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voir des lettres par où j'apprends que mon oncle est mort, et que je suis héritier de tous ses biens.

GERONTE.

Monsieur, votre vertu m'est tout-à-fait considérable; et je vous donne ma fille avec la plus grande joie du monde.

SGANARELLE, à part.

La médecine l'a échappé belle!

MARTINE.

Puisque tu ne seras point pendu, rends-moi grace d'être médecin, car c'est moi qui t'ai procuré cet hon

neur.

SGANARELLE.

Oui, c'est toi qui m'as procuré je ne sais combien de coups de bâton.

LÉANDRE, à Sganarelle.

L'effet en est trop beau pour en garder du res

sentiment.

SGANARELLE.

Soit. (à Martine.) Je te pardonne ces coups de bâton en faveur de la dignité où tu m'as élevé : mais prépare-toi désormais à vivre dans un grand respect avec un hommie de ma conséquence; et songe que la colere d'un médecin est plus à craindre qu'on ne peut croire.

FIN DU MÉDECIN MALGRÉ LUI.

MÉLICERTE,

PASTORALE HÉROÏQUE

EN DEUX ACTES.

1666.

MÉLICERTE, bergere.

DAPHNÉ, bergere.

EROXENE, bergere.

MYRTIL, amant de Mélicerte.

A CANTE, amant de Daphné.
TIRENE, amant d'Eroxene.

LICARSIS, pâtre, cru pere de Myrtil.
CORINNE, Confidente de Mélicerte.

NICANDRE, berger.

MOPSE, berger, cru oncle de Mélicerte.

La scene est en Thessalie, dans la vallée de Tempé.

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Pourquoi me chasses-tu ?

TIRENE,

à Eroxene.

Pourquoi fuis-tu mes pas

DAPHNE, à Acante.

Tu me plais loin de moi.

ÉROXENE, à Tirene.

Je m'aime où tu n'es pas.

ACANTE.

Ne cesseras-tu point cette rigueur mortelle ?

TIRENE.

Ne cesseras-tu point de m'être si cruelle ?

DAPHNÉ.

Ne cesseras-tu point tes inutiles vœux?

ÉROXENE.

Ne cesseras-tu point de m'être si fâcheux?

ACANTE.

Si tu n'en prends pitié, je succombe à ma peine.

TIRENE.

Si tu ne me secours, ma mort est trop certaine.

DAPHNÉ.

Si tu ne veux partir, je vais quitter ce lieu.
ÉROXENE.

Si tu veux demeurer, je te vais dire adieu.

ACANT Е.

Hé bien! en m'éloignant je te vais satisfaire.

TIRENE.

Mon départ va t'ôter ce qui peut te déplaire.

ACANTE.

Généreuse Eroxene, en faveur de mes feux
Daigne au moins, par pitié, lui dire un mot ou deux.

TIRENE.

Obligeante Daphné, parle à cette inhumaine,
Et sache d'où pour moi procede tant de haine.

SCENE II.

DAPHNÉ, ÉROXENE.

ÉROXENE.

Acante a du mérite, et t'aime tendrement;
D'où vient que tu lui fais un si dur traitement?
DAPHNÉ.

Tirene vaut beaucoup, et languit pour tes charmes;
D'où vient que sans pitié tu vois couler ses larmes ?
ÉROXENE.

Puisque j'ai fait ici la demande avant toi,

La raison te condamne à répondre avant moi.
DAPHNÉ.

Pour tous les soins d'Acante on me voit inflexible,

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