Images de page
PDF
ePub

mm

Notice des écrits de saint Paschase Radbert.

Nous avons de saint Paschase Radbert, 1o un savant Commentaire sur l'évangile selon saint Matthieu, divisé en douze livres. Les quatre premiers furent composés avant l'an 844, et les huit autres après l'an 851. Le saint profita beaucoup du travail des Pères latins, et de celui de saint Chrysostôme. Il réfute solidement les erreurs de Félix d'Urgel, de Claude de Turin, de Gotescalc, et principalement celles de Jean Scot Erigène sur la présence réelle.

2o Une Explication du Psaume 44, divisée en trois livres, et dédiée à Emme, abbesse de Notre-Dame de Soissons, vers l'an 856.

3o Une Explication des Lamentations de Jérémie, écrite après l'année 857. Radbert entreprit cet ouvrage pour s'exciter à la componction. 4o Le livre du corps et du sang de Jésus-Christ, dédié à Warin, qui fut fait abbé de la nouvelle Corbie en 826. D. Ceillier, t. XIX, p. 96, réfute ceux qui prétendent qu'il fut composé en 818. L'auteur y fit des additions vers l'an 844, et le dédia au Roi Charles-le-Chauve. Quelques personnes furent choquées de certaines expressions qui s'y trouvaient, et qui étaient tirées de saint Ambroise; comme de ce que Paschase disait que le corps de Jésus-Christ, présent dans l'eucharistie, était le même que celui qui était né de la Vierge Marie, qui avait été crucifiè, et qui était ressuscité du tombeau. Cela venait de ce qu'elles entendaient ce mystère dans le sens charnel des Capharnaïtes. Il ne fut pas difficile au Saint de montrer que la doctrine qu'il enseignait était celle de l'Église catholique : c'est ce qu'il fit dans une lettre à Frudegard, moine de la nouvelle Corbie.

5o Le Traité de la Foi, de l'Espérance et de la Charité, publié pour la première fois par D. Bernard Pez, Anecdot. t. I. D. Martenne en a donné une édition beaucoup plus exacte, Ampliss. Collect. t. IX. Ce savant Bénédictin a donné aussi une édition du livre du corps et du sang du Seigneur, qui est infiniment plus complète et plus exacte que celle du P. Sirmond; il y a joint les variantes que D. Sabbatier avait re

cueillies.

6o Les Vies de saint Adalard, et de saint Wala son frère, sous le titre d'Epitaphe.

7o Les Actes des saints martyrs Ruffin et Valère, qui souffrirent dans le territoire de Soissons.

8o Le Traité de l'Enfantement de la Sainte-Vierge, contre ceux qui soutenaient que cet enfantement n'avait eu rien de miraculeux. C'est par erreur que Feu-ardent l'a fait imprimer à Paris en 1576, sous le

nom de saint Ildefonse, dans le recueil des œuvres de ce Père. Il ne l'a point donné de suite, mais par morceaux, qu'il a joints à d'autres traités. D. Luc d'Achéry l'a donné de suite, d'après un Ms. de Corbie, Spicil. t. XII.

9° Quelques Poésies, et une Lettre au Roi Charles-le-Chauve, en lui envoyant le traité du corps et du sang du Seigneur.

Saint Paschase Radbert ne parle dans ses ouvrages que d'après l'Écriture et les Pères. On y voit qu'il était très-versé dans les langues grecque et hébraïque. Son style est toujours approprié aux matières qu'il traite. On lui reproche de tomber quelquefois dans des redites, et dans des digressions qui coupent le fil de son discours.

Le P. Sirmond donna en 1618 une édition des œuvres de saint Paschase Radbert, 1 vol. in-fol. On n'y trouve point le traité de la Foi, de l'Espérance et de la Charité, non plus que quelques autres ouvrages qui n'ont été découverts que depuis. Les œuvres du même Saint ont été aussi imprimées dans la Bibliothèque des Pères.

[ocr errors][merged small]

+ S. BASILE, ÉVÊQUE D'AMASÉE DANS LE PONT.

L'AN 319.

LICINIUS, après avoir, à l'exemple de Constantin-le-Grand, son corégent, publié quelques édits en faveur des chrétiens persécutés par ses prédécesseurs, ne tarda pas à s'abandonner de nouveau à sa cruauté naturelle et à son idolâtrie. La haine qu'il portait dans le cœur contre Constantin fut la cause des nouvelles persécutions qu'il excita dans l'Église chrétienne; mais la crainte de l'Empereur lui fit cacher ses desseins. Il saisissait toutes les occasions pour calomnier les évêques, et pour les perdre, à cause des faveurs et de l'amitié que leur accordait Constantin. Enfin il se démasqua entièrement dans le Pont, en Capadoce et en Arménie, parce que l'éloignement de ces provinces de la capitale lui faisait espérer que ses violences ne parviendraient pas aux oreilles de Constantin. Selon le témoignage d'Eusèbe, c'est dans le Pont que ces persécu

tions furent exercées avec le plus de cruauté, sur-tout dans la ville d'Amasée, où elles étaient dirigées contre Basile, évêque de l'endroit. Eusèbe, dans ses chroniques, ou plutôt Jérôme, dans ses supplémens à cet ouvrage, place le martyre du saint évêque dans l'année 321. On a lieu de croire cependant, qu'il arriva en 319, année où la persécution de Licinius avait atteint son plus haut degré de fureur, c'est-à-dire, où ce prince commença à répandre publiquement le sang chrétien. Ceci s'accorde d'ailleurs. fort bien avec l'opinion d'Eusèbe, qui cite Amasée comme le lieu où cette persécution commença.

Quelques savans n'osent décider si Basile perdit la vie sous le fer de ses persécuteurs, ou s'il faut entendre par son martyre une simple profession de foi, accompagnée d'emprisonnement et de tortures. Ils s'appuyent sur ce que saint Athanase nomme ce Saint parmi les évêques qui assistèrent en 325 au concile de Nicée, ou qui y défendirent la foi et la doctrine de l'Eglise catholique; on croit toutefois, que le nom de saint Basile est échappé à la plume du Saint du lieu de celui d'Eutyche ou Eutychien, son successeur, ou bien, qu'il n'est fait ici mention de Basile qu'en sa qualité de défenseur de la foi catholique contre Arius.

Quoiqu'il en soit, l'Église l'honore comme un véritable martyr, qui a souffert sous Licinius avant ledit concile : et l'église d'Orient, de commun accord avec les Grecs et les Latins, fixa sa fête au 20 Avril. On a tout lieu de croire qu'il mourut en ce jour : mais ceux qui admettent ses actes, écrits par un prétendu prêtre de Nicomédie, nommé Jean, et qui, se joignant à cet auteur, croient qu'il a souffert à Nicomédie, le nomment le 28 Mars, et placent au 27 Avril la translation de ses reliques dans l'église d'Amase. On ne trouve nulle trace cependant que sa fête ait été célébrée le 28 Mars à Nicomédie ni ailleurs.

Tiré de Baillet, sous le 26 Avril; Voyez les Acta SS. t. III, Aprilis, p. 416-422. Pagi (ad an. 316.), parle avec étendue du temps du martyre de S. Basile.

ww

+ S. TRUDBERT, MARTYR.

Tiré des actes du Saint, retouchés dans le treizième siècle par un moine de saint Trudbert, sous la direction de l'abbé Wernher II. L'original paraît avoir été composé avant le neuvième siècle. Nous ne prononcerons pas sur leur mérite, et nous ne communiquerons que le peu que nous avons pu, au milieu des ténèbres, reconnaître comme authentique. Voyez Mabillon, Annal. Bened. et les Bolland. tom. III. April., p. 424 sqq.

Vers l'an 644.

[ocr errors]

SAINT TRUDBERT ou Trudpert florissait dans la première moitié du septième siècle. On le croit issu d'une famille considérable en Irlande, et on lui attribue un pélerinage dans la capitale de la chrétienté. En revenant, il s'arrêta dans le Brisgau, où il reçut d'un gentilhomme de la Haute-Alsace, nommé Ottobert ou Othbert, une étendue de terrain dans la Forêt-Noire; il s'y bâtit une cabane (1). Là, Trudbert se voua pieusement au service du Seigneur, et chercha à défricher cette solitude. Cependant quelques scélérats concurent de la haine contre le saint homme, lattaquerent pendant son sommeil et le massacrèrent de la manière la plus atroce. Ceci arriva, dit-on, le 26 Avril 642 on 644.

(1) Ses actes disent : Il lui donna toute la contrée, avec les montagnes, les collines, les forêts, les vallées et les eaux courantes, depuis le mont Samba jusqu'à Metzenbach ou Mettenberg, en pleine et perpétuelle possession. Voyez Henschénius et Herlet, Légendes des Saints. On ne trouve pas dans ce dernier cette critique, qui sait convenablement séparer le vrai dù faux.

Après sa mort, il sé'leva, non loin de Staufen, dans une vallée riante, un couvent de Bénédictins, qui devint très-célèbre dans la suite. Il prit le nom de saint Trudbert ou Rupert.

[ocr errors]

+ S. GUILLAUME ET S. PÉRÉGRIN, SON FILS,

Douzième siècle.

SAINT GUILLAUME était originaire d'Antioche en Syrie; il naquit de parens très-fortunés, qui lui donnèrent une éducation digne de son rang. Il se maria, entra au service de l'état, et remplit tous ses devoirs avec la plus scrupuleuse fidélité, selon le véritable esprit du christianisme, l'esprit de l'amour et de l'obéissance filiale envers Dieu.

Quand il priait, il avait le recueillement d'un ange; il était plein de respect pour la religion et ses ministres ; tendre et bienfaisant envers les pauvres et les nécessiteux ; toujours empressé à venir au secours de ceux qui étaient l'objet de persécutions ou de vexations injustes. Quant à lui-même, il s'imposait les plus grandes mortifications, et il était tellement résigné à la volonté de Dieu qu'il semblait avoir abjuré entièrement la sienne.

Guillaume avait un fils nommé Pérégrin, à qui il tâcha d'inspirer, par la plus sévère surveillance, les principes de toutes les vertus : il était persuadé que rien ne serait plus efficace à cet égard que l'exemple paternel; aussi son fils ne tarda-t-il pas à devenir non-seulement la plus douce consolation de ses parens, mais aussi un modèle de véritable piété.

Après la mort de son épouse, Guillaume résolut de renoncer à toutes les affaires de ce monde, et de ne se consacrer qu'au Seigneur et au salut de son ame. Le père

« PrécédentContinuer »