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prêtat à ces détails. L'auteur en retranchant ces deux fcènes qui font étrangères à l'action, & en diminuant le ballet,auroit pu réuffir. Le dénouement fut encore trouvé trop brufque & trop précipité; Bafile cède trop tôt. Le rôle de la Marquile m'a paru ingénieufement imaginé pour faire mouvoir le Drame, & fafcène avec Lufy eft d'un vrai comique. Mais je m'attendois à voir reparoître cette Marquife au dénouement, & la règle du Théâtre, c'est-à-dire, le bon fens l'exigeoit. Il y a des chofes intéreffantes dans les rôles de Laurette & de Lufy. Les fcènes de Bafile font pleines de force & d'éloquence, & l'auteur y a mis beaucoup de traits qui ne font point dans fon modèle. Je ne puis lui pardonner le changement de lieu; ce n'étoit pas la peine pour la peine pour fi peu de chofes de violer une des premières loix dramatiques. A fa place j'aurois commencé la pièce à l'arrivée de Laurette dans la petite maifon de Lufy; il évitoit par là bien des défauts & des longueurs. Au refte, fon mauvais fuccès ne doit pas le décourager; il annonce du ta

lent, & le Public n'exige pas qu'un pre mier ouvrage foit parfait.j

Méthode pour guérir les Hernies.

Des infirmités fans nombre qui répandent l'amertume fur notre trifte existence, il n'en eft guères de plus fréquentes, de plus incommodes & de plus dangereufes que les Hernies ou Defcentes. Ce n'eft pas affez qu'elles affujettiffent à la gêne infupportable d'un bandage; il arrive fouvent que ce bandage, quoiqu'exécuté & appliqué par une main habile, n'empêche pas une Hernie de s'échapper & même de s'étrangler. Dans cette dernière circonftance, le malade eft expofé à des accidens funeftes qui peuvent devenir mortels s'il n'eft promptement fecouru.

M. Maget, Chirurgien Major de la Marine, possède une méthode par laquelle il guérit radicalement toutes les Hernies ou Defcentes, de quelque efpèce qu'elles foient, invétérées ou nouvelles; & fa méthode ne fait aucune diftinction de l'âge des malades; jeunes

ou vieux, il les traite avec un égal fuccès; & ce fuccès eft fi vrai, fi folide, fi conftant, qu'ils font difpenfés de porter dans la fuite le plus léger bandage. M. Maget eft en état de juftifier ce qu'il avance par les preuves les plus fortes, par les atteftations de Médecins défintéreffés, fur tout par les témoi gnages de M. Gauthier des Facultés de Paris & de Montpellier, & de plufieurs perfonnes de confidération que ce Chirurgien a guéries, mais qui ne voulant pas être nommées dans un imprimé, lui ont permis de leur adreffer ceux qui defireroient des éclaircisse

mens.

M. Briffon Defcantiére Commiffaire des Guerres à Dunkerque, n'a pas eu cette délicateffe Excité par la reconnoiffance & par l'amour du bien, public, il vient de m'adreffer la Lettre fuivante, qui conftate les effets heureux de la méthode de M. Maget.

MONSIEUR,

La nouveauté, même utile, trouve toujours des contradictears, fur tout G

le préjugé qui la combat eft ancien & répandu. La guérison radicale des Hernies ou Defcentes eft du nombre de ces nouveautés. Prefque tous les gens de l'art font perfuadés qu'il eft impoffible de les guérir radicalement ; j'étois moimême préoccupé de cette fauffe idée, & j'ai pensé plufieurs fois en être la victime. Je portois depuis ma naiffance une Defcente que les Médecins les Chirurgiens & les Bandagistes que j'ai vus (& qui n'ai je pas vu!) appelloient Entéroépiplocele. Aucun bandage n'avoit jamais pu la contenir; elle devint étranglée, & M. Louis, Chirurgien de l'armée, me tira par fon habileté du danger preffant où je me trouvois; mais il me laiffa mon incommodité, & la crainte de retomber, au moment que j'y penferois le moins, dans le même péril d'où je ve nois de fortir, Etant à Paris j'entendis parler par hazard de M. Maget Chirurgien Major de la Marine, que l'on me dit avoir guéri radicalement plufieurs de ces maladies; je courus chez lui; je fus très content de tout ce qu'il me dit; mais je n'étois pas convaincu;

j'étois même prefque tenté de foupçonner fa droiture, parce que tous les Chirurgiens que je rencontrois n'avoient qu'une voix pour décrier & la méthode & l'auteur. J'avois envie de guérir, & la probité fimple & naïve de M. Maget me faifoit impreffion; il me donna l'adreffe de plufieurs perfonnes en place qu'il me dit avoir guéries, du nombre defquelles étoit un Officier de ma connoiffance qui étoit rentré dans le fervice, que deux hernies qu'il portoit l'avoient obligé de quitter. Parmi les perfonnes indiquées, j'allai voir encore un Magiftrat qui me dit non-feulement avoir été guéri d'unehernie qu'il portoit comme moi de naiffance, & qui avoit épuifé toutes les reffources de l'art du bandagifte, mais encore d'une feconde qui étoit furvenue du côté oppofé fix ans après la guérifon de la première. Il m'effraya par le détail qu'il me fit de l'état d'épuifement & de foibleffe où il étoit lorfque M. le Thieullier fon Médecin lui confeilla d'effayer la méthode de M. Maget. Je ceffai toutes les informations, & je me mis avec confiance entre les mains de M. Maget; il m'a

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