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eft beau de voir Saint Louis, après » avoir affermi fon trône par tant d'exploits, forcé fes fujets à lui obéir & l'étranger à le craindre, de le voir tout occupé de la conduite de fes » Etats, ne se délaffer des fatigues de guerre que par le foin des affaires. Qu'il eft grand,lorfque, dépouillant le fafte de la royauté, il fe dérobe à la foule des courtifans pour communiquer avec les malheureux & entendre leurs plaintes; lorfque feul dans les » bois de Vincennes il répond à la » mère & à l'orphelin qui viennent implorer fon équité; on diroit Religion a fait plufieurs hommes » d'un feul homme. Cet aigle qui lançoit la foudre contre fes ennemis, s'est revêtu de la prudence du ferpent & » de la fimplicité de la colombe; ce re» doutable guerrier a dépofé la cuiraffe » & l'épée, & prenant en main le fcep

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tre de la Juftice, il est monté fur le »tribunal pour juger les Tribus d'Ifraël, »étonner le monde par fes oracles & repréfenter à la fois David & Salo

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Vous lirez, avec plaifir, Monfieur,

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le morceau qui regarde les Croisades; l'orateur les juftifie, & les raifons qu'il en apporte vous frappéront. » Tranf»porter au-delà des mers des vaffaux » rebelles & factieux, & par là rendre » le calme à l'Etat ; tourner contre les ; » barbares la fureur de ceslions indomptables qui déchiroient la Patrie, & »par là laiffer refpirer les peuples; oc» cuper leurs armes centre un ennemi éloigné, afin qu'ils ne les tournaf» fent pas contre leur Roi, & par là » raffermir le trône; par les guerres étrangères étouffer les domeftiques': en voilà la politique. Combattre un peuple féroce qui avoit pour premier » article de fa loi d'exterminer les » Chrétiens, qui avoit porté ses ravages » en Espagne, en Portugal, en Italie, » en Allemagne & jufques dans la »France, qui préparoit des fers à toute » la Chrétienneté, fi la Religion n'eût » réuni les Princes Chrétiens contre » ces rapides conquérans, & par les Croifades délivrer l'Afie & rafsûrer l'Europe: en voilà la justice. Ofons » donc une fois braver le préjugé & nous repréfenter les guerres faintes

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"auffi heureufes qu'elles auroient pur "l'être. L'Afie ne feroit pas la proie "des barbares; la plus belle partie du "monde feroit une portion de l'hé"ritage de J. C. La loi de l'Evangile " auroit fait des mœurs & des hom»mes, là où la loi d'un impofteur n'a "produit que des mœurs honteufes » pour l'humanité. L'Europe, l'Asie & » l'Afrique ne feroient, pour ainfi dire, » qu'un peuple & qu'une religion; la » mer feroit fans pirates, le commerce » fans obstacles, le nom Chrétien fans » ennemis; des milliers de malheuPreux, nos frères & nos compatriotes, "ne gémiroient point, à la honte des » Nations dans les fers des Infidèles; & "en voyant le monde affranchi de la " tyrannie Ottomane & libre fous l'Empire de Jéfus Chrift; au lieu de dire. », quelle folie. que les Croifades, on s'écrieroit: quel malheur pour l'humanité que les Croifades n'ayent pas réuffi! En voilà l'apologie.,

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L'orateur fuit Saint Louis dans fon expédition en Egypte, il le préfente chargé de fers, confervant fa grandeur & fe faifant admirer par fes ennemis

mêmes. Il parcoure les traits principaux de fa vie, la fageffe de fon administration, les changemens heureux qu'il fit dans différentes parties, le zèle éclairé qui l'anima: tous ces détails font rendus avec chaleur, & penfés fagement. C'eft ainfi qu'il termine fon Panégyrique. » Il est donc » vrai que la gloire des Empires, la grandeur des Rois, le bonheur des fujets, ne furent jamais plus en sûreté » que dans les mains de la Religion. » Il est donc vrai que l'efprit du Christianifme eft dans l'ame d'un Roi cet

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efprit de vie qui débrouille le chaos "de la politique humaine, qui l'éclaire » & l'épure, & comme le fouffle de » la Divinité fait naître un nouvel or»dre de chofes. Il eft donc vrai que » Saint Louis n'a été un fi grand Roi » que parce qu'il fut un grand Saint, » & que ce. furent fes vertus bien plus que fes talens qui imprimèrent à fon » fiécle ce mouvement créateur qui prépara le bonheur de la poftérité. O » fiécle de Saint Louis, foyez donc à jamais l'objet de notre reconnoiffance & de notre imitation ! Et toi

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» heureuse France, Nation chérie de "Dieu & des hommes, puiffes tu » n'oublier jamais ce que tu dois au » Dieu de Saint Louis! Et fi ton bon» heur venoit à s'altérer, ta grandeur » &tes forces à dégénérer, n'en accufe » que ton ingratitude & ton peu de refpect pour la Religion.»

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La quantité prefqu'innombrable des Panégyriques de Saint Louis déja donnés au Public, ne fait aucun tort à celui de M. l'Abbé de Cambacérès. Il a fçu traiter ce fujet rebattu d'une manière fublime qui eft à lui, & produire des fleurs éclatantes & nouvelles dans un fol épuifé. Son Difcours eft noble, intéreffant, bien écrit, &, ce qui le rendra fur tout eftimable à vos yeux, c'eft que la Religion l'anime autant que l'éloquence.

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Le Commerçant Politique ; à Londres; & fe trouve à Paris chez Vente Libraire au bas de la Montagne Sainte Genéviève.

Toutes les paffions qui tourmentent

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