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» plées, telles qu'on en voit communé. » ment en Picardie, en Champagne & dans prefque tous les Provinces. Lorfqu'après quelques années d'affeciation, l'un d'entr'eux plus intelligent a » mieux réuffi, il achette un fecond » cheval & ne garde plus qu'un affocié, » dont bientôt il fe débarraffe pour l'acquifition d'un troifiéme cheval; alors il prend à ferme de petits marchés, puis » de plus confidérables, & devient un » vrai laboureur. Ses affociés fe lient à » d'autres. Combien l'induftrie a-t-elle de reffource lorfqu'elle travaille pour » fon compte!»

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La dernière objection qui refte porte fur les frais des défrichemens ; ils excèdent, dit-on, les facultés des fimples par ticúliers; les uns n'oferont les tenter, & leurs parts demeureront nulles. L'auteur montre le peu de fondement de ces craintes; il ne s'agit pas de défricher des bois, des terreins pleins de roches, des marais, mais une pâture commune, une friche ordinaire où l'on voit à peine quelques buiffons de bruyère, fans fouches d'arbres à arracher, fans roches à brifer, fans canaux

à cre ufer; c'eft une friche qu'un premier labour renverfe, & qu'un fecond met en état d'y femer de l'avoine, qui l'année suivante fera en culture réglée, & occafionnera par-là peu de frais. »Mais quelle réponfe plus fatisfaifante à l'objection que l'exemple de ce Miniftre refpectable qui honore notre » affemblée de fa préfence, & vient de l'éclairer de fes lumières? A peine ar» rivé dans cette Province, un coup » d'œil rapide lui en fait appercevoir » les défauts & les reffources. Notre » confiance dans la fertiliré de notre fol » faifoit languir l'induftrie; toutes nos productions alloient aux autres Pro» vinces telles que la nature les avoit » données. Des Ecoles de filature font » formées par les foins dans les villa»ges voisins de notre ville; d'autres plus éloignés en prennent de l'émulation. » La filature s'établit & s'étend; une » manufacture d'étoffes s'élève à l'ombre » de fa protection; il la foutient par fes » fecours, & prend les précautions les plus fages pour afsûrer le débit des » marchandifes. Au milieu d'un marais » inutile & fangeux je vois s'élever &

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» croître une pépinière d'une très-belle perfpective, qui raffemble une quan» tité d'arbres de toute efpèce, & va » devenir une reffource inépuisable » pour des plantations dans la Pro»vince; mais ces premiers objets ne » fuffifent point à l'activité de fon zèle; » il entreprend le défrichement d'une quantité confidérable de terres incul»tes. Un double avantage fe préfente » dans l'éxécution de ce projet d'un » côté fon humanité, fa fenfibilité pour » les malheureux, y trouvent en foula»gement d'autant mieux ordonné que » le fecours eft la fuite du travail ;'d'un » autre fes vues d'adminiftration lui » font appercevoir qu'en matière dé » culture la prévention ne peut fe dé" truire que par des faits, des exemples, par des leçons vivantes. Le » terrein a été défriché & femé en " avoine,& l'état actuel de cette avoine » donne l'efpérance d'une récolte abon» dante. Un calcul exact de la dépenfe » & du produit prouvera mieux que tous les raifonnemens l'utilité des défri>> chemens. »

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Le dernier Mémoire eft très-court;

il traire de la manière de récolter les avoines; les détails dans lefquels on entre font fimples & clairs, & destinés à ceux qui ont befoin d'inftruction fur cet objet.

Le volume eft terminé par le Programme de la Société pour le Prix qu'elle diftribuera l'année prochaine; il y en aura un pour celui qui fera venir le plus beau froment dans une terre inculte depuis vingt ans ; un fecond pour celui qui dans une terre inculte depuis autant d'années aura fait croître le plus beau feigle, & un troisiéme à celui qui tirera la plus belle avoine d'une terre pareille. Ceux qui voudront concourir le préfenteront avant le mois de Février prochain au Secrétaire de la Société pour l'avertir de la quantité de terre qu'ils auront défrichée,& de l'ef pèce de récolte qu'ils comptent y faire. Lors de la dépouille & quelques jours avant, des Commiffaires feront nommés pour les examiner & en faire leur rapport. Pour favorifer également le » nouvel établiffement fait dans l'Hôpi» tal de cette ville, & exciter l'émula. » tion des jeunes Elèves qui doivent » en fortir cette année, le Bureau

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»lors de la diftribution des autres prix » en donnera deux pour ceux qui tra» vaillant hors de l'Hôpital auront » fait les meilleures pièces d'étoffes, » à condition que ceux qui vou. » dront concourir fe préfenteront dans » le courant de Mai chez M. Breton Se»crétaire perpétuel, qui leur fera four»nir la chaîne & la trame néceffaires » pour une pièce de ferge de trente au»nes, verra conjointement avec un Commiffaire commencer la pièce, & en fcellera le chef du cachet de la Société. Lorfque les pièces feront faites, » elles feront examinées & les deux meilleures couronnées. »

La Société Royale d'Agriculture de Soiffons, animée par le zèle patriotique, guidée par les vûes fupérieures de M. Pelletier de Morfontaine Intendant de cette Généralité, s'occupe, comme vous le voyez, Monfieur, des objets les plus utiles & les plus intéreflans; elle ne fe borne pas à donner des leçons; elle encourage, elle fait travailler, elle excite les défrichemens, elle perfectionne les manufactures, fans craindre les préjugés, les lenteurs & les réfiftances.

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