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sont les meilleurs amis de la Liberté, les plus fermes soutiens de la Constitution? Ne devez-vous pas adopter cette conséquence, non pas à moins d'être un imbécille ou un fripon (les factieux ne se permettent point ce style modéré), mais à moins d'être un homme qui aime mieux écouter sa haine que sa raison et ses lumières ? »

OEuvres anciennes. V.

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II.

Ce 1er juin 1792.

Si j'en crois le respectable supplément du Journal de Paris, M. François Chéron vient de lire de Lolme pour me satisfaire 1. Sans lui avoir donné ce conseil, je suis charmé que M. Chéron s'instruise. Il affirme que ce de Lolme est un grand aristocrate je l'ai cité moi-même comme un modéré, un publiciste à chambre haute. Je suis donc une fois de l'avis de M. Chéron, mais sans tirer à conséquence. Maintenant, j'observerai que j'ai parlé, non de l'opinion particulière de de Lolme, mais d'un point de fait relatif à l'influence politique des clubs d'Angleterre.

Au surplus, sur ce point, comme sur tout ce qui tient à la question des sociétés populaires, j'ai répondu avec quelque détail à la dernière lettre de mon frère. Mon écrit aurait paru dans le Moniteur, il y a plus de huit jours, si des matières

1. Voyez la lettre de M. Chéron, insérée dans le supplément au Journal de Paris, du 31 mai 1792. (Note de l'Éditeur.)

d'une importance majeure n'avaient retardé sa publication. J'avais bien la ressource d'un supplément; mais un supplément coûte fort cher; et ma fortune ne me permet pas de faire cette dépense.

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III.

NOUVELLES RÉFLEXIONS SUR LES SOCIÉTÉS PATRIOTIQUES'.

Ce 20 avril 1792.

MON frère a répondu, dans le supplément du Journal de Paris, à l'écrit où j'ai combattu son avis sur les sociétés des amis de la Constitution". Il est essentiel de bien éclaircir le point qui nous divise. Pour établir un peu de méthode dans cette discussion, je poserai d'abord la question; ensuite j'écarterai de la réponse de mon frère tout ce qui n'a aucun rapport à cette question. J'examinerai s'il a répondu à ce que j'ai dit; je me défendrai surtout le fiel et l'amertume, qui ne sont pas de la logique, qui aigrissent les esprits sans rien prouver; je n'oublierai point que je réfute l'opinion d'un frère, en qui j'aurais voulu trouver tou

1. Cette lettre ne fut insérée que dans le Moniteur du 19 juin 1792. (Note de l'Éditeur.)

2. Voyez, dans les OEuvres d'André Chénier, la réponse à la lettre précédente de Marie Joseph Chénier, tome II, page 232. Elle est datée du 12 mai 1792. (Note de l'Éditeur.)

jours un compagnon d'armes, et jamais un adver

saire.

Après avoir tracé le tableau des malheurs et des troubles de la France; après avoir affirmé que les sociétés des amis de la Constitution prolongent les innombrables désordres, mon frère en appelle à la conscience de tous les citoyens; et, sans apporter d'autre preuve d'une accusation si étrange qu'un très-petit nombre de faits particuliers, il ajoute avec confiance qu'à moins d'être un fripon ou un imbécille on doit conclure avec lui les clubs anéantiront la Constitution, que et que leur destruction est le seul remède aux maux de la France:

Voici donc les deux propositions de mon frère. Les sociétés des amis de la Constitution causent tous les maux de la France: donc il faut les détruire. C'est là le fond de la question. Voici maintenant ma réponse. Quant à votre première proposition, vous l'affirmez sans la prouver. Suivant les règles de la justice et de la raison, c'est à l'accusateur à démontrer ce qu'il affirme. En logique rigoureuse, on n'a donc rien à vous répondre sur ce point. De nouvelles assertions ne renforcent point les premières; des mouvemens oratoires, des tableaux pathétiques, ne sont pas des raisonnemens ni des preuves. Ce sont des choses bonnes. en elles-mêmes; mais je les crois au moins inu

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