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SÉ JAN.

Oui: mais, s'il en était, serais-je encore au monde ?

Ce dernier vers est sublime dans la bouche de Séjan. Dans cette même pièce, il y a quelques beaux vers, entr'autres ceux-ci:

Quand ce coup me pourrait accabler,
Séjanus peut mourir, mais il ne peut trembler.

De la Motte qui n'a guère de beaux vers que ceux qui ne sont pas de lui, a mis le dernier dans sa tragédie lyrique d'Amadis de Grèce, mais en l'affaiblissant:

Amadis peut mourir, mais il ne saurait craindre.

AIGNAN (M.), auteur dramatique, 1808.

Il a composé plusieurs ouvrages, entr'autres la tragédie de Polyxène, dans laquelle on remarque du talent pour la versification.

AIGUEBÉRE (Jean - Dumas), Conseiller au Parlement de Toulouse sa patrie, mort en 1755.

Les dispositions heureuses, qu'on remarque dans quelques-uns de ses ouvrages dramatiques, font regretter qu'il ait abandonné ce genre, auquel il s'était livré pendant sa jeunesse. Sa pièce intitulée : Les trois Spectacles, annonce vraiment un esprit capable de suivre la carrière du théâtre, et d'y recueillir de justes applaudissemens.

AILES DE L'AMOUR (les), opéra-comique en un acte, par le Cousin-Jacques, aux Italiens, 1786.

Cette pièce, donnée sous le titre modeste de divertissement, est une espèce d'allégorie, dont l'idée nous a semblé aussi froide que peu ingénieuse..

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Simon aime Jeannette, et n'est pas sûr d'être payé de retour. L'Amour, pour éprouver sa fidélité, fait agacer Simon par les Jeux et les Plaisirs; l'amant résiste. Le Dieu malin fait subir la même épreuve à la bergère; mais celle-ci n'a pas un cœur de la trempe de celui de Simon; elle se laisse séduire par l'amour. Mais c'est en vain qu'elle abandonne Simon pour l'Amour; ce Dieu a la cruauté de rester insensible à de si beaux feux. Jeannette, faute de mieux, prie l'Amour de l'unir à Simon, et d'assister à sa noce.

Lors de la première représentation de cette pièce, le public demanda l'auteur; un acteur chanta un couplet qui finissait par dire, qu'il s'était allé cacher

Dans son empire de la Lune.

On pria l'acteur de l'y aller chercher, et, un instant après, il revint avec le Cousin-Jacques.

AIMABLE VIEILLARD (l'), drame ou comédie en cinq actes, en prose, au Théâtre Français, 1800. C'est une pièce dont le public a supporté très-impatiemment la représentation.

AIMER SANS SAVOIR QUI, comédie de Douville, 1645.

Albert, en mourant, laisse sa femme Isabelle enceinte. Il ordonne si elle accouche d'une son testament que, par fille, cet enfant n'aura que dix mille écus à prendre dans sa succession, et que le surplus appartiendra à Oronte, frère du testateur. Isabelle met au jour une fille. Pour lui conserver toute la succession de son père, elle fait courir le bruit que c'est un garçon, et lui donne le nom

de Périandre. Malgré ses soins, cet enfant meurt au bout de quatre mois. Pour réparer cette perte, Isabelle lui substitue une petite fille du même âge, appelée Emilie, qu'elle a achetée à des corsaires; et continue à l'élever sous les habits, et sous le nom de Périandre. Les précautions de la veuve ne peuvent empêcher la jeune fille,de payer son tribut à l'amour. Elle devient éprise d'un nommé Hortence; et, sans lui découvrir la vérité de son sexe elle lui fait accroire qu'une demoiselle de ses parentes, appelée Célie, qui lui ressemble fort, a beaucoup d'inclination pour lui. Hortence prie Périandre de lui ménager une entrevue avec cette charmante personne. Ce dernier y consent, et se trouve au rendez-vous, sous des habits de fille. Sa beauté ne manque pas de produire tout l'effet possible sur Hortence, qui, dès ce moment, obtient son cœur et sa main. Cependant des personnes mal intentionnées lui font entendre que Périandre le trompe, et que sa prétendue Célie, qui se cache avec tant de soin, n'est qu'une aventurière. Cet avis, le jette dans le désespoir; et, sans ménager Périandre, il le force à lui dire quelle est cette Belle qu'il aime depuis si longtems, sans la connaître. Périandre, ne pouvant plus contipuer sa ruse " avoue que c'est elle-même qui, sous le nom de Célie, est mariée avec lui. Les éclaircissemens qu'elle donne ensuite sur sa naissance, la font reconnaître pour une fille riche et honnête ; et ses parens confirment son mariage.

AINÉ et le CADET (l'), comédie en deux actes et en prose, de Collot-d'Herbois, au théâtre de la rue

Feydeau, 1792.

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cette pièce, que le sujet serait le droit d'aînesse? Point du tout; le Préjugé vaincu, ou le Fripon confondu, seraient des titres bien plus propres à lui donner. On en jugera par les détails suivans:

Un certain marquis, l'aîné d'une famille, ne veut pas par orgueil que son cadet épouse par amour la fille de son garde-chasse; le cadet tient bon; et le marquis indigné part, après avoir chargé de ses affaires le procureur-fiscal de l'endroit. Le marquis n'est pas plutôt éloigné, que le procureur produit un faux titre pour une somme considérable. Mais quel est son étonnement, quand soudain reparaît le marquis, ramené par son garde-chasse, qui a mieux aimé refuser sa fille à son amant, que de semer la discorde dans la famille ! Le marquis se laisse enfin toucher; le cadet épouse ou doit bientôt épouser sa maîtresse ; et le procureur reste confondu.

AIR, chant qu'on adapte aux paroles d'une chanson, ou d'une petite pièce de poésie propre à être chantée ; et par extension l'on appelle air la chanson même. Dans les opéras, l'on donne le nom d'airs à tous les chants mesurés, pour les distinguer du récitatif, et généralement on appelle air tout morceau complet de musique vocale ou instrumentale formant un chant, soit que ce morceau fasse lui seul une pièce entière, soit qu'on puisse le détacher du tout dont il fait partie, et l'exécuter séparément.

Si le sujet ou le chant est partagé en deux parties, l'air s'appelle duo; si c'est en trois, trio, etc.

Saumaise croit que ce mot vient du latin aera. Les Romains avaient leurs signes pour le rythme, ainsi que les Grecs avaient les leurs; et ces signes, tirés aussi de leurs caractères numériques, se nommaient non-seulement numerus, mais encore aera, c'est-à-dire, nombre, où la

marque du nombre. Numeri nota, dit Nonius Marcellus.,

Or, quoique ce mot aera ne se prît ordinairement par les musiciens, que pour le nombre ou la mesure du chant, au lieu du mot numerus, l'on se servait d'aera, pour désigner le chant même, d'où est venu le mot français air, et l'italien aria pris dans le même sens.

AJAX, tragédie de la Chapelle, 1684.

L'Éditeur, dans une épitre au prince de Conti, dit 'que le grand Conti avait senti sa grande âme touchée de l'image d'Ajax, qu'il avait ébauchée dans ses vers. Cependant il n'osa pas en risquer l'impression.

AJAX, tragédie de Poinsinet de Sivry, 1762.

Le fonds de cette tragédie est la dispute entre Ulysse et Ajax, au sujet des armes d'Achille. L'Auteur y a joint un épisode, où il fait d'Ajax un amant, qui est trahi par sa maîtresse.

Quelques jours après la chute de cette pièce, il parut une petite brochure d'une feuille d'impression, qui avait pour titre : l'Appel au petit Nombre, où le Procès de la Multitude; et pour épigraphe :

Ajax, ayant été mal jugé, entra en fureur, et prit un fouet pour châtier ses juges.

La brochure est entièrement du ton modéré de l'épigraphe.

AJAX, tragédie-opéra en cinq actes, avec un prologue, paroles de Ménesson, musique de Bertin, 1716.

Les amours d'Ajax pour Cassandre, fille de Priam, traversés par Chorèbe, prince de Thrace, font le sujet de

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