C'eft pour rendte à vos yeux la chofe plus touchante, S'il vous eut dit, ma Reine, ma charmante, Vient de me dire en cet inftant; Qu'au mourant vos bontez auroient fauvé la vie. J'aurois ri...... PAME'L A. LE CHEVALIER. Bon, fille qui rit Commence d'être favorable, On est bien près de plaire alors qu'on divertit. PAMELA. Ce ton là pour mon cœur n'eft ble. pas bien redouta LE CHEVALIER. C'est pourtant là le bon ton de Paris, Vous dira comme moi....... Mais que vois-je Sangdis? SCENE VI. PAMELA LE CHEVALIER LE MARQUIS, NERIN E. LE MARQUIS à part. C'Eft le Chevalier! je fuis pris. LE CHEVALIER. Me trompai-je ? ou mon œil eft - il trouble ou ma lade? Ce n'eft pas la Comte fle, à travers ses habits, LE MARQUIS. Moi, de bon cœur, je te maudis. Où fuis-je ! jufte Ciel! má Maîtreffe eft un homme', Je n'y puis réfifter, & ce revers m'assomme. NERIN E. Vous quittez un Milord pour fervir un Marquis ? Car le troc eft charmant, la condition bonne, Rien ne reffemble au deftin qui m'affiége! Mais le public encor le trouveroit mauvais, Vos larmes me percent le cœur! Je me jette à vos pieds & vous demande grace, PAMELA. Non, non, après cet outragé fanglant. Je dois vous regarder avec frémiffement, Rien ne tranfpirera de tout ce qui fe paffe. PAMELA. Chacun va déchirer ma réputation C'eft un fecret. PAMELA. il est à la difcrétion D'un Gentil-homme d'Avignon; LE CHEVALIER. C'est l'épreuve qu'il vous falloit, LE MARQUIS. Je vous juftifierai, votre caufe eft la mienne. Rien ne peut me laver qu'une fuite foudaine. Rien garder qui vous touche, ou qui vous appar tienne. Je vais, pour n'avoir plus avec vous d'entretien, Quitter jufques à ces climats, Et me remettre au Ciel, foutien de l'innocence, Et de foulager ma fouffrance. J'aime mieux n'être rien, errer dans l'indigence, Et vivre fage dans le fond; J'aime mieux être en bute aux traits de la malice En faifant mon devoir, fouffrir plus d'un affront, Et fans le meriter fubir le fort du vice; Qu'achetter lâchement comme tant d'autres font, Une fortune illégitime, Par un déréglement, d'un beau fard revêtu, Il faut que je la fuive, & que je la désarme, ceur, Et d'un Amant de Cour, épuifons l'art flateur. J'ai trompé les regards fous cet habit de femme, |