SCENE X. LE MARQUIS, LE CHEVALIER, NERIN E. NERINE an Marquis. Monfieur, Onfieur, vous voilà fur les bras Un rival tout nouveau que vous n'attendiez pas. LE MARQUIS. Je vais de ma Maison le chaffer tout à l'heure, Et mon jufte dépit. ... LE CHEVALIER. .... Demeure > Pour effacer le mal que je t'ai fait, Ou que j'étois plutôt fur le point de te faire, Souffre que je te donne un confeil falutaire, C'eft d'éviter l'éclat qui te perdroit. LE MARQUIS. Je fouffrirois qu'un Domeftique.... LE CHEVALIER. A ce difcours je te replique Qu'au feul titre d'amant tu bornes ton ardeur 3 Paméla eft fage & veut un Epoufeur, Si tu prétens l'emporter de hauteur. Pourfuis plutôt, crois-moi, fur le ton féducteur; Ou fi tu veux ufer de violence Qu'elle foit douce en apparence, Et raviffe les fens pour fubjuguer le cœur. LE MARQUIS.. Que veux-tu dire? LE CHEVALIER. Pour retenir fes pas & vaincre fa rigueur, A l'art Magique ? · LE CHEVALIER. ... J 1 Oui, fois moins effrayé, C'eft celui qu'on exerce au Théâtre Lirique; Et punis Mathurin d'une façon comique. Pour Paméla le Spectacle la charme, Dans une gloire d'Opéra...· I NERINE. Oui, quand elle fera parmi ces Demoiselles LE CHEVALIER au Marquis. Eft fi contraire à l'innocence, Qu'en y mettant le pied, Sonica, dans l'instant J'approuve ce moyen; le jour eft favorable; NERIN E. Oui, la rufe en fera d'autant plus praticable, C'est le plaifir épris de la fageffe, NERINE. Vous ne pouviez choisir un Rôle plus aimable. Vous faites pour le chant voir un goût admira ble; Vos fons filez vont l'enchanter. La fageffe elle même à peine à réfifter A la touchante voix d'un Amant agréable. LE CHEVALIER. Moi, par mes entrechats j'efpere l'amufer, Pour l'éxécution allons tout difpofer, Si fa vertu réfifte à ce choc redoutable Ilfaudra qu'elle soit, fangbious, invulnérable. Fin du fecond Acte. A CTE III. SCENE PREMIERE. La rampe eft baiffée. PAMELA feule. Voilà la nuit venue, & je n'entens perfonne. Tout eft tranquille, ah! mon cœur ne l'eft point; De fuir un homme aimable & qui nous intéresse, D'un autre qu'on eftime, il eft vrai par sagesse, Mais que par goût on n'aime pas. Ah! pourquoi le Marquis n'a-t-il pas la droiture Et le bon cœur de Mathurin ? Ou pourquoi Mathurin dans cette conjoncture Non, ma gloire en feroit moins fûre. |