De l'Oncle de votre Rivale; A la veille du jour & de l'heure fatale, Qui doit former leur union? LAURE Pour leur jouer, Finette, un tour de ma façon, L'enjoûment !pouvez-vous employer ce langage ge; Il vous aime, il vous rend un hommage affidu; A vos Parens dont il est bien reçû; Et pour gagner fon Pere, entreprend fon voyage fans vous dire pourquoi, Vous quitte pour une autre, & moins belle, je gage, LAURE, La Comteffe d'Erval a plus de bien que moi, Et veut que la plus riche obtienne l'avantage. FINETTE. Moi, j'irois dans fon cœur enfoncer un poignard, Ou, le Sabre à la main, l'attendant au passage, Je le tû.... LAURE. Pour le coup, tu parles en Houfard. J'en veux avoir raifon d'une façon plus fage. Comme l'amour pour lui me touche foiblement, Il n'entre point dans mon reffentiment, Ni defefpoir, ni fureur, ni tristesse. Je n'en veux point aux jours de mon Amant; Je ne viens point percer le cœur de la Comteffe. Non, le mouvement qui me preffe N'eft qu'un defir malin de m'en venger gayment; Je trouve, en l'exerçant, l'art de me réjouir; Et ce matin ici, je viens pour la finir. FINETTE. Mais fongez-vous bien, je vous prie, Et dont vous êtes la copie, Ses pas De ce projet qui vous rit tant. Non, dans ce jour je l'en défie, FINETTE. Retenus! pourquoi donc ? auroit-il une affaire ? Oui, généreusement, je la prête au Marquis Daignez vous expliquer. Quel eft donc ce mistere C'est un vrai tour de Page, & de bon cœur j'en ris. Sortant du Bal... FINETTE. Eh bien ? LAURE, Par mes avis, J'ai fait mettre aux arrêts notre beau Moufque taire, Qui plus que toi, doit en être furpris. Par quel hafard, parlez, charmante Laure? Par un trait fingulier, que j'ai mis à profit. Je me fuis déguisée en homme fans deffein. Par un coup heureux du deftin Caufé plus de plaifir que s'il avoit été Le fruit d'un complot médité. Dans la foule du Bal, après t'avoir perdue, ; » Oui, mon cher, en poste j'arrive » Pour époufer demain la Comtesse d'Erval » Choifi par fon vieux Oncle, au fortir de ce Bal, » Dans fa maison d'Auteuil, où notre himen s'ap دو prête, » Pour la premiere fois, j'irai voir ma conquête ; Je fçais qu'on m'y prépare un fomptueux regal, » Et puis, fans vanité, te prier d'une Fête, Dont je ferai le Héros principal. A peine, du Marquis, ai-je oui ces paroles, Que j'ai conçu dans le moment, Une vengeance des plus folles. vous écoute avidement. LAURE. Je préviens, j'avertis tout bas adroitement, çant, Se font donné le mot, pour se battre en fortant. blable, Qu'ils fe levent alors, en fe ferrant la main Mon homme, qui les voit, à ce geste équivoque Ne doute plus de leur deffein ; Il marche fur leurs pas; l'Amant dont je me mo A la que, porte fe voit arrêté le premier. L'Officier, fans vouloir l'entendre Et jufqu'à nouvel ordre, on l'y tient prifonnier, |