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BIE, subst. masc., berceau d'enfant. Biers, bers et ber, v. mots, même signification. Le mot bief ou biez ne serait-il pas de la même famille? - Var. Baïe, Beil. - Éq. : *BALLE, BERCE.

« A Jehau Parchot, peintre, pour deux biers à bercer..., par lui peins, pour l'enfant de la gésine dont ladite Dame Duchesse est à présent grosse. »

(Comptes des Ducs de Bourgogne, 1396.)

BIÊ, subst. masc., blé. De même en Berry (JAUBERT). Biê d'Teurc, d'Roume, blé de Turquie, maïs. — Biê d'vache, mélampyre, fromentelle. V. ROUGEOLE.

*BIEIL, subst. fém., lessive, buée. J'a lai bieil, (j'ai la buée), je fais la lessive. Var. Biaïe. Éq. : BU-Yeil.

« Que tous les bouchers et autres de la ville qui laveront tripes, buées, linge, ou qui autrement feront immondice aux auges des fontaines, soient amendables à chacune fois de cinq sols. »

(Ordonn. de police, Remiremont, 10 décembre 1626.)

BIER, v. act., buer, laver le linge lessivé. Var. Biaïe, Buïer. Éq. CHAWI.

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BIEUSSES, subst. fém., ramilles, brindilles. Diminutif: bieussottes. En Berry, breussots signifie broussailles. * Gn'o n'ai bieusse, il n'y en a bieusse, miette.

Les mots bieusse et buisson ont certainement la même origine; mais lequel a précédé l'autre ?

Les mots bresseron et brosseron signifiaient autrefois. nœud, et brossonneux, noueux, dégarni de menues branches..

« Le suppliant d'un gros baston de pommier brossonneux frappa icelui Matinot. » (Lettres de rémission, 1479.)

* BIEUSSONS, subst. masc., ramilles souples de hêtre, de charme, de bouleau, etc., dont on fait des balais grossiers.

*

BîJE, subst. fém., bise, vent. On dit plus volontiers. vot d'bîge. Haute bîje, vent d'est.

BILE, subst. fém., berle à larges feuilles, sium latifolium, Linn. Var. Bèle (NICOLAS).

*

BIOT, adj. qual., blet; fém. biosse. Biossie, blettir. De blossir, v. mot, même signification. Bloss?, blet, était du langage parisien au temps de H. Estienne (xvre siècle). De même en Berry. || Î n'ai m'lai tête biosse (il n'a pas la tête blette), il est instruit, avisé, intelligent.

*

*BIQUE, subst. fém. La bique est employée, comme la servante, la chambrière, à supporter le devant d'une voiture pour maintenir celle-ci dans une position horizontale. Elle est composée d'une portion de tronc ou de branche d'arbre, de 10 à 12 centimètres de diamètre, de laquelle partent trois autres branches, que l'on scie de même longueur à distance convenable de leur bifurcation. Pour l'employer, on la place debout sur ses trois. pieds sous la voiture. V. CABRE. Sorte de jeu d'enfants dans lequel on lance des bâtons contre une petite bique pour la renverser; un gardien ou biquat la redresse, tandis que le joueur essaye de lui échapper en allant reprendre son bâton. || * Ç'te pouilre-là sot lai bique, (cette poire-là sent la bique), elle a une saveur, une odeur qui rappelle celle du lait de bique. || Pouilre de bique, sorte de poire qui a ce parfum.

BIQUI, subst. masc., biquet, cabri, petit de la chèvre. Var. Biqua, fém. Biquotte. V. GAILLOT.

« La bique, allant emplir sa trainante mamelle,

Et paître l'herbe nouvelle,

Ferma sa porte au loquet,
Non sans dire à son biquet:
Gardez-vous, sur votre vie
D'ouvrir...

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(LA FONTAINE, Fables.)

BIQUILLI, (

mouill.), part. pass., picoté, marqué de petite vérole (CORDIER). De becqueté. V. AGRÔLé, D'biclé . Éplucher sa nourriture, manger du bout des dents. Agacer, taquiner, asticoter (A. JEANNIN). V. ARGANCER. || Becqueter,

BISCOTIN, subst. masc., pomme de terre cuite entière soit à l'eau, soit à l'étouffée.

BîTE, subst. fém., bête, sot, ignorant. Tòst maw bîte! tu es bien sot! || Bîte à la moue (bête à la mort), hibou, chouette, grand-duc.

BIUTI, subst. masc., bouvier, celui qui garde les bœufs au pâturage.

BLAMME, subst. fém., flamme. Galette à la blamme, galette cuite sur le devant du four pendant qu'on le chauffe. Blameuilre, grande flamme dans un foyer.

BLANC-BOUE, subst. masc., chèvre-feuille, lonicea xylosteum, Linn. (NICOLAS).

BLAOUOTTE, subst. fém., étincelle (CORDIER). De bluette, v. mot, même sens.

BLAUQUER, V. act., fermer une porte avec violence. Éq.: * CLAQUER.

BLAUTE, subst. fém., blaude, blouse. En Berry, biaude. En Picardie, bleude et glaude. Var. Glaude, Glaube, Glaupe, Claude, Biaule. V. ROT.

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« J'aime mieux voir sa belle taille

Sous la bliaude qui lui baille

Cent fois mieux façonné son corps. »

(Piéce de vers recueillie par ETIENNE TAbourot.)

« Elles passent sur leur corps le bliaud de soie et le peliçon

herminé. »

(Garin le Loherain, édit. PAULIN PARIS).

« Et son blialt li ad tut detranchet. »>

(THÉROULDE, Chans. de Roland.)

« Il ot vestu un frec ermine e cher
Et un bliaut qui ot fait entaller. »

(Gérard de Viane).

Bliaut, vêtement commun aux deux sexes au xne siècle. BLAWINER, V. neut., marque l'action de l'air rendu visible par son déplacement sous l'action du soleil ou d'une chaleur intense qui en diminue la densité.

BLOQUE, subst. masc., douleur aux cuisses après une

longue marche, un travail fatigant. (A. JEANNIN). Éq.: * AIGUÏOTTES. | Billot. Eq. TRONCHE.

BLOSSE, subst. fém., prune. Grosse prune noire (A. MAUJEAN). Var. Balosse. Blosseil, Blossa, Bloussaïe, Blossie, prunier. Bellocier, prunier sauvage (RABELAIS). Pelossier, prunier sauvage (MÉNAGE). Roquefort signale des prunes baloces. Eq. PRUNAÏE.

« Belotes, aveines (avelines),

Raisins nouveaux leur envoyez. »

(Roman de la Rose).

« Qui pour l'amour sa femme ne donne une beloce. »

(Mehun au Codicille).

« Pour les trois autres gaisnes garnies de cousteaulx à manches de brossin (bellocier ?) (Comptes de 1536).

BLOSSE, subst. fém., grande quantité. Var. Bloche. S'chie ost grand, on pue mit' desus ine boune blosse, son chariot est grand, on peut mettre dessus un fort chargement. Syn.: MASSE.

BLOUCHE, subst. fém., motte de terre; pelouse, gazon. * BLOUQUE, subst. fém., boucle. De même en picard et dans beaucoup d'autres idiomes: nivernais, berrichon, normand, wallon, rouchi et roman (CORBLET). D'où blouquer, boucler. Métathèse.

« Et si ont les longues cornettes

Et leurs solairs (souliers) fais à blouqueles. »

(Le Dit du Riche el du Ladre.)

« Pour une grant male de cuir fauve, garnie de toille par dedens, de courroies et de bloques. »

« A Simonet le Bec, orfèvre, pour iiij onces dores fin vermeil, par lui mis et emploié es blouques et mordans. »

« Deux blouques et deux mordans d'or. »

(Comptes royaux, 1387-1393.)

« Le grant espée de parement du roy, dont le pommeau, la croix, la blouque, estoient couverts de veloux azuré. »

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(MONSTRELET, 1572.)

Dans l'Inventaire de Charles VI, de 1399, on lit « une petite boucle. »

BLÛCAÏE, subst. masc., bleuet, centaurea cytanus, Linn. On le nomme aussi casse-lunettes.

Bo, subst. masc., sorte de jeu d'enfants, qui se nomme aussi tousse-tout (CORDIER). || Bois. V. BOUE. || *Crapaud de muraille. Onomatopée. Bot, crapaud, v. mot (LE DUCHAT). Dans les Amognes, dit M. le comte Jaubert, do, par onomatopée, désigne un petit crapaud chanteur des nuits d'été. Var. Bobo. Éq. BOTTRÉ, BROTTRÉ, BOTTRI, CRAPIE. Au fig., nain, nabot. Éq.: BOUTRILLON. Bo-camê, bo-cawa, têtard de batracien, littér. crapaud coué, à queue. - Eq.: MARCA. || Interjection; bah! dans le sens de peu importe ! Oh bo! ah bah! exprime à la fois le doute, l'étonnement, et signifie ça n'est pas possible! avec un sens quelque peu interrogatif. BOCA, adj. qual., courbé, coudé, tortu. Fém., bocasse.

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Éq. : Càgné. Tiê bocasse, sorte de croissant en forme de faucille au moyen duquel on ouvre ou l'on ferme de l'extérieur un verrou placé intérieurement. A la lettre clé courbe.

BOCHER, V. act., bercer. Var. Bocie, Baïeci. Bêcher, piocher. Éq.:* BICHER, BUHER.

BOGE, subst. masc., beige, étoffe de laine grossière fabriquée autrefois dans les campagnes.

BOGIS, subst., masc., haran, toit à porcs. Var. Bozi. De bauge? Eq. : Ro, Sawe, Aro, Ara. Éq.

* BÔGNE. adj. qual., des 2 g., borgre. Var. Bone, Boûgne. — * Chambre bògne, chambre qui ne reçoit pas de jour directement de l'extérieur T'crie coume in pie bôgne, tu cries comme un sourd (comme unc pie borgne).

BOÏERATTE. — Jeter di boïerattes, nous écrit M. Dartois, était un usage aujourd'hui disparu qui consistait, pour quelques grossiers farceurs, le jour du mardi-gras, quand une famille était réunie chez un de ses principaux membres pour le repas du soir, à jeter de gros

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