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à les lui découvrir. Il imposa une taxe fort onéreuse sur les laïques, et fit enrôler le clergé dans la milice la plus méprisable, qui était celle du gouverneur de la province. Ce ne fut pas tout encore, plusieurs chrétiens perdirent la vie pour leur religion. Parmi ceux qui scellèrent leur foi de leur sang, était Eupsychius, homme d'une famille distinguée, et engagé depuis peu dans le mariage.

L'Empereur avait aussi ordonné aux chrétiens de rebâtir les temples des idoles ; mais ceux-ci, au lieu d'obéir, élévèrent une église au vrai Dieu, sous l'invocation de saint Eupsychius. Huit ans après, saint Basile célébra dans cette églisé, le 8 Avril, la fête de ce saint martyr. Il y invita tous les évêques de Pont, par une lettre qu'il leur adressa et " que nous avons encore.

Voyez Sozomène, 1. 4, c. 5; saint Basile, ep. 291; saint Grégoire de Nazianze, ep. 29, et Henschénius.

PLUSIEURS PRISONNIERS ROMAINS, MARTYRISÉS EN

PERSE.

LES Perses ayant fait une irruption sur le territoire des chrétiens, emportérent d'assaut le château de Bethzarde, sur le Tigre, massacrèrent la garnison, et firent neuf mille prisonniers, qu'ils emmenèrent avec eux. Parmi ces prisonniers, on comptait Héliodore, évêque; Dausas et Mariabe, anciens prêtres; plusieurs autres ecclésiastiques, et un grand nombre de moines et de religieuses. Héliodore mourut sur la route, après avoir ordonné Dausas pour le remplacer. Il pouvait, dans une nécessité aussi pressante, ne pas observer les canons, qui portaient qu'un évêque devait être ordonné pas trois autres (1). Les pri

(1) On lit dans Théodoret, Hist. 1. 5, c. 4, que saint Eusèbe de

sonniers s'assemblaient tous les jours avec Dausas, qui célébrait les divins mystères. Lorsqu'ils furent arrivés sur les frontières de l'Assyrie, on dit à trois cents d'entre eux d'adorer le soleil, ou de se résoudre à mourir. Vingt-cinq renoncèrent à leur religion, et furent récompensés de leur apostasie par quelques fonds de terre. Les deux cent soixante-quinze autres ayant persévéré constamment dans la confession de leur foi, furent massacrés, avec l'évêque Dausas, l'an 362 de Jésus-Christ, et le 53° du règne de Sapor.

Voyez leurs actes originaux, écrits en chaldaïque, et publiés par M. Assémani, t. I, p. 134. Voyez aussi les ménées des Grecs, et Sozomène, 1.2, c. 13.

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ABBÉ.

S. DOTTON, Abbé.

CE Saint fonda au sixième siècle un grand monastère dans une des îles Orcades, lequel porte encore son nom, et mourut à l'âge de près de cent ans. Dans ses derniers momens, il répéta plusieurs fois ces paroles du Psalmiste: Je me suis réjoui à cause de ce qui m'a été dit : Nous irons à la maison du Seigneur (1). Il y avait dans la même île d'autres monastères et d'autres églises dédiées sous l'invocation de saint Brendan.

Voyez Donald Monroe, de Insulis; et Lesley de Sanctis Scotia.

Samosate ordonna seul des évêques catholiques pour remplir plusieurs siéges vacans. Saint Grégoire permit à saint Augustin de faire la même chose en Angleterre. Il suit de ces exemples, et de quelques autres plus modernes, que l'ordination épiscopale, conférée par un seul évêque assisté de deux prêtres, est valide, au moins quand elle se fait avec une dispense telle que le Pape en donne pour l'ordination des vicaires apostoliques dans les pays où dominent l'hérésie et l'infidélité. On ne voit pas sur quel fondement Tournely a soutenu le contraire. (1) Ps. CXXI.

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SAINTE WALTRUDE ou VAUTRUDE, VULGAIREMENT Ste VAUDRU, PATRONNE DE MONS, EN HAINaut.

Waltrude ou VAUDRU eut pour père le comte Walbert, et pour mère sainte Bertille : elle était sœur aînée de sainte Aldégonde (1). Ses parens lui firent épouser Madelgaire, comte de Hainaut, et l'un des principaux seigneurs de la cour du Roi Dagobert. Étant devenue mère de deux garçons et de deux filles, elle engagea son mari à quitter le siècle, et à se consacrer entièrement au service de Dieu. Madelgaire se fit religieux à Haumont, près de Maubeuge, et prit le nom de Vincent (2).

Quant à notre Sainte, elle resta encore deux ans dans le monde après la retraite de son mari; elle y pratiqua tous les exercices de piété, sous la conduite du saint abbé Guislain, son directeur. Enfin, libre de tout embarras, elle reçut, en 656, le voile sacré, des mains de saint Aubert, évêque de Cambrai, et s'enferma dans une petite cellule, à laquelle une chapelle était attenante. Cette cellule était dans un lieu solitaire, nommé Castriloc (3). Plusieurs femmes pieuses s'étant réunies à la Sainte, elle forma une communauté religieuse, qui devint dans la suite un chapitre royal de chanoinesses. Sa réputation, ainsi que celle de son monastère, ont donné naissance à la ville de Mons, capitale du Hainaut.

(1) Voyez ci-dessus, t. II, p. 209-211.

Note de la présente édition.

(2) Saint Vincent est honoré d'un culte public en Belgique ; mais particulièrement dans le Hainaut. A Soignies il y a une ancienne collégiale du nom de saint Vincent, qui est aussi appelé saint Mauger. — Voyez sa vie sous le 14 Juillet.

(3) Castri locus. C'est aujourd'hui Mons en Hainaut.

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Vaudru ne s'occupait que de sa sanctification, et elle travaillait sans cesse par la pratique de la pauvreté, de la douceur, de la patience, de la mortification. Elle recevait quelquefois des visites de sainte Aldegonde sa sœur, qui gouvernait le monastère de Maubeuge. Sa vertu et sa constance furent mises à de rudes épreuves; mais enfin elles triomphèrent, et Vaudru jouit depuis de cette paix et de ces consolations que Dieu fait succéder aux plus grands troubles. Elle mourut le 9 Avril 686. Ses reliques sont dans l'église qui porte son nom. Elle est patronne titulaire de la ville de Mons et de tout le Hainaut.

Voyez son ancienne vie dans Mabillon, sæc. 2. Bened, et dans les Bollandistes. Voyez aussi Ghesquière, acta SS. Belgii selecta, tom. IV, p. 414-450.

S. HUGUES, ÉVÊQUE DE ROUEN.

HUGUES, fils de Drogon, duc ou comte de Champagne, et d'Adaltrude, fille de Waraton, maire du palais, était cousin-germain du Roi Pepin. Ansflède, sa grand'mère, qui prit soin de son éducation, lui inspira, dès sa jeunesse, beaucoup de mépris pour les choses du monde. Il se fit religieux à Fontenelle ou à Jumiège, et donna des biens considérables à ces deux monastères. On l'éleva, en 722, sur le siége métropolitain de Rouen; il fut aussi chargé de la conduite des diocèses de Paris et de Bayeux, ainsi que des abbayes de Fontenelle et de Jumiège. Ce ne fut ni par ambition, ni par avarice qu'il posséda tant de bénéfices à-la-fois; son but, en les acceptant, était d'empêcher que les séculiers auxquels on commençait à les donner, n'en dissipassent les biens. Il en consacra d'ailleurs tous les revenus à des œuvres saintes. On ne pourrait donc autoriser par son exemple la pluralité des

bénéfices; elle est un abus réel, à moins qu'elle ne soit fondée sur l'utilité de l'Église, ou sur d'autres raisons importantes. Saint Hugues mourut à Jumiège en 730 (1). Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.

Voyez l'histoire de sa vie dans Bollandus, Mabillon et Bulteau.

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S. GAUCHER, CHANOINE RÉGULIER EN LIMOUSIN.

L'AN 1574.

CE Saint était de Meulan, ville frontière du Vexin français, séparée de l'Ile-de-France par la Seine, et du Vexin normand par l'Epte. Il quitta son pays à l'âge de dix-huit ans, avec un nommé Germon, et se retira en Limousin. Il s'y arrêta dans un lieu fort solitaire, qu'on a depuis appelé Chavagnac, et y vécut trois ans, avec son compagnon, dans les exercices de la prière et de la pénitence; ils passèrent ensuite l'un et l'autre dans un bois voisin nommé Aureil, et y bâtirent deux monastères, l'un d'hommes et l'autre de femmes, sous la règle des chanoines réguliers de Saint-Augustin, que le Pape Alexandre II avait approuvée en 1063. Le but de cette règle était d'établir une réforme parmi les clercs, et sur-tout parmi les chanoines. Saint Gaucher éleva ses disciples à une haute perfection par ses discours et par ses exemples. Il avait une liaison fort étroite avec les chanoines de Limoges, et avec saint Etienne de Muret ou de Grandmont, dont la

(1) Quelques auteurs ont avancé qu'il y avait eu deux évêques de Rouen, nommés Hugues, l'un fils de Drogon (notre Saint), et l'autre fils de Charlemagne : mais il est certain que le dernier n'a jamais été évêque; il fut simple prêtre et abbé. La vie que nous avons de lui est mêlée de fables, et ne mérite aucune créance.

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