nemis, leur prompte Retraite a fait qu'il y a eut peu de Mousqueterie, nous avons eut un Officier bleffé, quelques Soldats de tués & de bleffés, Mr. de Balincourt doit vous avoir rendu un Compte beaucoup plus détaillé de cette affaire.

Comme il paroît par ce qui arrive, & ce que j'apprends, que les Ennemis s'attachent toujours à la partie du HautRhin, & qu'ils s'étendent même jusqu'à Marck, à une Lieue au deffous d'Huningue, où il paroît qu'ils ont auffi des vues, j'ai jugé à propos d'envoyer encore pour cet effet trois Bataillons de ce côté, & quatre piéces de gros Canon.

Les Nouvelles que j'ai eu, font mention d'un dernier Confeil de Guerre, qui s'eft tenu à l'Armée Ennemie où l'on dit que tous les Généraux ont été d'un avis contraire à celui de Mr. le Prince Charles; mais ce Prince ayant plein pouvoir d'agir, eft toujours déterminé à l'Exécution de fon Entreprise.

Comme il eft bon de prévenir les Evénemens les plus douteux, & qu'il en pourroit arriver de tels, que Mr. le Maréchal de Noailles, où Moi, ferions obligés de faire quelques Mouvemens en arriere; j'ai écris la Lettre dont copie eft ci-jointe à Mr. de la Grandville, A 7

pour

pour porter fon attention fur l'Approvi- ? fionnement des Places, qui par les Soins que nous nous fommes donnés commencent à prendre forme, étant pres que toutes paliffadées, je l'exhorte à fonger auffi à ce qui leur manque d'Approvifionnement de Bouche, vous verrés en même tems les confeils que je lui donne fur Stras-> bourg que nous devons regarder comme le Magafin d'Alface; j'efpere que vous ne défaprouverés point des précautions qui font cheres dans le moment; mais qu'il eft néceffaires de faire absolument pour la fûreté de cette Province.

On ne peut être plus parfaitement Monfieur, & avec autant d'Attachement que je ne le fuis &c.

Copie de la Lettre de Mr. de COIGNY écri te à Mr. de la GRANDVILLE, au Camp de Saffenheim du 2. Octobre 1743.

La Manoeuvre des Alliés, Monfieur qui obligera vraisemblablement Mr. le Maréchal de Noailles inferieur en, Troupes, à se retirer derriere la Mouter, me fait jetter un coup d'œil fur toute l'Alface, & prévoir les dangers & précautions néceffaires.

Je vous exhorte donc à jetter dans le Fort-Louis, tous les Approvifionemens qui dépendent de vous, & qui y font néceffaires, vous devés en ufer de même pour Béfort & Scheleftatt, & au cas que Huningue, le Neuf Brifack & le Fort-Mortier aient encore befoin de quelque chofe, il faut y pourvoir avec toute la promptitude qui vous fera poffible..

Vos vues ne doivent pas se borner là la Ville de Strasbourg étant beaucoup plus confidérable, & devant être regardée comme le dépôt & le Magafin Gé

neral

néral de toute l'Afface, vous ne fauriés y faire entrer trop de fubfiftances de toutes efpeces, tant pour une Garnison fort nombreuse, que pour fervir en cas de toutes fortes d'Evénemens.

Vous ne devés pas regarder cette dépenfe quoy qu'immenfe, comme perdue, elle fera toujours néceffaire pour l'entretient des Troupes de l'Alface, on les tirera de Strasbourg comme du Magasin Général pour porter par tout où l'on voudra.

J'envoie copie par ce Courier ci, de cette Lettre à Mr. d'Argenfon, pour qu'il fente la conféquence de ma demande qu'il vous fourniffe les chofes que vous ne pourrés pas avoir de vous même, & qu'il vous donne les moyens de vous Procurer celles que vous pourrés tirer du fond de l'Alface.

J'ai l'honneur d'être, &c.

MR.

MR. DE COIGNY à Mr. D'ARGENSON. au Camp de Saffenheim du 4. Octobre 1743.

Nous

ous fommes toujours, Monfieur, dans la même pofition, & la même attente, la Confirmation des Nouvelles que j'ai eu que les Ennemis ont portés dépuis quelques jours des Troupes plus près d'Huningue, & des Bateaux à la hauteur de Marck, m'a fait auffi pouffer des Bataillons du côté de Mr. le Marquis de la Ravoye.

La fatigue que caufoit à Mr. de Balincourt la Garde de toute cette droite, m'engage auffi au Déplacement de Mr. Philippes, que je lui envoie pour le foulager, & Mr. le Vicomte du Chayla prendra le Commandement du pofte de Chalempé.

J'ai cru néceffaire d'approcher de moi la Maifon du Roi, qui eft venue Camper aujourd'hui fur ma droite au devant du Village d'Heyfterein.

Voila, Monfieur, dépuis mes dernieres Lettres tous les Changemens qui font arrivés