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che, l'esclave aura sa liberté, et le maître payera une amende de trente shillings.

Saint Hedde gouverna son église avec une grande sainteté, environ trente ans, et mourut le 7 de Juin 705. On lit dans Bède (2) et dans Guillaume de Malmesbury, qu'il s'opéra plusieurs miracles à son tombeau. Saint Hedde est nommé en ce jour dans le martyrologe romain. Voyez les Bollandistes, t. II, Julii, p. 482.

S. GUILLEBAUD,

ÉVÊQUE D'AICHSTADT, EN ALLEmagne. SAINT WILLIBALD, vulgairement appelé saint Guillebaud, étoit fils de saint Richard, roi dans le pays qu'habitoient les Saxons occidentaux. Il naquit vers l'an 704, aux environs du lieu où est aujourd'hui Southampton. A l'âge de trois ans, il eut une maladie si dangereuse, que les médecins désespérèrent de sa vie. Ses parens le portèrent aux pieds d'une croix, élevée dans une place publique voisine de leur demeure; ils prièrent en même temps avec beaucoup de ferveur, et promirent à Dieu de lui consacrer leur fils, si la santé lui étoit rendue. Leur prière fut exaucée, et l'enfant se trouva parfaitement guéri.

Saint Richard ne regarda plus son fils que comme un dépôt que le Ciel lui avoit confié, et lorsqu'il le vit dans sa sixième année, il l'envoya au monastère de Waltheim, dont Egbaud étoit abbé. L'enfant parut pénétré d'amour pour Dieu dès qu'il fut en état de faire usage de sa raison; il ne soupiroit qu'après les biens invisibles. C'étoit là où tendoient toutes ses pensées et toutes ses

actions.

(2) Hist. l. 5, c. 19.

qui

Il quitta son monastère vers l'an 721, pour accompagner son père et son frère Winibaud, alloient à Rome visiter les tombeaux des apôtres. En traversant la France, ils prièrent dans toutes les églises célèbres par la dévotion des fidèles, qui se rencontrèrent sur leur route. Saint Richard mourut à Lucques, et fut enterré dans l'église de Saint-Fridien, où l'on garde encore ses reliques. Il est nommé sous le 7 Février dans le martyrologe romain.

Ses deux fils continuèrent leur pélerinage; ils arrivèrent enfin à Rome, et y prirent l'habit monastique. Environ deux ans après, saint Winibaud fut obligé de retourner en Angleterre. Son frère, accompagné de quelques seigneurs anglais, entreprit le voyage de la Terre-Sainte. Ils ne vécurent le long de la route que de pain et d'eau, et n'eurent d'autre lit que le plancher de leur chambre. Ils allèrent d'abord en Chypre, d'où ils passèrent en Syrie. Lorsqu'ils étoient à Emèse, saint Guillebaub fut arrêté comme espion par les Sarrasins, qui le chargèrent de fers. On le tint plusieurs mois renfermé dans une prison où il souffrit beaucoup. Quelques personnes, charmées de sa vertu et touchées de son malheur, firent connoître son innocence au calife, qui donna des ordres pour qu'on le mît en liberté.

Guillebaud, avec ses pieux compagnons, se hâta d'arriver en Palestine. Dans la visite des lieux saints, ils résolurent tous de suivre le Sauveur dans le cours de sa vie mortelle : ainsi ils commencèrent par Nazareth; ils y restèrent quelques jours, uniquement occupés à considérer la miséricorde divine, qui éclate d'une manière si sensible dans l'incarnation du Verbe, et ils ne pouvoient retenir leurs larmes à la vue du lieu où ce Tome VI.

D*

mystère s'étoit opéré. De Nazareth, ils allèrent à Bethleem, puis en Egypte, sans craindre la fatigue inséparable de tant de voyages, et sans se lasser un instant de méditer sur ce que Jésus-Christ avoit souffert dès son entrée dans le monde. Ils revinrent ensuite à Nazareth, après quoi ils allèrent à Cana, à Capharnaüm et à Jérusalem. Ils firent un long séjour dans cette dernière ville pour y adorer Jésus-Christ dans les lieux où il avoit opéré de si grands mystères; ils l'adorèrent principalement sur les montagnes du Calvaire et des Oliviers, qui avoient été les théâtres de sa mort et de son ascension. Ils visitèrent aussi les monastères, les laures et les ermitages renommés dans le pays, pour apprendre la meilleure manière de servir Dieu, et connoître les pratiques les plus propres à faire acquérir la perfection. Tous les objets de dévotion qu'ils avoient vus les remplirent de la plus tendre piété, et firent sur leurs ames des impressions qui ne s'effacèrent jamais. Lorsqu'ils étoient en route pour retourner en Occident, saint Guillebaud fut attaqué dans la ville d'Acre d'une maladie qui lui fournit les moyens d'exercer bien des actes de patience et de résignation. Sa santé étant rétablie, il s'embarqua avec ses compagnons, et arriva heureusement en Italie. Il avoit employé sept ans à faire le pélerinage de la Terre-Sainte.

Saint Guillebaud choisit pour sa résidence le célèbre monastère du Mont- Cassin, qui depuis peu avoit été rétabli par le pape Grégoire II; et il ne contribua pas peu par ses exemples à y faire revivre l'esprit primitif de la règle de saint Benoît.

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y passa dix années : il y fut d'abord sacristain, puis doyen ou supérieur de dix moines; après cela, on l'élut portier, place qui étoit importante

dans la maison, et qui ne se donnoit qu'à ceux qui avoient assez de vertu pour conserver le recueillement au milieu des fonctions extérieures et du commerce qu'il falloit avoir avec les séculiers.

Saint Boniface étant venu à Rome en 738, pria le pape Grégoire III de lui donner saint Guillebaud, son parent, pour l'aider dans les missions qu'il faisoit en Allemagne. Grégoire fit venir le saint religieux du Mont-Cassin, afin de le voir et de l'entretenir. Il fut aussi édifié de sa vertu, que charmé du récit qu'il lui fit de ses voyages; ainsi il eut égard à la demande de saint Boniface. Guille baud vouloit retourner à son monastère pour obtenir le consentement de son abbé; mais le pape leva son scrupule, en lui disant qu'il l'en dispensoit, et en lui ordonnant de passer en Allemagne sans délai. Alors il ne balança plus; il partit pour la Thuringe, où saint Boniface le reçut et l'ordonna prêtre. Le nouveau missionnaire fut un homme puissant en œuvres et en paroles. Sestravaux dans la Franconie et la Bavière eurent les plus heureux succès. Saint Boniface, pour lui donner plus d'autorité, et le mettre à portée de contribuer encore davantage à la gloire de Dieu, le sacra évêque d'Aichstadt, en Franconie.

Guillebaud redoubla les soins et l'activité de son zèle. La vigne qu'on lui donnoit à cultiver demandoit des peines infinies; mais il surmonta toutes les difficultés par sa douceur et sa patience. Sa charité pour les malheureux étoit extraordinaire, et il avoit un talent singulier pour les consoler dans leurs disgrâces. Ayant fondé un monastère, il y établit la même discipline que celle qui s'observoit au Mont-Cassin. De temps en temps il s'y retiroit pour vaquer plus librement à la prière; mais l'amour de la solitude ne l'empêchoit

point de remplir les devoirs de pasteur. Il étoit extrêmement attentif à pourvoir aux besoins tant spirituels que corporels de son troupeau. Ses jeûnes étoient fort rigoureux; il n'en diminua rien, même dans un âge très-avancé. Il mourut à Aichstadt le 7 de Juillet, dans sa quatre-vingt-septième année. Il y avoit quarante - cinq ans qu'il étoit évêque. On l'enterra dans sa cathédrale, où sa sainteté fut attestée par plusieurs miracles. Le pape Léon VII le canonisa en 938.

L'évêque Hildebrand bâtit à Aichstadt, en 1270, une église sous l'invocation de saint Guillebaud, et y transféra ses reliques, qui s'y gardent encore aujourd'hui. Il y en a une partie dans la ville de Furnes, en Flandre.

Voyez les trois vies du Saint, écrites par des auteurs contemporains. Une de ces vies a été composée par une religieuse du monastère de Sainte-Walburge. On y trouve une bonne description de la Terre-Sainte, telle qu'elle étoit dans ce temps-là, laquelle a été donnée d'après une relation de saint Guillebaud, qui avoit été sur les lieux. Il faut y joindre les notes curieuses qu'ont publiées Mabillon, sect. 3, Ben. part. 2; et Basnage dans son édition des Lectiones antiquæ de Canisius, Voyez encore Sollier, un des continuateurs de Bollandus, t. II, Julii, p. 485.

S.te EDELBURGE,

VULGAIREMENT S.te AUBIERGE,
ABBESSE DE FAREMOUTIER.

CETTE Sainte étoit fille d'Anna, roi des EstAngles. Animée d'un désir ardent de parvenir à la perfection chrétienne, elle passa en France, et s'y consacra à Dieu dans le monastère de Faremoutier, situé dans la forêt de Brie. Elle en eut le gouvernement après la mort de sainte Fare qui en avoit été fondatrice. Son corps, au rapport de Bède (1), se conserva sans éprouver aucune

(1) Hist. 1, 3, c. 6.

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