Images de page
PDF
ePub

mmmw

wwwm

LE B. ADALBERT (1).

Huitième siècle.

ADALBERT était comte ou gouverneur du pays d'Ostrevant, situé dans le Hainaut, entre l'Escaut, la Scarpe et la Sensée, dans le diocèse d'Arras : c'était le fils aîné des comtes de Hainaut qui héritait ordinairement de ce comté. Le B. Adalbert tirait autant d'éclat de ses vertus et de sa piété que de sa noblesse et de ses richesses. Il épousa une jeune fille dont la sainteté égalait la sienne; c'était sainte Reine, parente du Roi Pépin; nous en parlerons sous le 1 Juillet. Ces deux Saints consacrèrent leurs jours à la pratique de toutes les vertus chrétiennes et se montrèrent dignes des dons qu'ils avaient reçus de la fortune, en les employant à des œuvres de charité. Dieu répandit sa bénédiction sur leur union en leur accordant un enfant qu'ils s'efforcèrent d'élever aussi selon l'esprit de Dieu, en lui inculquant de bonne heure les bons principes. Il y en a qui assurent qu'ils ont eu dix filles; mais il est très-probable que Ragenfrède ou Rainfroid était leur fille unique et que les neuf autres étaient les filles spirituelles ou les neuf premières religieuses de leur fille sainte Ragenfrède, pour laquelle ils avaient fondé un couvent à Denain, sur l'Escaut entre Valenciennes et Bouchiennes, dans leur comté d'Ostrevant. On les appela leurs filles parce que Ragenfrède fut abbesse de ce couvent. Les tombeaux des Saints se trouvent dans l'église paroissiale, mais leurs corps furent levés de terre, et on les avait placés sur le maîtreautel du dit couvent. Le corps de sainte Ragenfrède était au milieu, celui du B. Adalbert à sa droite et celui de

(1) Adalbertus ou Adelbertus.

S. ANTHIME

sainte Reine à sa gauche. Ils ont fleuri vers la fin du huitième siècle.

Voyez Acta SS. tom. III, Aprilis, p. 73.

[ocr errors]

S. SEVILIEN, S. ANTHIME, S. FLORENT,
Ste HONOFRE ET Ste MARTINE, MARTYRS.

QUOIQUE nous ne sachions aucuns détails sur la vie et les actions de ces Saints, comme leurs reliques reposent dans les Pays-Bas, notre patrie, il convient que nous célébrions ici leur mémoire. Ces reliques, nous les devons aux soins du P. Nicolas Lancicius, de la Société de Jésus, ami intime du P. Bollandus, à qui il laissa ses écrits pour les faire imprimer. Ces reliques, approuvées par Gaspar Nemius, furent données aux églises des Jésuites d'Anvers et de Bruxelles.

Voyez Acta SS. tom. III, Aprilis, p. 17.

+ S. NATHANAËL, DISCIPLE DE JÉSUS-CHRIST.

NATHANAEL était natif de Cana, petite ville de Galilée, où Jésus-Christ fit le premier de ses miracles et révéla sa gloire. Le divin Sauveur, ayant quitté le désert, où il s'était rendu immédiatement après son baptême retourna en Galilée, et ayant rencontré Philippe, il lui ordonna de le suivre. A cette époque Jésus n'avait encore d'autres disciples qu'André, qui venait de quitter S. Jean-Baptiste, pour le suivre, et qui lui avait amené son frère SimonPierre. Philippe de son côté amena Nathanaël à Jésus. Il l'avait trouvé, en revenant avec le divin Rédempteur, et lui avait dit : « Celui de qui Moïse a écrit dans la loi, et

[ocr errors]

D

[ocr errors]

» que les prophètes ont prédit, nous l'avons trouvé en la » personne de Jésus de Nazareth, fils de Joseph (1). Nathanaël, qui connaissait fort bien cet endroit, qui n'était qu'à deux lieues de Cana, dit à Philippe : « Peut-il » sortir quelque chose de bon de Nazareth? » Philippe lui répondit : « Venez et voyez! Jésus voyant Nathanaël ! qui venait le trouver, dit de lui: voici un vrai Israé» lite, sans déguisement et sans artifice. Nathanaël lui dit : » d'où me connaissez-vous? Jésus lui répondit : avant que » Philippe vous eût appelé, je vous ai vu, lorsque vous » étiez sous le figuier. Nathanaël ( persuadé que Dieu seul pouvait l'avoir vu dans cet endroit ) lui dit: Maître, vous » êtes le Fils de Dieu, vous êtes le Roi d'Israël. Jésus lui répondit vous croyez parce que je vous ai dit que je » vous ai vu sous le figuier; vous verrez de bien plus gran» des choses. Et il ajouta : en vérité, en vérité, je vous » le dis vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu » monter et descendre sur le Fils de l'homme (2). Trois jours après, il se fit des noces à Cana, en Galilée, et la Mère » de Jésus y était, Jésus fut aussi convié aux noces avec » ses disciples (3). »

[ocr errors]

ע

Nous ne savons si Nathanaël y assista aussi, mais la chose est probable, puisque le nombre des disciples ne s'élevait peut-être encore qu'à quatre. Ce fut là que Jésus fit le premier miracle, en changeant l'eau en vin.

C'est à Nathanaël que le Sauveur accorda, après Jean Baptiste, le plus bel éloge qui soit sorti de sa bouche. Cet illustre témoignage, que la vérité éternelle rendit à sa vertu, inspira à l'Église et aux saints Pères, comme on peut s'en convaincre en lisant une des homélies de saint

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Chrysostôme sur l'évangile de S. Jean, la plus grande vénération pour Nathanaël. Un témoignage aussi beau semblait lui assurer le premier rang parmi les apôtres; cependant il ne fut pas de leur nombre, si l'on en croit S. Augustin et les autres Pères, qui pensent que les connaissances de Nathanaël furent pour lui un obstacle à l'apostolat, pour lequel Jésus-Christ ne voulait choisir que des hommes grossiers, qui semblassent incapables de remplir un tel ministère, afin qu'on ne pût pas attribuer les progrès de l'Evangile à des moyens humains. Cette considération n'empêcha pas toutefois les Grecs modernes de soutenir que Nathanaël n'est autre que Barthélemi, ou Simon, ou l'un des douze (1). Cette opinion trouva aussi dans l'Église latine quelques partisans, qui crurent que Barthélémi, c'est-à-dire, fils de Tolmaï ou Ptolomée, n'était qu'un prénom de Nathanaël. Les argumens qu'ils avancent à l'appui de cette opinion sont loin de réfuter l'au torité de S. Augustin et de Grégoire le Grand, ou plutôt le silence de l'Écriture. S. Epiphane regarde S. Nathanaël comme le disciple qui, le jour de la résurrection de Jésus, accompagna Cleophas à Emmaüs.

Ce qui est certain, c'est que notre Saint demeura toujours fidèle à la foi de Jésus-Christ; car il fut du nombre de ceux à qui Jésus apparut après sa résurrection, et qui eurent l'honneur de manger avec lui (2).

Voilà tout ce que l'Écriture et l'histoire ecclésiastique rapportent de sa vie. Les Grecs l'honorent le 22 Avril, et lui donnent le titre d'apôtre; mais son nom ne se trouve pas dans les martyrologes des Latins.

Tiré de Baillet; voyez Calmet, Comment. litt. sur la Bible, t. VI, p. 88, in c. 10, v. 3. Matth. ; et Sandini, Hist. apostolica, p. 197.

(1) Voyez la vie de S. Barthélemi, sous le 24 Août.

(2) S. Jean, c. 21, v. 2 sqq.

www

LE B. WOLFHELM, ABBÉ DE L'ANCIEN COUVENT DE
BÉNÉDICTINS DE BRAUNWILLER, PRÈS DE COLOGNE,

WOLFHELM, issu d'une illustre famille des Ripuaires (1), au commencement du dixième siècle, rehaussa encore par ses vertus et sa piété l'éclat de sa naissance. Son père s'appelait Frumold, sa mère Evèze. Celle-ci consacra de bonne heure son fils à Dieu, et eut la consolation de le voir répondre à son attente et montrer dans un âge encore tendre un esprit mûr et des sentimens mâles. Il vint à Cologne sous l'épiscopat d'Héribert (2), et y développa à la joie de ses maîtres, les talens dont le ciel l'avait si richement doué. Son occupation favorite c'était l'étude des saintes Écritures; quoiqu'il ne négligeât nullement les autres sciences, soit sacrées, soit profanes (3). Il n'est pas rare de voir la tendre fleur de modestie se flétrir aux rayons de la gloire et des honneurs; aussi faut-il une fermeté bien prononcée de caractère et un sentiment profond

(1) Gelenius, de magnitudine Coloniæ, dit qu'il descendait des comtes Ripuaires de Nieb. Les Ripuaires habitaient la rive gauche du Rhin, entre la Meuse et l'Escaut. Chifflet, Vindic. Hispan., fait dériver ce nom de la rivière Roer; d'autres de Ripa d'où pagus ripuarius, provincia ripuaria, ducatus ripuarius. Voyez Du Fresne, in Glossar.; et Wastelain, Descript. de la Gaule Belg., p. 134.

(2) S. Heribert, dont nous avons donné la vie sous le 16 Mars, parvint en 999 au siége épiscopal de Cologne, et mourut en 1022.

(3) Nous citerons à ce sujet son biographe : « Præter divinæ pietatis » indicia, in eruditione scripturarum tantam promeruit efficaciam, ut » quod semel legendo adverteret, perpetuò retineret : quod plerumque, » ut credimus, occulto Dei agebatur judicio, ne beatissimo viro in ali» quo scientiæ deesset plenitudo. Igitur exceptis divinorum voluminum » paginis, quidquid poeta cecinit, orator facundus disseruit, philosophus excogitavit, quodam penna altioris sensus penetraxit. »

[ocr errors]
« PrécédentContinuer »