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arrêta par ses prières les flammes d'un incendie qui naturellement devoit réduire toute la ville en cendres. Une autre fois, il délivra, par le même moyen, son troupeau d'une maladie épidémique qui causoit de grands ravages dans les provinces voisines. Il mourut vers l'an 553, plein de bonnes œuvres et de mérites. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.

On honore à Clermont, le 1.er de Novembre, un autre saint Gal appelé le second. Il fut fait évêque de cette ville en 660 (1).

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C'est de l'esprit d'oraison que les Saints tiroient toutes leurs lumières et toute leur force; c'étoit là le principe de toutes ces bénédictions que le Ciel répandoit par eux sur le monde, et le moyen qu'ils employoient pour communiquer à leurs ames une pureté vraiment angélique. « Cet esprit, » dit un Père de l'église (2), est nourri par la re» traite, qu'on peut en quelque sorte regarder » comme la mère de la pureté. Cette merveilleuse transformation de nos ames que produit la prière, » vient de ce que Dieu y manifeste sa gloire dans » le secret de nos cœurs. En effet, quand toutes >> les portes de nos sens sont fermées aux créa» tures, et que Dieu demeure avec nous, et nous » avec lui; quand, affranchis du tumulte et des >> distractions du monde, nous donnons toute > notre attention à notre intérieur, et que nous nous » connoissons tels que nous sommes, nous deve»nons alors capables de voir clairement le royaume » de Dieu établi en nous par la charité et par les » désirs brûlans qui consument toute la rouille >> des affections terrestres : car le royaume du » Ciel, ou plutôt le maître des Cieux, est au-de

(1) Voyez le Gallia Chr. nova, t. II, p. 245.

(a) Saint Jean Damascène, serm. de Transfigur. Domini.

» dans de nous, ainsi que Jésus-Christ nous >> l'assure. >>

S. JULES ET S. AARON,
MARTYRS EN ANGLETERRE.

Ces deux Saints, qui paroissent avoir reçu au baptême, le premier un nom romain, et le second un nom hébreu, étoient Bretons d'origine. Ils glorifièrent Dieu par le martyre à Caerléon, sur l'Usk, dans le comté de Monmouth, sous le règne de Diocletien (a). Quelques écrivains représentent leur triomphe comme un des plus illustres qui aient paru dans l'église (1); d'autres (2) disent qu'ils étoient d'abord venus à Rome, et qu'ils s'y appliquèrent à l'étude de l'écriture sainte. Bède ajoute qu'ils ne furent pas les seuls qui scellèrent alors leur foi par l'effusion de leur sang, et que beaucoup d'autres Chrétiens de l'un et de l'autre sexe parvinrent aussi avec eux à la béatitude céleste par des tourmens inouis.

Nous apprenons de Giraldus Cambrensis, qu' vénéroit autrefois à Caerléon les corps des deux martyrs (b), et qu'il y avoit deux églises dédiées, l'une sous l'invocation de saint Jules, et l'autre sous celle de saint Aaron. La première étoit desservie par des religieuses, et la seconde par des chanoines réguliers.

Voyez Alford, ad annum 287; Godwin, de episcop. Landaw.; Geoffroy de Monmouth; Giraldus Cambrensis, Leland, Tanner, Bibl. Britan. p, 1; Sollier, Jul. t. I, p. 17.

(a) Ce fut vers l'an 287, selon Alford, qui confirme son sentiment par l'ancienne tradition des écrivains d'Angleterre. Bollandus, ad 11 Januar., et Sollier, ad 1 Jul., mettent le martyre des deux Saints en 303 ou 304.

(1) Saint Gildas, l. 8; saint Bède, Hist. 1. (2) Léland et Bale.

Giraldus Cambrensis écrivoit en 1200,

c. 7, etc.

S. THIERRI,

ABBÉ DU MONT - D'HOR, PRÈS DE RHEIMS.

SAINT THIERRI, né dans le territoire de Rheims, étoit fils de Marquard, homme livré à toutes sortes d'excès. Son éducation ne pouvoit être chrétienne, s'il fût demeuré dans la maison paternelle; en supposant même qu'on lui eût donné de bons principes, les mauvais exemples de celui dont il avoit reçu le jour les auroient empêchés de fructifier. Heureusement pour lui saint Remi se chargea du soin de l'instruire et de le former à la piété.

Ses parens l'ayant engagé dans le mariage, il proposa à sa femme de vivre dans la virginité, ce qu'il obtint aisément. Il embrassa l'état monastique, et fut fait supérieur de l'abbaye que saint Remi avoit fondée sur le Mont-d'Hor,.près de Rheims. Le saint évêque l'éleva depuis au sacerdoce, et l'employa même avec succès au ministère de la prédication. Thierri convertit un grand nombre de pécheurs, entre autres son père, qui passa le reste de ses jours dans la pénitence, sous la conduite de son fils; il travailla aussi, conjointement avec saint Remi, à faire changer un lieu de débauche en un monastère de vierges chrétiennes. La plus commune opinion est qu'il mourut le premier Juillet 533. On assure que le roi Thierri, fils de Clovis I, assista à ses funérailles, et qu'il se tint honoré de porter lui-même son corps en terre. Ses reliques, que la crainte des Normands avoit fait enterrer, furent découvertes en 976, et se gardent encore aujourd'hui dans une châsse d'argent. Saint Thierri est nommé en ce jour dans le martyrologe romain, dans le bré

viaire de Soissons, imprimé en 1742, et dans celui de Rheims de 1759.

Voyez Mabillon, Act. t. I. p. 614; Bulteau, Hist. de l'ordre de saint Benoit, t. I, p. 287; Baillet, sous le 1.er de Juillet, et le Gallia Christ. nova, t. IX, P. 180.

S. CALAIS,

PREMIER ABBE D'ANILLE, DANS LE MAINE. SAINT CALAIS (a), né en Auvergue, étoit issu d'une famille où la vertu se trouvoit jointe à la noblesse. Ses parens le mirent, dès son enfance, dans le monastère de Menat (b), pour qu'il y fût élevé dans les sciences et dans les principes de la piété; il s'y fit depuis religieux, et y pratiqua tout ce que prescrivoit la règle avec une grande ferveur.

Quelque temps après, il quitta le monastère avec saint Avi, et ils se retirèrent l'un et l'autre dans l'abbaye de Micy, près d'Orléans. L'évêque de cette ville les éleva tous deux au sacerdoce. Les deux fervens religieux, qui vouloient mener la vie érémitique, sortirent encore du monastère de Micy; arrivés dans le Perche, ils se séparèrent l'un de l'autre.

Saint Calais, suivi de deux personnes déterminées à ne le point abandonner, s'en alla dans le Maine, où il retraça la vie des anciens anachorètes de l'Orient; mais comme il lui venoit tous les jours un grand nombre de disciples, il fut à la fin obligé de les recevoir. Le roi Childebert lui ayant donné un emplacement, il fit bâtir un monastère qui s'appela Anisole ou Anille, de la rivière sur laquelle il étoit situé, et qui depuis longtemps porte le nom de Saint-Calais, ainsi que (a) En latin Carilephus.

(4) Au diocèse de Clermont.

la petite ville qui s'est formée autour (c). La vie du saint fondateur fut un parfait modèle de pénitence et de prière. Il montroit une grande exactitude à observer les pratiques qu'il prescrivoit aux autres. Il refusa de voir Ultrogothe, femme de Childebert, parce qu'un des statuts de la règle interdisoit aux femmes l'entrée du monastère. Il mourut en 542. Son nom est marqué au premier de Juillet dans le martyrologe romain. On garde une portion de ses reliques dans l'abbaye de saint Calais; mais la plus grande partie est dans la chapelle du château de Blois, qui porte aussi le nom du même Saint.

Voyez la vie de saint Calais, composée par Siviard, cinquième abbé d'Anille, avec les notes de Mabillon et des Bollandistes, t. I, Julii, p. 85, et Martène, ampliss. Collectio, t. 1, præf. p. 4, etc.

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S. LÉONORE, vulgairement S. LUNAIRE,

ÉVÊQUE EN BREtagne.

SAINT LEONORE, d'une famille illustre, embrassa l'état monastique dans le pays de Galles, après avoir été élevé sous la conduite de saint Iftut. Etant passé en France, dont la province de Domnonée faisoit partie, il fonda un monastère entre les rivières de Rance et d'Arguenon. L'emplacement lui fut donné par Jona, comte du pays.

Le roi Childebert l'estimoit singulièrement pour ses vertus, et il l'invita d'une manière très-pressante à venir le voir à Paris. Le Saint se rendit aux instances du prince qui le reçut, ainsi que la

(6) A 9 lieues du Mans. Childebert, dans sa charte, dit que l'emplacement avoit déjà été donné au Saint par Clovis, son père. (Martène, ampliss. Collect, t. I, p. 1.) La même chose est attestée par Nicolas, ep. 62, ad episc. Galliæ; elle est aussi insinuée par Siviard, dans sa vie de saint Calais.

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