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»rieux, font honneur à M. le Curé de » cette Paroiffe, & je failis avec em preffement cette occafion de lui faire publiquement les remercîmens de » tous les amateurs des arts: tant d'hon»nêteté de la part d'un fulbalterne » prouve l'attention la plus marquée dans fon fupérieur, & je ne puis m'empêcher d'ajoûter ici que jamais "ce Saille n'a fait aucun mouvement "qui pût le faire foupçonner d'être con. » duit par l'intérêt. >>

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Après plufieurs détails très intéreffans fur l'architecture, fur quelques monumens Romains & autres, M. G.....termine ainfi fon ouvrage. » L'envie d'être » auteur ne m'a pas mis la plume à la main, encore moins celle de faire une critique. L'amour que j'ai pour » un art qui concourt plus qu'aucun autre à immorralifer la mémoire des » Princes bienfaifans, eft le feul motif qui m'a conduit. Plein d'eftime pour les talens littéraires de M. l'Abbé Laugier, j'aurois defiré qu'il les eût employés à encourager dans les élèves l'étu de férieufe des monumens antiques, &

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nnon à faire des fyftêmes qui ne peu» vent que retarder les progrès d'un art qu'on peut afsûrer n'être encore chez » nous que dans fon enfance. Perfonne » ne feroit plus propre que lui à échauf»fer leur zèle par cette étude, fi aban» donnant toutes les idées chimériques qu'il s'eft formées fur l'origine de cet » art, il vouloit fe borner à établir des regles d'après l'infpection de ces pré» cieux monumens échappés à la fureur des barbares & au cifeau du temps. » J'aurai atteint le but que je me fuis propofé,fi M. l'Abbé Laugier,perfuadé que cette route eft la feule qu'il faille fuivre,veut bien la femer des rofes de fon ftyle, & faire oublier par une nouvelle production plus digne de » fon éloquence le fujet de ce foible », écrit. ››

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Cet ouvrage, Monfieur, eft compofé avec facilité, quelquefois avec feu. L'auteur paroît avoir fouvent raifon contre celui qu'il réfute; quelque fois il le prouve d'une manière un peu dure; l'amour de l'art échauffe son imagination; il faut pardonner à un amant la

vivacité

avec laquelle il prend les intérêts de fa maîtrelle.

Je fuis, &c.

A Paris, ce 6 Septembre 1768,

LETTRE VI.

Difcours prononcé dans l'Affemblée publique de la Société Littéraire de Chálons-fur-Marne, le Mercredi

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Avril

1768, avec deux Articles, l'un fur l'amour de foi, l'autre fur le bonheur: par M. L. Millot Aumônier du feu Roi de Pologne, de la Société Littéraire de Châlons-fur-Marne ; à Paris chez Delalain Libraire rue Saint Jacques.

E remercîment de M. Millot à fa réception à la Société Littéraire de Châlons-fur-Marne, eft très - court. L'auteur fe félicite de voir augmenter ANN. 1768. Tome VI.

F

le nombre de les amis, & parle des devoirs d'un Académicien; ils confiftent à répandre de nouvelles lumières, à se rendre utile à l'humanité.

A la fuite de ce Difcours très-précis & bien penfé, fe trouvent deux articles intéreffans, l'Amour de Soi & le Bonheur, confidérés métaphyfiquement. Quelle est la puiffance invincible qui nous porte à nous aimer? » J'examine » l'homme dès l'instant de fa naiffance, » & je remarque que ce qu'il fent d'a»bord ce font les befoins des chofes » néceffaires à fa confervation. Du fen»timent de ces befoins naiffent fes pre» miers defirs, & avec eux les premiers » fentimens de fon exiftence. Il expri

me fes defirs par fes cris; le fein de » la mère eft à l'enfant une des chofes » néceffaires à fa confervation; c'est la

chofe dont il fent le befoin; c'est le » fein de la mère qu'il defire; on le lui » préfente; il le faifit de fes lèvres

preffé par le befoin qai l'inftruir, il tette; & la fenfation agréable qu'il » reffent eft le premier lien qui l'attache » à la vie. Devenu grand, des besoins » auffi preffans excitent en lui les mê

» mes defirs; en contentant ces befoins » il retrouve les mêmes plaifirs. Aiafi »le fentiment de nos befoins, le plai»fir que la nature a mis à fatisfaire » nos befoins, nous donnent & le fentiment de notre existence & l'amour » de notre existence. » Sans les befoins nous n'aurions plus de plaifirs; rien ne pourroit nous confoler des peines de la vie; les liens qui nous y attachent fe romproient; l'amour de nous s'éteindroit, & nous verrions les approches de la mort fans trouble & fans effroi.

Les mêmes forces agiffent fur les animaux; l'amour d'eux-mêmes leur fuffit avec l'aide des organes pour trouver les moyens de pourvoir à leur confervation; c'eft ce qu'en eux on a nommé inf tinct naturel, & qui n'a pas befoin d'autre nom que celui d'amour de foi. L'auteur diftingue cet amour de foi même de l'amour propre. Ce dernier eft l'ouvrage de la réfléxion ou des inftitutions fociales, l'autre ne l'eft que de la nature.

Le Bonheur feroit le partage de l'homme dans l'état naturel; il lui fuf firoit de fuivre les impulfions de la na

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