages. En conséquence de cet ordre, Symmaque fut reconnu pour pape légitime. Il fit assembler à Rome un concile où se trouvèrent soixante - treize évêques et soixante-sept prêtres. Il y fut décidé, pour empêcher à l'avenir les effets de la cabale, que tous ceux qui, du vivant du pape, promettroient leur voix à quelqu'un, ou délibéreroient même sur ce sujet dans une assemblée quelconque, seroient déposés et excommuniés, et qu'après la mort du pape, on regarderoit comme son légitime successeur celui qui auroit eu la majeure partie des suffrages du clergé. Laurent souscrivit ce double décret à la tête des prêtres qui étoient au concile (1), et fut depuis élevé sur le siége épiscopal de Nocère.

Quelque temps après, Festus et Probin firent' rappeler Laurent à Rome par un certain nombre d'ecclésiastiques et de sénateurs qu'ils avoient (1) Conc. t. IV, p. 1286.

Tome VI.

Q

gagnés ainsi le schisme se renouvela. C'est le premier qui ait divisé l'église romaine, selon plusieurs historiens, quoique Novatien eût mis tout en œuvre pour en former un. Les schismatiques ayant accusé Symmaque de plusieurs crimes, le roi Théodoric fit assembler un synode pour examiner l'affaire. Les évêques de la Ligurie, de l'Emilie et de la Vénétie passèrent par Ravenne en allant à Rome. Dans la visite qu'ils rendirent au roi des Goths, ils lui représentèrent fortement que c'étoit au pape à convoquer le synode, que ce droit appartenoit à là primauté de son siége qui dérivoit de saint Pierre, et que d'ailleurs il lui avoit été confirmé par l'autorité des conciles. Hs ajoutèrent qu'il étoit encore inoui qu'un supérieur eût été ainsi soumis au jugement de ses inférieurs (2). Théodoric leur montra par les lettres de Symmaque, que ce pontife consentoit à la convocation du concile. On lit aussi dans le pontifical (3), que le synode fut assemblé par Symmaque.

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L'ouverture de ce concile, qui se tint à Rome, se fit au mois de Septembre de l'année 501. Symmaque y fut déchargé des accusations intentées contre lui; on y ordonna de plus de punir comme schismatiques ceux qui célébreroient sans son consentement, mais de pardonner aux auteurs mêmes du schisme, pourvu qu'ils donnassent satisfaction au pape (4). Le décret ayant été porté dans les Gaules, tous les évêques de ce pays en furent alarmés, et ils chargèrent saint Ayit, évêque de Vienne, d'écrire à Rome au nom de tous. Celui-ci adressa sa lettre à Fauste et à Symma

(2) Ennode, Apol. p. 342, edit. Sirmondi; item, l. 1, ep. 5; Cassiodore, in Chron., et Anastase, in Pontific. (4) Ibid. p. 1223.

(3) Conc. t. IV, p. 1287,

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