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très propre pour les portraits ou les grandes figures. Le grand nombre d'objets ou de perfonnages diminue»foit beaucoup de la beauté de l'ouvra"ge, & ne pourroit qu'y porter la con» fufion. On ne l'emploiroit pas avec »fuccès dans des fujets où il faudroit »beaucoup de fineffe, des graces & de » la délicateffe. La multiplicité & la pe»titeffe des cubes laiffent trop fentir

ces paffages fi adroitement fondus » dans les autres manières de peindre, qu'à grand peine peut-on s'en appercevoir. Il réuffira beaucoup mieux s'il ne travaille qu'après des deffins » aifés, larges, & dont les objets foient » bien à découvert. Cet article, Monfieur, doit être lu de les amateurs & les

כן

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fuite; il fatisfera artiftes; il en eft de même de celui qui traite de la Mofaïque de placages de marbres & en -cubes de pierres, comme on la pratique à Florence. L'ouvrage eft terminé par des détails fur la marquetterie; elle étoit fort en ufage chez les Anciens; c'étoit une des grandes richeffes de leurs ap.partemens.

A la fuite de cet Effai on trouve la

Differtation fur la Pierre Spéculaire des Anciens dont ils fe fervoient pour fermer leurs fenêtres & fe préferver de l'intempérie de l'air. Les Grecs ont connu le verre; ils en ont fait des vafes, des coupes, &c; mais ils n'ont pas imaginé d'en faire des vitres. La corne bouillie, étendue, éclaircie, la peau preparée comme notre parchemin, les pierres tranfparentes, fervirent longtemps à fermer leurs étuves, &c. A l'égard des fenêtres on ne les ferma point d'abord; elles fervoient à faire entrer l'air dans les maifons, & fourniffoient un paffage à la fumée; car l'ufage des cheminées ne fut point connu pendant long-temps; des claies d'ofier étoient leurs feuls chaffis; elles étoient plus ou moins ornées fuivant les facultés des propriétaires ; les fenêtres des Bains n'étoient fermées que par des rideaux, jufqu'à ce qu'on eût connu la Pierre Spéculaire; on eft fort partagé fur fa nasure; ce qui prouve qu'elle n'eft guères connue. L'auteur cire les écrivains qui ont parlé de cette pierre ; ils fe bornent à indiquer les lieux d'où on la tiroit. Il cherche dans les Lithologistes

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modernes des lumières qui puiffent conduire à quelque conjecture fur les pierres tranfparentes d'une étendue affez confidérable pour garnir des fenêtres. D'après les différentes obfervations des Naturaliftes, il établit qu'on peut admettre au rang de ces pierres toute pierre tranfparente qui peut fe divifer en lames & qui par l'action du feu peur produire du gypfe ou du plâtre. Il parcourt les différentes expériences qu'on a faites. Ainfi réduit à la fimple con»jecture fur la nature de la pierre fpécu laire proprement dite, ou du lapis Specularis, j'ai cru pouvoir la tirer en faveur de cette pierre gypfeufe, trans» parente, divifée en plufieurs lames, » d'une contexture mollaffe qui fe réduit en plâtre dans un efpace de » temps plus court à un feu moins vif, que nos Naturaliftes appellent gypfe, » qui a toutes les qualités défignées dans » l'Hiftoire que Pline nous donne de » la pierre fpéculaire; par préférence à » cette pierre que Mrs de Valois & » Hill nomment Talc, qu'ils affimilent » au Talc de Mofcovie, & qui, fai» vant M. Boot, réfifte plus long-temps

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» au feu avant de fe convertir en plâtre; » & approche le plus de la nature des » marbres & des pierres calcaires. »

Cet ouvrage, Monfieur, eft rempli de recherches préfentées avec précifion, & fouvent très agréables; on ne peur que fouhaiter que l'auteur publie l'autre grand ouvrage qu'il annonce & dont fon Effai fur la Peinture en Mofaïque eft détaché; on y reconnoît l'homme instruit & l'homme de goût.

L'Infortuné, ou Mémoires de Monfieur de ***; à Paris chez Gogué Libraire Quai des Auguftins, & N. A. DeLalain Libraire rue Saint Jacques.

Ce Roman, Monfieur, forme une brochure in-12 d'environ 245 pages; le héros parle lui-même; il commence

par

des réfléxions fur la méchanceté humaine, en général, il eft François, né de parens nobles, riches & honnêtes; fon père périt fur un échafaud victime : de la calomnie. Sa mère le conduit en Amérique, il n'avoit que trois ans ; M. de Girac les reçoit chez lui, de

vient amoureux de la mère

& la

force de céder à fes defirs; elle ne furvit pas à fa honte; le jeune homme eft mis au rang des efclaves; il paffe fa jeuneffe dans cet état humiliant, fans fçavoir qu'il eft né libre. Dans l'âge où fon cœur commence à fe fentir,les charmes de la nièce de fon maître appellée Sara, font une vive impreffion fur lai; il s'en fait aimer. Olinor, le valet de chambre de Girac, lui apprend fa naiffance & la mort de fa mère; il l'exhorte à la venger en affaffinant le barbare; il commet le crime; Olinor le dénonce à la justice & obtient les biens de fon maître pour prix de fa délation. Le malheureux de *** eft jetté dans un cachot. Une main fecourable vient » m'en tirer. Sortez, me dit trois jours après une voix que je crus reconnoî»tre, fuivez moi; l'argent a corrompu » vos Juges, vous êtes libre. Je fus ainfi » rendu au jour, qui qui me fit me fit apperce» voir mon ange libérateur..... L'au»rois-je cru?..... Sara..... Oui, c'étoit »elle même ; je me précipite à fes pieds. Arrête, me dit-elle en fe recu

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