Images de page
PDF
ePub

accorder aux deux Régimens de Noailles Cavalerie & Infanterie.

Je vous fupplie auffi, Monfieur, de vouloir bien faire agréer mes très humbles remercimens à Sa Majefté pour le Commandement qu'elle veut bien me conferver pendant le Cours de cet Hyver.

J'avois réprefenté l'Année derniere, Monfieur,qu'il convenoit qu'il n'y eut plus qu'un feul Commandant fur la Frontiere, & parce qu'il étoit fort incertain, fi l'Armée des Ennemis agiroit en Flandre, où bien fur le Rhin, que le Roi n'avoit qu'une feule Armée fur la Frontiere, & que cette Armée devoit fuivre celle des Ennemis, en quelqu'endroit qu'elle dût aller; mais comme les circonftances font différentes aujourd'hui, que les Ennemis ont deux Armées, auxqu'elles le Roi eft obligé indifpenfablement d'en oppofer deux autres, que d'ailleurs il y a beau coup d'apparence que les Alliés ne porteront plus la Guerre de ces côtés ci, & qu'elle s'établira vraisemblablement en Flandre, je dois vous obferver fur l'étendue du Commandement qui m'est destiné, qu'il eft plus jufte, & même plus raifonable que le Commandement de la Lorraine foit annexé à celui d'Alface, plutôt qu'à celui de Flandre.

La

La Lorraine par fa fituation eft beaucoup plus à portée de l'Alface que de la Flandre; c'eft la Lorraine principalement qui doit fournir aux fubfiftances de l'Armée de l'Alface, & les Troupes deftinées à Servir dans cette Province, & que l'on y fait point hyverner, ne fauroient être mieux placées qu'en Lorraine vis-à-vis des Gorges différentes qui communiquent d'une de ces Provinces à l'au tre; le Commandement doit en partie par les mêmes raifons embraffer celui de Bitfche, & de la Haute Sare, où Lorraine Allemande, qui fe trouveroient trop éloignées, pour que l'on put toujours y envoyer à tems des ordres de Flandre; vous voyez, Monfieur, parce que je viens de yous expofer, que je ne puis qu'approu ver extrêmement la féparation de la Franche-Comté, du Commandement qui m'avoit été donné l'hyver dernier, puifque je vous propofe encore d'en féparer la Lorraine, quant aux Evêchez, la rélation qu'il y a entre la Flandre, & la Meufe & la Pofition des Autrichiens dans le Pays de Luxembourg, me font juger qu'il eft convenable de comprendre cette partie dans le Commandement de la Frontiere de Flandre & du Haynault,

Je répondrai, Monfieur, dans une Let

tre

tre particuliere à l'Article qui concerne Mr. le Comte de Saxe.

Quelque longue que foit cette Lettre, je ne puis cependant m'empêcher, Monfieur, de vous faire une Obfervation; c'eft que nous touchons peut être bientôt au tems ou il eut été bien effentiel, que l'on eut achevé entiérement les nouveaux Rétranchemens de Dunkerque auffi bien que ceux du côté du Mardick, que du côté de Nieuport, & qu'il feroit même bien à defirer que l'on fe fut occupé cet été au Canal de la Cosme, & à celui de Bergues, fuivant le Plan que j'en ai propofé, dans un mémoire que je vous ai remis au mois de feurier dernier, & fur lequel je prend la liberté de vous prier instamment de vouloir bien jetter les yeux de nouveau, dès que les occupations inftantes & courantes, qui fe trouvent multipliées en ce moment, pourront vous le permettre, il y a beaucoup d'apparence que la Flandre va être la matiere du jour, & on ne fauroit y porter trop promptement une partie des Troupes qui font dans les Evêchez.

Vous connoiffez, Monfieur, tous les fentimens, & le très fincére attachement avec lequel j'ai l'honneur très parfaite

ment,

ment, votre très húmble & très obéiffant Serviteur, &c.

Mr. le Chevalier de la TOUCHE à Mr. d'ARGENSON, à Bafle le 13. Octobre 1743.

Les

MONSEIGNEUR,

es Ennemis penfent férieufement à prendre des Quartiers d'Hyver, 10 Bataillons qui ont Campés pendant quelques jours à Nollingen, près de Rhinfelden, en font partis le 27. pour remonter le Rhin, & fe difperfent le long du Rhin dans le Frickhal, & dans les Villes Forreftrieres, & dans les Villages de la Forêt noire, il y a même apparence qu'une partie de ces Troupes remontera pour fe rendre dans le Pays de la Reine de Hongrie qui font en Suabe, jufques fur les Frontieres des Grifons..

Huit à dix Bataillons font à ribourg & dans les environs, & il n'y a que les Pandoures & 100. Huffards dans le VieuxBrifack; dont on continue toujours de démolir les Fortifications.

paroît certain, Monfeigneur, que le

nom

nombre des 20. Bataillons, & des 20. Compagnies de Grenadiers, deftinés pour former la Chaîne le long du Rhin, jufques vers Conftance ne fera pas augmenté, non plus que celui des quatre Régimens de Cavalerie & des deux de Dragons, puifque toutes les Troupes de cette efpece font parties pour la Ba

viere."

Il n'en eft pas de même des Croates & des Huffards, qui ne fe font pas encore mis en marche, & qui pourroient bien rester dans le Brisgaw.

Mr. le Prince de Waldeck qui devoit Commander dans le Brisgaw, eft prêt à partir pour les Deux-Ponts, & le Lieutenant Général Perlingen vient Commander à la Place; c'eft le même Général qui a commandé les Troupes Autrichiennes à l'Affaire de Braunau.

La Colere de Mr. le Marquis de Priés, contre moi, eft affez tranquile dépuis le Décampement des Armées, je reçois même des Politeffes de Madame fa Sœur, que je vois quelque fois dans les Maifons de -cette Ville.

: Par les dernieres Lettres que j'ai reçu de Mr. le Maréchal de Coigny, il paroît qu'il juge, mon féjour, dans cette Ville encore néceffaire, j'y ferai fûrement de : Part. III. H.

mon

« PrécédentContinuer »