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Il vaut mieux qu'il foit plus mal fait.

Avec un Amant de la forte

La vertu d'une fille eft toûjours la plus forte;
Allons, raffure-toi mon cœur ;

Mon fang peut s'allier au fien fans deshonneur;
Le vice au fonds eft feul digne de blâme
Et j'aime mieux dans mon malheur
D'un Jardinier être la femme
Que la Maîtreffe d'un Seigneur.
Profitons du tems où mon Maître
Eft occupé fans doute à recevoir

La Dame qui veut me connoître,
Et qu'il doit époufer ce foir.
Dépêchons-nous de difparoître,

Pour m'épargner le chagrin de la voir; Mais je fens augmenter la terreur qui me preffe," Quelqu'un eft là j'entens marcher...

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JE ne la trouvons pas, & j'ons biau la char

cher,

PAMELA.

Eft-ce vous Mathurin ?

MATHURIN.

Qui, ma belle Maîtreffe.

PAMELA. KATA

Ah! partons vîte, allons-nous-en.
MATHURIN.:

Accoutez, j'ons changé prefque tout votre plan;
Pour éviter tout anicroche

Et pour nous épargner le rifque & le reproche,
De fuir feuls entre chien & loup

Comme des gens qui font un mauvais coup
J'ai voulu pravenir Madame la Comteffe,
Implorer fa bonté comme fes bons avis,
Contre la malice & l'adreffe

D'un Chevalier & d'un Marquis,

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Qui voulions à l'envi vous avoir par fineffe ; Mais il faut que tous deux foient des forciers maudits,

Je ne pis la trouver queuque effort que je fasse; Alle n'eft plus dans le logis.

Je ne rencontrons à sa place

Que ce damné Marquis, qui veut maugré les gens Eftre le maître de céans.

PAMELA.

Il l'eft auffi, c'est lui, vous l'avourai-je ?

Qui m'a conduite ici, fous le nom de fa fœur.
Il s'étoit déguisé pour féduire mon cœur,
Qui n'eut pas donné dans le piége?
MATHURIN.

Ah! queulle fourberie! & queu larron d'honneur !
Morgué, c'eft pis qu'un fortilege,
Par le menu comptez-nous. . . .
PAMELA.

.... Mathurin.

Je vous dirai tout en chemin,

De peur d'être furpris fauvons-nous au plus vîte, Et fans faire de bruit.....

MATHURIN.

Oui da, fin contre fin,

Faifons fi bian que le chaffeur malin
Ne trouve plus la bête au gîte,
PAMELA.

Ah! je tremble!

MATHURIN.

Avec moi n'ayez point de frayeur,

Pour quatre j'avons du courage,

On entend tonner.

Mais, qu'eft-ceci? veut on nous faire peur?
Queu charivari! queu tapage!

PAMEL A.

Il éclaire, & j'entens tonner.

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Je fens tout mon corps friffonner!
MATHURIN.

Oui, pargué, ce n'eft pas par feinte, Le bruit redouble, il tonne tout de bon, Tout brave que je fis, j'ons auffi quéuque crainte Sur nos têtes dans ce falon,

Il n'eft pas naturel que le tonnerre gronde, Quand il fait dans la cour le plus biau tems du monde,

C'eft-là queaque magie ou je ne voyons rian : Le Marquis eft forcier, & je vous le difions bian, PAMEL A.

Ciel! de phantomes noirs, qu'elle troupe effroyable,

Au devant de nos pas, vient fe jetter foudain ?
Je n'éprouvai jamais une frayeur femblable.
MATHURIN.

Comment fuir, par queu chemin !..
Ah! pour le coup vla le guiable

Qui s'avance vars nous eune torche à la main.
Je fis défunt!...

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Viens, fuis mes pas que je t'éclaire. MATHURIN defcendant avec lui par une trape. Me vla, miférable! englouti tout vivant.

SCENE IV.

PAMELA, 1. LUTIN ET AUTRES,

JE

PAMELA.

E trouve, hélas, un Amant de ma forte,
Le feul qui m'aimoit fagement;

Il vouloit m'époufer & le Diable l'emporte.
2. LUTIN.

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