Images de page
PDF
ePub

PARIS. IMPRIMERIE DE CH. LAHURE ET Cie

Rue de Fleurus, 9

DIPLOMATIQUES

RECUEIL

DE DIPLOMATIE ET D'HISTOIRE

TOME QUATRIÈME

2° ANNÉE

OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE

1862

PARIS

AMYOT, ÉDITEUR DES ARCHIVES DIPLOMATIQUES

8, RUE DE LA PAIX

LEIPZIG, LIBRAIRIE F. A. BROCKHAUS

BODLEIAN

2-194

BRAS

DIPLOMATIQUES

I

TROISIÈME PARTIE'.

DOCUMENTS ANGLAIS

RELATIFS

AUX AFFAIRES DU MEXIQUE.

PREMIER BLUE-BOOK COMMUNIQUÉ EN FÉVRIER 1862.

EXTRAIT DU PREMIER BLUE-BOOK.

Instructions de lord John Russell à sir Charles Wyke.

N° 1.

30 mars 1861.

Les ordres ayant été donnés pour que vous preniez passage sur le paquebot qui part de Southampton le 2 avril, vous vous embarquerez à bord de ce navire, et vous vous rendrez à Mexico immédiatement après votre arrivée à la Vera-Cruz. Vous y trouverez probablement M. Mathew, en communications diplomatiques avec le gouvernement constitutionnel, car nous ne pouvons guère douter qu'il n'ait accédé aux conditions desquelles dépend le rétablissement des relations

amicales.

Les instructions adressées à M. Mathew, soit depuis, soit avant le triomphe du parti libéral, lient la reconnaissance du gouvernement constitutionnel par la Grande-Bretagne à l'admission par ce gouvernement, de la responsabilité du Mexique, des réclamations des sujets anglais qui, soit dans leurs personnes, soit dans leurs propriétés,

1. Voir les documents espagnols relatifs au Mexique, tome III (1862), de la page 173 à

la fin.

IV-1862

12

ont souffert pendant une longue série d'années des préjudices pouvant être prouvés de la part des gouvernements successifs du Mexique. Si M. Mathew n'avait encore obtenu aucune concession de ce genre du gouvernement constitutionnel avant votre arrivée, vous ferez appel à votre propre jugement quant au temps auquel vous devez présenter vos lettres de créance.

Il est naturellement désirable que le rétablissement de relations diplomatiques régulières avec le Mexique ne soit pas retardé; mais il pourrait arriver qu'en montrant une impatience excessive à amcner cet état de choses, vous arrêtiez la concession préliminaire que M. Mathew avait pour instruction de demander. Le gouvernement de Sa Majesté a toujours déclaré qu'il ne voulait point préjuger la querelle qui a si longtemps placé au Mexique les deux partis l'un contre l'autre, et qu'il ne voulait pas se mettre d'un côté contre l'autre. Si le parti du général Miramon avait respecté, comme il le devait, ses obligations internationales et les droits des sujets britanniques, la légation anglaise ne se serait pas retirée de la ville de Mexico. Le gouvernement de Sa Majesté a été contraint à cette démarche par le mépris continuel des droits des sujets anglais et des engagements internationaux, qui lui ont rendu impossible de continuer ses rapports avec les autorités constituées; mais si le nouveau gouvernement manifestait une disposition d'agir d'après d'autres principes, vous lui assurerez sans hésitation que les sentiments amicaux du gouvernement de Sa Majesté pour le Mexique n'ont souffert aucun changement, malgré les torts graves soufferts par des sujets anglais, de la part des gouvernements successifs de cette république; que la politique du gouvernement britannique, à l'égard du Mexique, est une politique de non-intervention, qu'il désire voir le Mexique libre et indépendant et en position de régler l'administration civile du pays, de maintenir la paix intérieure et de remplir ses devoirs internationaux, sans l'intervention d'aucune puissance étrangère. Le gouvernement de Sa Majesté ne saurait douter que les assurances qui précèdent induiront le gouvernement mexicain à se reposer avec confiance sur le désintéressement des conseils et des sujétions que vous aurez l'occasion de lui présenter, bien que je vous engage à ne pas imposer vos conseils, et encore plus, à ne pas entrer en contestation avec le représentant d'une autre puissance pour obtenir une influence exclusive sur les conseils du gouvernement. Je vous engage, d'ailleurs, particulièrement, à ne prendre aucune part aux questions politiques qui pourront surgir entre les parties contendantes dans l'État. Un ministre britannique ne peut jamais se mêler sûrement (safely) d'affaires de ce genre; mais en qualité de représentant d'un pays qui possède des institutions libérales et qui désire,

« PrécédentContinuer »