Images de page
PDF
ePub

mina, sans doute, à ce sacrifice. Une raison à-peu-près semblable lui fit abandonner le sujet d'Iphigénie en Tauride, dont il nous est resté le plan du premier acte en prose. Si l'on en croit quelques personnes, il avait aussi projeté de faire Edipe; mais il disait qu'il ne voulait point imiter Sophocle, parce qu'il était inimitable.

ALCESTE, tragédie-lyrique en trois actes, à l'Opéra, 1776; paroles du B. du Rollet, musique de Gluck.

Si ce poëme, dit le traducteur dans un avertissement, a quelque succès, ce sera à M. Cazabigni que nous en serons redevables. Non-sculement nous avons suivi en partie le plan de son Alceste, mais nous en avons encore emprunté plusieurs détails, afin de conserver un grand nombre de morceaux de la musique la plus passionnée, la plus énergique, la plus théâtrale, qu'on ait entendue sur aucun théâtre de l'Europe, depuis la renaissance de ce bel art.

[ocr errors]

Le public, en rendant d'ailleurs hommage aux talens de Gluck, ne parut pas disposé, même par habitude, prendre un grand plaisir à cette tragédie-lyrique. On y distingue des morceaux de la plus forte expression, qui désignent un maître supérieur mais les opinions ont semblé se réunir, pour décider que cet opéra est plus triste que touchant.

L'auteur du poëme avait Euripide et Quinault pour s'aider. Il devait avoir son propre cœur pour s'élever et nous attendrir. Quelles scènes pathétiques ne devaient pas. produire les différentes situations d'Alceste, amante et mère, jaune, adorée d'un époux qu'elle chérit; et se sacrifiant elle-même à la passion qui la détermine. Du

Rollet, dans cet ouvrage, ne s'est montré qu'un froid traducteur d'une composition glacée.

On n'a pas manqué de faire contre cet opéra quelques plaisanteries. Voici une épigramme moins mauvaise que le reste:

[ocr errors]

Pour Jubilé l'on représente Alceste :
Les confesseurs disent aux pénitens :
Ne craignez rieu; à ce drame funeste,
Pour station, allez tous, mes enfans!
Par-là bien mieux, dans ce tems d'abstinence,
Mortifiez vos goûts et vos plaisirs;

Et, si par fois vous avez des désirs,

Demandez Gluck pour votre pénitence.

ALCESTE, pièce en un acte de Saint-Foix. Cet ouvrage fut composé à l'occasion de la convalescence du Dauphin, 1752.

ALCIBIADE, comédie en trois actes de P. Poisson, tirée d'un roman de madame de Villedieu, 1731.

Socrate, à qui l'un de ses amis a confié, en mourant, Timandre, sa fille unique, la fait élever dans une solitude, où la jeunesse d'Athènes n'a aucun accès. Il se propose surtout d'en éloigner Alcibiade, qui, instruit en partie de ce qui se passe, veut juger du fait par lui-même. Après quelques méprises assez comiques, Alcibiade voit Timandre, l'aime et en est aimé. L'amour caché de Socrate pour sa pupille, celui d'une vieille astrologue pour Alcibiade, et la jalousie de Myrto, femme du philosophe, achèvent de jeter de la gaieté et du mouvement dans cette comédie.

Il faut dire néanmoins que l'auteur a fait de son Al

[ocr errors]

ALCIDIANE ou LES QUATRE RIVAUX, tragi comédie de Desfontaines, 1642.

Alcidiane, nièce d'Anaxandre, roi de la Gaule-Narbonnaise, est aimée de Périmène, d'Hermodante et de Philistre, princes de la cour d'Anaxandre', et de Thersandre, prince étranger. Ce dernier, qui se voit méprise d'Alcidiane, fait déguiser ses gens en Maures, qui feignent de vouloir enlever cette princesse; il parait en ce moment, et lès met en fuite. Tandis qu'il les poursuit, ou qu'il feint de les poursuivre, arrive Périmène, à qui Alcidiane fait le récit du prétendu service de Thersandre. Périmène ne prend point le change, et se doute de la supercherie de son rival: en effet, lorsque ce dernier reparaît, il le traite fort mal, et veut l'obliger à mettro l'épée à la main. Thersandre refuse le combat, et s'enfuit honteusement. Ensuite il se travestit, et, en présence des trois autres amans d'Alcidiane, il veut poignarder cette Princesse. Ils se présentent devant Anaxandre, et plaident chacun leur cause. Le roi décide en faveur de Périmène, et console Hermodante, en l'unissant à sa sœur. Philistre épouse Ormonde, princesse des Volsques.

ALCIDIANE, ballet en trois parties, par Benserade, musique de Lully, 1658.

Le roi qui devait danser, et qui dansa en effet dans ce ballet, s'étant rendu au lieu où il devait être représenté, ne trouva rien de prêt. Il envoyait incessamment des valets-de-pied à Lully, pour savoir quand on commencerait, et pour le presser. Mais, voyant que rien n'avançait, le roi lui dépêcha un valet de garde-robe pour lui dire qu'il se lassait d'attendre, et qu'il voulait absolument que l'on commençât. Cet homme dit au

musicien, que S. M. était dans une grande colère, et qu'elle ne pouvait plus attendre; Lully, songeant moins aux ordres pressans qu'on lui apportait, qu'à ce qu'il avait encore à faire, répondit d'un grand sang-froid: le roi peut attendre.

2

ALCIDONIS ou la JOURNÉE LACÉDÉMONIENNE drame en trois actes, en prose, avec des intermèdes, par un Anonyme, aux Français, 1773.

Glycérie, veuve et esclave d'un philosophe, est aimée d'Alcidonis; elle veut employer le peu de bien, qu'elle tient de son mari défunt, pour racheter son père de l'esclavage; mais on ne veut lui accorder sa liberté, qu'à condition qu'elle se rendra esclave à sa place. Glycérie ne balance pas à immoler son amour pour Alcidonis; elle veut sacrifier tout ce qu'elle possède, et sa liberté même, pour tirer son père de la servitude. Cette action généreuse touche la maîtresse de Glycérie, qui lui donne la liberté, et lui fait épouser son amant.

ALCINDOR, opéra-féerie en trois actes, par Rochon de Chabannes, musique de Dezède, à l'Opéra, 1787.

[ocr errors]

Le titre seul de cette pièce nous dispense d'en faire l'analyse. Ces Génies, qui, au moyen d'une baguette, enfantent des merveilles, transportent les spectateurs dans des palais enchantés, et font du bien et du mal sans raison, sont des personnages ridicules, ailleurs qu'à l'Opéra. Celui-ci, comme tous les autres, a l'avantage d'offrir un magnifique spectacle. Ballets, décorations, tout est digne du roi des Génies.

ALCINE, tragédie-opéra, avec un prologue, musique de Campra, 1705.

cibiade un petit-maitre, de Socrate un ennuyeux pédant, de la jeune écolière de Socrate, une innocente qui n'a rien appris à cette école; et de la femme astrologue, chargée par Socrate même de la direction de son écolière, une femme très-impertinente et très-folle. D'ailleurs, il manque à la pièce deux choses: la conduite et la vraisemblance.

ALCIBIADE, tragédie de Campistron, 1685.

Alcibiade, Général Athénien, exilé de sa patrie, se réfugie à la Cour de Perse, où il devient amoureux d'une princesse du sang royal. Il est aimé d'une autre princesse qui le protége d'abord, et ensuite lui devient contraire. Le roi l'invite à prendre le commandement de l'armée, qu'il fait marcher contre la Grèce, etc. Mais, si le fonds est le même dans les deux pièces, quelle différence dans les details! quelle vivacité d'intérêt répandue dans le quatrième et cinquième actes! Ce héros y est peint avec toutes les qualités que lui donne l'Histoire. Artaxerce, tont occupé de sa gloire et de celle de ses États, agit et parle en grand roi et en bon politique. L'exposition que lui fait Alcibiade des forces, de l'intelligence, du courage et de l'intrépidité des Athéniens, est un discours fort touchant, surtout dans la bouche d'un proscrit. Il y a peut-être un peu trop d'art dans l'amour de Palmis et d'Arthémise pour ce Général; mais cette pièce, pleine de situations heureuses, offre à la fois la peinture des mœurs grecques et persannes, et un grand tableau des guerres de ces deux peuples. Quelques maximes trop communes, quelques longueurs dans les détails dépa

rent toutes ces beautés.

On a accusé l'auteur de cette pièce, de n'avoir fait qu'une

[ocr errors]
« PrécédentContinuer »