précieufe que la conquête de la Toifon d'Or.

Remarques fur un Livre intitulé Obfervations fur l'Architecture de M. l'Abbé Laugier, par M. G..... Architecte ; à Paris chez de Hanfy le jeune Libraire rue Saint Jacques.

Cet ouvrage forme une brochure in8 d'environ 80 pages. M. G..... `nous apprend dans fa Préface qu'il eft compofé depuis long-temps, & qu'il cède aux confeils de fes amis en le faifant

imprimer ; d'ailleurs, dit-il, le peu de progrès qu'a fait l'architecture parmi nous, malgré les foins & les dépenfes de nos Rois, fait gémir le Public impartial. La plupart des Livres écrits fur cet art ne font que copier ce les Italiens ont dit auparavant; fi que l'on ajoûte des vues nouvelles font celles de quelques auteurs qui veulent les faire regarder comme les règles fondamentales. La partie de la conf"truction feule a été foumise à des

در

ce

règles; encore la plupart des objets

» difficiles n'ont-ils pas été traités; » mais on n'eft pas encore parvenu à fixer par des principes certains cette partie vague de l'architecture connue fous le nom de goût que chacun fe pique de pofsèder fupérieurement, » & que fi peu de perfonnes font en » état de fentir. Il eft affez vraisembla»ble qu'un particulier ne réuffira ja» mais que très-imparfaitement à traiter »cette partie,fquels que foient fes efforts. » Ce travail demande à être entrepris » par un corps entier de gens confom» més dans l'art de bâtir. 9

M. G..... reproche d'abord à M. l'Ab bé Laugier d'avoir dit qu'un Artifte ne peut traiter de fon art parce qu'il faut qu'il foit en même temps Philofophe; on cite les noms de plufieurs grands hommes qui ont été l'un & l'autre. Après cela on en vient au Livre même. » Dans la première Partie M. l'Abbé

Laugier entre dans un grand détail fur » les proportions; perfonne ne lui con. » tefte les vérités qu'il annonce rela»tivement aux rapports; mais ces vé»rités ne font pas neuves; & puifque tout n'eft pas dit encore, ce n'étoit

pas

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que

la peine de répéter ce qu'avoient dic long temps avant lui Blondel, Perlong-temps »rault, Cordemoy, & tant d'autres. » Tous ont parlé de ces proportions » & des différens rapports qui les produifent; mais lorsqu'ils ont exécuté » ils ont fenti l'infuffifance des prin cipes qu'ils avoient établis, & ont été les premiers à les abandonner. M. »l'Abbé Laugier ne conteftera pas à » Blondel & à Perrault d'avoir été Philofophes & Artiftes tout enfemble; leur eft il arrivé? Lorsqu'ils ont » écrit ils fe font égarés, ainfi que bien » d'autres, dans le labyrinthe de la métaphyfique, qu'ils ont quitté, lorfqu'ils ont conftruit, pour fuivre la » lumière de l'expérience, efcorte né» ceffaire de celle de la raifon dans » l'architecture. » Pour que ce que M. l'Abbé Laugier dit après tant d'autres fur les proportions pût devenir règle, il faudroit que les yeux euffent la jufteffe du compas. I Il n'eft pas rare de voir une légère erreur de proportion dans l'exécution d'un dessin exact.

étonnant ni

M. l'Abbé Laugier contredit quel

quefois ce qu'il avoit dit dans fon Effai jur l'Architecture en 1753. » Je me vois » contraint de m'élever contre les dô» mes dont tant de gens font amou»reux; on dira en leur faveur tout ce qu'on voudra; il fera toujours vrai que c'eft une chofe monftrueufe de »voir un périftile entier de colonnes, porté fur quatre grandes arcades qui » ne leur offrent qu'un fondement faux parce qu'il eft excavé. » Dans fes Obfervations il dit au contraire que » dans les dehors des bâtimens rien ne » fait un effet plus majeftueux que les grandes élévations, lefquelles, étant » bien proportionnées d'ailleurs, pré» fentent des maffes qui étonnent le fpectateur; & dans les édifices de conféquence on ne peut trop vifer à »produire cet étonnement. Les dômes » des Invalides & du Val-de Grace ont » un avantage; ce font de fortes maffes » qui par leur élévation fe deffinent dans » le vuide des airs,& y jouent d'une ma"nière furprenante. » M. G..... trouve dans cette palinodie que, depuis la pu blication de fon Effai, M. l'Abbé Laugier a fait des progrès dans la partie du

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goût; il lui reproche en même temps d'avoir gardé le filence fur ce changement de façon de penfer. Un auteur qui prend un ton dogmatique dans fes écrits doit au moins prévenir fes lecteurs des rectifications qu'il fait à fes idées.

Il rappelle enfuite une critique du dôme de l'Eglife de Sainte Genéviève; c'est s'y prendre de bonne heure; on ne peut pas fçavoir l'idée de l'Architecte avant qu'elle foit exécutée; il paroît même par les différens projets que M. Soufflot montre à ceux qui vont le voir, qu'il n'eft pas encore décidément arrêté fur ce fujet. » Cette méfiance de fes »propres productions lui a valu en » même temps des injures atroces fur » un autre projet de couronnement » dans un Brochure qui a paru fur les »prétendus défauts de l'architecture de l'églife de Sainte Genéviève : Bro"chure qui ne contient que des faits » hafardés, où les groffièretés, les per» fonnalités & les indécences font éga »lement prodiguées; qui a fait une » fenfation que n'auroit pas fait une critique raifonnable dont cette église

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