Images de page
PDF
ePub

*

AMENDÂPE, adj. qualif., qui peut être mis à l'amende. « La coustume de l'ozière est telle, que ladite ozière se vend à torches, et en doit avoir en chascune torche soixante-quatre ozières qui font douze vingt seize quartiers, ou se il y en a moins, celluy qui les vend est amendable. »

(LA THAUMASSIÈRE, Coutumes locales.)

AMERELLE, subst. fém., camomille puante, d'une saveur très amère, anthemis cotula (Linn.). D'amarus, amer. (CORDIER). Var. Merelle.

* AMIDOLER, V. actif, amadouer, gâter un enfant. Amidouler en picard et en rouchi.

[ocr errors]

AMIGNOTTER, V. actif, rendre mignot, traiter comme un tout petit enfant.

AM'LETTE, subst. fém., omelette, En 1750, on disait encore indifféremment amelette et omelette. Richelet et La Motte le Vayer préféraient aumelette (d'amuleta) à amelette.

*

Amoin-ner, V. act., amener. Var. AMOUNER.

« Chescuns ses biens à Mets amoinne. »

(Guerre de Metz, 1324.) Dans les environs de Revigny, Revigny, on dit volontiers awoin-ne, avoine; moin-not, moineau; poin-ne, peine; main-ner, mener; etc.

AмON, prép., près de. Amon lue, près de lui. V. Dvo.

AMON'DER, verbe actif, amender un champ, y mettre des amendements, des engrais. Var. Amoder, Amader. || Grossir, grandir, prendre du corps. Se dit des enfants, et par extension des animaux, des arbres et des plantes. « S'amenda l'enfant et creust de jour en jour. »

(Citation de M. FR. GODEFROY.)

AMONSSIAU, subst. masc., poignée de paille servant à rétrécir la têtière d'un animal. La chavotte ost trop lâche, î fauré y motte in' amonssiau, la longe est trop large, il faudra y mettre un...

* AMONTEIL, Subst. fém., escalier. L'ai cheuil en bas de

s'n'amonteil, il, elle est tombée en bas de son escalier. Il y a, ce nous semble, prosthèse de l'a: l'amonteil pour la monteil.

* AMOUNITION (pain d'). pain fourni aux soldats. En picard, pain d'amonition. Ce mot appartient au vieux français; on le trouve dans les Mémoires de Féry Guyon (CORBLET).

AMOUR. Ce mot qui en patois est féminin, l'était autrefois au singulier comme au pluriel.

<< Il est temps que la vérité vous ôte la sotte amour que vous portez à celui qui ne vous aime point. »

(Heptaméron, XVI siècle.)

« L'amour que je vous ai portée est si grande et si honnête, que jamais n'ai souhaité de vous autre bien que j'en ai maintenant.

« Qu'une première amour est belle!
Qu'on a peine à s'en dégager ! »

<< Il venoit à ce peuple heureux

(id.).

(QUINAULT.)

Ordonner de l'aimer d'une amour éternelle. »

(J. RACINE.) AMOURIETTES, subst. fém., hémorroïdes. Eq.: BROCHES (CORDIER).

[ocr errors]

AMOUTTER, V. actif, émotter, briser les mottes dans un champ, dans un jardin.

*AMPOLE, subst. fém., ampoule, cloche. Eq. : CLOQUE,

BOUILLE.

AMPOUNE, subst. fém., framboise sauvage ou cultivée. Var. Ampouille. V. AMBRE.

ANACHE, subst. fém., appàt, morceau de viande crue que l'on place dans un verveux pour y attirer les écrevisses.

ANARRER, V. actif, bien aérer une pièce, un appartement, en ouvrant les portes et les fenêtres.

ANAUCHE, subst. fém., pâtée pour le gros bétail.. De en auge, par opposition avec ce qui se place dans le râtelier.

ANÂWER, V. actif, abreuver une cuve, un tonneau (A. JEANNIN). Éq.: Abrouver.

ANAWRER, V. actif, bien nourrir et à heures fixes. Î faut bin v'anawrer, il faut bien vous nourrir quand l'heure du repas est arrivée. Dans un sens plus général : se nourrir d'une manière quelconque.

ANCERVILLE, subst, fém., bigarreau, ainsi nommé de la localité où il se plaît particulièrement (NICOLAS).

*ANCHE, subst. masc., ange, et plaisamment, huissier Î ri aux anches (il rit aux anges), dit-on d'un petit enfant qui sourit en dormant. J'li a ovouyé in' anche, je lui ai envoyé l'huissier.

AN'CIE, prép. chez. Combin qui gn'ai d'domestiques qui vivont ben an'cie nous, combien y a-t-il de domestiques qui vivent bien chez nous. On dit aussi. An'çue.

V. CHÎ.

[ocr errors]

Ancrer, v. neut., pénétrer. - On dit d'un mal, d'une maladie, qu'ils sont ancrés, c'est-à-dire qu'ils ont pris possession de l'organisme; un défaut, une passion, un vice sont ancrés, quand on s'en débarrasse difficilement ; la rouille est ancrée, quand elle a tellement rongé le fer qu'on ne peut plus le rendre brillant.

ANDIE, subs. masc., linge d'enfant, lange. V, Lûrelle, Chenet. V. ANDRIE.

ANDRIE, subst. masc., chenet. On disait autrefois andier, puis on a dit landier, en réunissant le nom et l'article, comme dans lierre, loriot, etc., jadis hierre, oriot. Un gros chenet de cuisine se nomme encore landier. Var. Languier, Andie. - Éq.: Chinot, Ch'menon.

« Une payelle, un andier. »

(Cartulaire de Corbie.)

ANEILS (a long), subst. fém., sornettes, propos sans suite, sans importance. Éq. DALIURES, LORGNES, LAN

LAIRES.

ANEUIL, adv. de temps, aujourd'hui. De même en pi

[ocr errors]

card, normand, haut breton, tourangeau tourangeau et rémois (CORBLET). Anuit, v. mot, même sens (BOREL). Var. Aneu, Ineuil, Anou, Anuit, Anue. Eq. ONOÏE, AUJ'D'HEU. Éq. : Onoïe,

*

<< Demoiselles, pour paroistre gentilles,

Portent ennuyt de si justes coquilles. »

(Livret des Pardons de saint Trotel.)

« Dame, dist li sires, il a fet moult bele nuit annuit, et moult (Roman des Sept Sages.)

clere ! >>>

[blocks in formation]

(Ysopet II, Comment le Criquet demanda au Fourmi de son blé, XIVe siècle.)

ANGARIE, subst. fém., contrariété, empêchement. D'angere, presser, tourmenter. Angarier, contrarier, est encore français, quoique peu employé.

cessation de guerres, pilleries

« Alors paix obstinéc, . angaries, brigandages, assassinements. »>

(RABELAIS.)

ANGINEL, subst. masc., terme de mépris à l'égard d'un homme ou d'une femme, et dont il est difficile de préciser la signification. Un angimel est gênant, embarrassant, nul; c'est une sorte d'ahot. V. ce mot.

ANGLAÎCE, subst. fém., bouteille commune à mettre le vin.* Éq.: CARAfon.

ANGLÉTI, subst. masc., aubépine. Var. Auglétine, Augrétine. Éq. AUBRÉPINE, BOUC-ÉPINE, BROUTIN.

:

ANGLO, subst. masc., anglois, tarte aux prunes. Var. Inglois, Inglo, Ingois. V. PRÛNI. || Marmelade gros

sière. V. CALIBEURDA.

[ocr errors]

ANGONI, subst. masc., agonie. S'père ost à l'angoni, son père est à l'agonie. Pou qui qu'on seune lo z'angonis? pour qui sonne-t-on les agonies, l'agonie?

ANGOUSSE, subst. fém., sorte de poire nommée poire d'angoisse (NICOLAS).

ANICHÉRI, V. actif, gâter, salir.

ANIE (a long), subst. masc., garçon meunier qui court les villages pour recueillir les collées. V. ce mot. Éq. :

BAT-L'ÀNE.

*

ANIMAU, subst. masc., animal, employé comme terme injurieux. En Berry, an-nimau.

« Indigne animau, sais-tu pas qu'il ne se fait rien de là dont Pantagruel n'ait avis ici ? »

(Béroald de VERVILLE, Moyen de parvenir, XVI° siècle.) ANINGLAÏES, adj. qual., engourdies, se dit des mains qui ont l'onglée : mains aninglaïes. V. MORME, Nice.

ANNÊ, subst. masc., anneau. Du v. mot, anel, même signification. Var. Annie. Aniau.

« Naymon, dist ele, je vos doing m’amisté (mon amitié);
Pren cet anel de fin or esméré (émaillé). »

(Agolant, XIII° siècle.)

« Por 1. chaenne et por 1. aneil de fer on l'ux (porte) de la chambre mons. >>

(Comples de Jean de Fleury,receveur de Henri de Bar, 1354-1355.) « Un benaitier..... a en l'ance sur le milieu d'an haut, un anel à touret. >>

(Inventaire de Louis d'Anjou, XIV° siècle.) ANNEZ'AN, allons-nous-en (CORDIER). Ailleurs, * allonsnous-o et allans-n'z'o. V. ALovezan.

ANORMINÉ, adj. qual., brouillon, exalté, qui a la tête mal équilibrée, lunatique. D'anorma, sans règle. (A. MAUJEAN) Turbulent. V. ASSIAW.

« PrécédentContinuer »