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riens d'Ecosse disent que la foi fut plantée dans le nord de la Bretagne vers l'an 200 de JésusChrist, sous le règne de Donald, et sous le tificat de Victor; mais ils conviennent unanimement que saint Pallade, qu'ils appellent saint Padie, fut le premier évêque du pays; ils lui donnent même le titre de premier apôtre d'Ecosse : peut-être que le Saint fut le premier qui prêcha la foi à la nation particulière des Scots. Il mourut vers l'an 450, à Fordun, capitale du petit territoire de Mernis, située au midi et à quinze milles d'Aberdeen. Ses reliques se gardoient autrefois dans le monastère de Fordun. En 1409, Guillaume Scènes, archevêque de Saint-André et primat d'Ecosse, les mit dans une nouvelle châsse qui étoit enrichie d'or et de pierreries. La fête de évêque du même lieu depuis l'an 494 jusqu'à l'an 518. İl y a en Ecosse plusieurs églises dédiées sous son invocation; il y en a une aussi qui porte son nom dans l'île de Man.

Saint Brendan, sous l'invocation duquel il y a une église dédiée dans l'île de Man, et qui est appelée Kirk-Bradan, étoit évêque des îles, au neuvième siècle.

N. B. L'île de Man eut toujours un évêque particulier après qu'elle fut soumise aux Anglais sous le règne d'Edouard I; elle dépendoit anciennement de l'évêque des îles, qui a toujours fait sa résidence à Hycolumkille jusqu'en 1688, que l'épiscopat fut détruit en Ecosse. Les évêques des îles de Man prenoient le titre de episcopus Sodorensis, titre que M. Keith, p. 175, dérive non d'aucune ville, mais du mot grec Soter ou Sauveur, parce que la cathédrale de Hycolumkylle étoit dédiée à Notre-Seigneur. Voyez M. Keith dans son nouveau catalogue des évêques d'Ecosse, imprimé à Edimbourg, en 1755, in-4.°

Le Nève suppose, avec Spotswood, que l'île de Man a eu des évêques, depuis Amphibalus, qui vivoit au quatrième siècle; qu'ils s'appeloient évêques de Soder, d'un village de ce nom qui étoit dans l'île, et que ce titre fut transféré à l'île de Hycolumkille, au huitième siècle, lorsque les deux siéges n'en firent plus qu'un : mais la succession des évêques dans l'île de Man ne paroît point suffisamment prouvée. Nous lisons dans Matthieu Paris que Wycomb fut établi premier évêque de Man, dans le douzième siècle, et qu'il fut sacré par l'archevêque d'Yorck. Voyez le Nève, Fasti Anglic.

Tome VI.

D

saint Pallade est marquée au 6 de Juillet dans le bréviaire d'Aberdeen et dans les calendriers d'Ecosse; elle est marquée au 15 de Décembre dans quelques calendriers d'Angleterre.

Les historiens d'Ecosse et les calendriers du moyen âge disent que saint Pallade eut pour disciples saint Servan et saint Ternan, et qu'il sacra le premier, évêque d'Orkney, et le second, évêque des Pictes; mais il paroit, par la chronologie d'Ussérius, que ces deux Saints ne vivoient pas du temps de l'apôtre des Scots.

Il falloit avoir un zèle bien ardent et un cou→ rage bien héroïque pour aller prêcher l'évangile aux peuples barbares. Qu'on imagine tout ce que saint Pallade eut à souffrir parmi les Scots, c'està-dire, au milieu d'une nation livrée à tous les vices qui sont la suite de la férocité des mœurs et de l'ignorance des premiers principes. Il surmonta cependant tous les obstacles qui s'opposoient à l'établissement et à l'accroissement du royaume de Jésus-Christ. Lorsqu'on est embrasé de la divine charité, rien ne paroît impossible; on ne sent plus les peines et les fatigues, parce qu'elles se sont changées en plaisir. De quelle reconnoissance ne devons-nous pas être pénétrés pour notre Dieu, qui a suscité ces grands hommes par le ministère desquels la lumière de la foi est parvenue jusqu'à nous ?

S. JULIEN, SOLITAIRE EN MESOPOTAMIE.

SAINT JULIEN étant encore fort jeune, fut emmené captif de quelque contrée de l'Occident, et vendu comme esclave en Syrie. Pendant plusieurs années, il aggrava le poids de ses chaînes par l'impatience avec laquelle il les portoit; mais

peines pour

ayant eu le bonheur d'être éclairé des lumières de la foi, il sut estimer son état, et se servir de ses la sanctification de son ame. La mort de son maître, qui arriva peu de temps après sa conversion, lui fit recouvrer sa liberté. Il n'écouta plus dès-lors que les mouvemens de sa ferveur : il se consacra sans réserve au service de Dieu dans un monastère de la Mésopotamie. Il faisoit de fréquentes visites à saint Ephrem pour le consulter sur les voies de la vie intérieure; et ce grand homme alloit le voir souvent lui-même pour s'édifier par sa sainte conversation. Il ne pouvoit, dit-il, se lasser d'admirer les sublimes sentimens et les lumières spirituelles dont Dieu favorisoit un homme qui, aux yeux du monde, ne paroissoit qu'un ignorant et un barbare.

Julien étoit d'une complexion robuste, et endurci aux fatigues; mais il affoiblissoit son corps par de grandes austérités. Il travailloit des mains, et son travail consistoit à faire des voiles de navire. La vue de ses péchés passés, et la considération des jugemens de Dieu, le faisoient pleurer presque continuellement. Saint Ephrem, étonné de voir dans les exemplaires de la Bible dont Julien s'étoit servi quelques jours, des mots totalement effacés, et d'autres que l'on pouvoit à peine lire, quoique le livre fût auparavant entier et fort beau, lui en demanda la raison. Le Saint lui répondit avec ingénuité que cela venoit des larmes qui lui étoient échappées pendant ses lectures.

Saint Julien se regardoit comme un criminel, et trembloit dans l'attente de ce dernier jour où il lui faudroit rendre compte au souverain juge. ས༴ བསམ་ Avec une telle disposition, il s'interdisoit jusqu'à la pensée des amusemens. Son humilité paroissoit dans ses discours, dans ses actions et dans tout

son extérieur. Il eut beaucoup à souffrir de certains moines tièdes et négligens dans leurs exercices; mais il s'estimoit heureux d'avoir - là par trouvé une occasion de racheter ses péchés, et de pratiquer la patience, la douceur et la charité.

Sa prière étoit presque continuelle. Il s'étoit fait dans sa cellule une espèce de tombeau où il se renfermoit lorsque les devoirs de la communauté ne demandoient point ailleurs sa présence. Quand il étoit à l'office divin, il tenoit son corps immobile, et il y avoit une attention aussi parfaite que s'il eût été devant le tribunal du juge suprême de tous les hommes. Il fut, au rapport de saint Ephrem, honoré du don des miracles. On lit dans Sozomène (1) que sa vie étoit si austère, qu'il paroissoit n'avoir point de corps. Il mourut vers l'an 370, après en avoir passé vingt-cinq dans son monastère.

Voyez sa vie, écrite par saint Ephrem, qui avoit vécu intimement avec lui, Oper. t. III, p. 254, edit. Vatican.

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PRÊTRE, SOLITAIRE AU DIOCÈSE DE TREVES. SAINT GOAR (a) sortoit d'une famille illustre de l'Aquitaine. Une extrême fidélité à tous les devoirs du christianisme le fit parvenir de bonne heure à une haute perfection. Ayant été ordonné prêtre, il travailla efficacement au salut des ames. Il quitta depuis sa patrie, et passa en Allemagne dans l'année 519. Il s'établit dans le territoire de Trèves, et s'y renferma dans une cellule. Il y vécut plu'sieurs années dans l'exercice de la prière, et dans la pratique de toutes les mortifications de la pé(1) L. 3, c. 14. 15

(a) Appelé en Allemagne Gowers et Gewers,

nitence. Par une suite de son amour pour JésusChrist, il annonça la foi aux idolâtres qui habitoient le long du Rhin, et en convertit un grand nombre.

Quelques personnes, ennemies de tout bien, lui suscitèrent une persécution; mais son innocence fut reconnue, et sa vertu n'en brilla qu'avec plus d'éclat. Dieu rendit lui-même témoignage à la sainteté de son serviteur, en l'honorant du don des miracles. On lui offrit l'évêché de Trèves; mais il fut impossible de le déterminer à l'accepter. Il mourut en 575.

Il s'est formé une ville autour du lieu où étoit sa cellule. On l'appelle Saint-Guver; elle est sur la rive gauche du Rhin, entre Wesel et Boppard. Voyez Brower, et Pinius, un des continuateurs de Bollandus, t. II, Julii, p. 328.

S.te SEXBURGE,

ABBESSE D'ÉLY, EN ANGLETERRE.

SAINTE SEXBURGE étoit fille du pieux Anna, roi des Est-Angles, et d'Héreswide, sœur de sainte Hilde. Elle fut élevée avec beaucoup de soin dans les principes de la piété, et jeta, dès son enfance, les fondemens de cette éminente vertu qui la rendit si recommandable le reste de sa vie. Elle épousa Ercombert, roi de Kent, et elle fortifia, autant par ses exemples que par ses conseils, les excellentes dispositions que ce prince avoit reçues de l'auteur de la nature. Elle le seconda de toutes ses forces dans les entreprises qu'il forma pour procurer l'avancement de la piété et le bonheur des peuples; elle lui fut aussi d'un grand secours dans les sages lois qu'il porta pour extirper les restes de l'idolâtrie, et pour faire observer le ca

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