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ger. Le corps de Ceyx est jeté par les flots sur le ri vage. Alcyone veut se précipiter dans la mer: Neptune l'arrête et rend la vie à Ceyx. Les amans reçoivent l'immortalité, qui doit éterniser leurs amours.

ALEXANDRE, tragédie de Racine, 1666.

Bondaroy donna une tragédie d'Alexandre en 1573, Hardy en 1626, Boyer en 1666..

Alexandre parut à peine, qu'il sembla produire, sur la scène française, les mêmes mouvemens que ce héros avait autrefois excités dans l'Inde: on l'admirait et on le combattait en même tems. On trouvait Porus plus grand que son vainqueur; cependant, à examiner la chose de près, la victoire remportée par Alexandre, et l'idée qu'Ephestion, Taxile et Porus lui-même donnent de ce héros, le rendent plus grand que son ennemi.

Racine, voulant donner sa tragédie au public, la lut à Corneille, qui lui dit: Cette pièce me fait voir en vous de grands talens pour la poésie; mais ces talens ne sont point pour le tragique. Il lui conseilla de s'appliquer à tout autre genre. Corneille n'était point jaloux ; mais il préférait Lucain à Virgile, et c'est de lui que Boileau a dit:

Tel excelle à rimer, qui juge sottement.

Tel s'est fait, par ses vers, admirer dans la ville,
Qui jamais de Lucain n'a distingué Virgile.

Les amis de Racine l'avaient assuré de la bonté de sa pièce; sur cette confiance, il la fit jouer par la troupe de Molière, et la pièce tomba. Il s'en plaignit à ceux qui lui avaient conseillé de la faire représenter. Votre

pièce

pièce est excellente, lui répondirent-ils; mais vous la donnez à une troupe qui n'entend que le comique ; faitesla jouer à l'Hôtel de Bourgogne; vous verrez quel succès elle aura. Ce conseil fut suivi, et la pièce réussit trèsheureusement. Le parti que prit Racine, de faire jouer sa tragédie sur un autre théâtre, fut cause que Mlle. Du la meilleure actrice de la troupe de Monsieur, la quitta pour passer dans celle de l'Hôtel de Bourgogne ; ce qui mortifia Molière, et fut, entre Racine et lui, la source d'un refroidissement qui dura toujours, quoiqu'ils se rendissent mutuellement justice sur leurs ouvrages.

Un bel-esprit se trouvant à un sermon auprès d'un abbé, celui-ci faisait des contorsions épouvantables, et des grimaces de désespéré, en répétant sans cesse ces mots: O Racine, Racine! Après le sermon, le bel-esprit, curieux de savoir ce qui agitait si fort cet ecclésiastique, prit la liberté de le lui demander avec l'air de l'intérêt. Eh quoi ! monsieur, lui dit l'abbé, vous ne savez pas ce qui est arrivé à Racine, au sujet de sa tragédie d'Alexandre; il la donna d'abord à la troupe de Molière, et elle n'eut pas de succès; mais, l'ayant fait jouer ensuite à l'Hôtel de Bourgogne par d'excellens acteurs, elle enleva tous les suffrages. Voilà, monsieur, une partie de ce qui m'arrive à moi-même. C'est moi qui ai composé le sermon que vous venez d'entendre ; c'est, de l'avis des connaisseurs, un discours parfait. Je l'ai donné à débiter à ce bourreau; voyez quel effet cela produit dans sa bouche! Mais je ferai comme Racine; je lui ôterai mon sermon, et je le ferai prêcher par quelqu'un, qui s'en acquittera mieux que lui.

ALEXANDRE, tragédie de Fénélon, donnée à Tours

K

avec succès en 1753. L'auteur, après y avoir fait des corrections, l'a remise au théâtre en 1763, et l'a fait réimprimer en 1773.

ALEXANDRE AUX INDES, tragédie - opéra en trois actes, à l'Opéra, 1783, paroles de M. Morel, mu→ sique de Méreau.

Comme le sujet est presque absolument le même que, celui de l'ALEXANDRE de Racine, nous nous dispenserons d'en donner l'analyse.

Cette pièce offre de l'intérêt sans amour; le style en est noble, et plus soigné que dans la plupart des autres opéras. On a trouvé la musique belle,

mais

peu

variée.

ALEXANDRE-SÉVÈRE, (Marcus Aurelius.)

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Cet Empereur fit ôter aux comédiens les robes précieuses, dont Héliogabale leur avait fait présent; et, à la place de l'or et de l'argent dont elles étaient brodées, il voulut qu'elles fussent de laine galonnée en cuivre; et qu'ils fussent de plus nourris et traités en esclaves; ce qui parut d'autant plus contradictoire, que personne n'aimait plus le spectacle que cet Empereur.

ALEXIS, poëte comique Grec, oncle de Ménandre, florissait du tems d'Alexandre-le-Grand, vers l'an 363 avant J. C. On trouve des fragmens de ce poëte dans VETUSTISSIMORUM BUCOLICA GNOMICA, etc.

ALEXIS et DAPHNÉ, pastorale, paroles de Chabanon, musique de Gossec, à l'Opéra, 1775.

Le sujet d'Alexis est tiré d'une idylle de Gessner, intitulée: LA JALOUSIE.

Alexis aime Daphné. Il s'est éloigné quelque tems du hameau; il voit avec inquiétude, à son retour, Myrtil, berger qu'il ne connaît point, auprès de sa bergère. La jalousie l'engage à épier les actions de son amante. Il se cache, à la faveur de la nuit, derrière l'autel de Vénus, où Daphné et Myrtil viennent offrir des guirlandes et former des vœux. Ces vœux sont pour Alexis luimême. Il reconnaît en même tems que Myrtil n'est point son rival, mais le frère de Daphné. Il tombe alors aux pieds de sa bergère, et il lui avone sa jalousie, qu'elle excuse comme un témoignage de son amour. Vénus descend dans un char, et assure le bonheur de ces amans fidèles.

ALEXIS ou L'ERREUR D'UN BON PÈRE, opéra en un acte, par MM. Marsollier et d'Aleyrac, aux Italiens, 1797.

Maltraité par une belle-mère, un fils quitte la maison paternelle à onze ans ; mais, après la mort de celle-ci, ily revient sous le nom d'Alexis, et comme neveu, du jardinier. Depuis l'époque de son départ jusqu'à celle de son arrivée, il s'est écoulé sept années, qu'il a employées à acquérir des talens. Croyant avoir perdu son fils, sans espoir de le retrouver, le père a recueilli une jeune orpheline; Alexis, installé chez son père, parvient bientôt à intéresser, et cette jeune personne, et son père lui-même. Celui-ci veut absolument savoir son histoire et celle de ses parens. Alexis la lui raconte : Touché de ses malheurs, il veut le réconcilier avec sa famille ; il écrit même une lettre sous la dictée de son fils. Mais voici le nœud de l'intrigue: il s'agit de mettre l'adresse à cette lettre Alexis se trouble; le père voit son em

barras et conçoit des soupçons. Enfin Alexis se jette aux pieds de son père, qui oublie le passé et lui rend sa tendresse. Il fait plus; il lui accorde la main de la jeune orpheline.

Le sujet de cet opéra est tiré de l'ENFANT DU-CARNAVAL.

ALEXIS et JUSTINE, comédie en deux actes, mêlée d'ariettes, paroles de M. Monvel, musique de Dezède, aux Italiens, 1785.

Le ton de ce drame est beaucoup trop élevé pour le rang des personnages. La vertu et la noblesse des sentimens sont de tous les états, sans doute; mais l'expression n'en est pas la même dans tous, et elle varie suivant les conditions. Un paysan, un homme du commun ne doit point s'expliquer, comme un homme de qualité. C'est ignorer, ou, pour le moins, oublier les usages et les convenances, que de prêter à tous les états le même langage et le même style. Ce défaut est trèscommun à nos auteurs dramatiques, et l'on ne saurait trop les engager à l'éviter.

ALEYRAC (M. d'), compositeur français, 1808. Il a fait la musique d'une foule de pièces, dont le succès est dû, en grande partie, à ses rares talens; chacune de ses partitions offre presque toujours réunis le sentiment, l'énergie et la grace. Un chant facile, des airs mélodieux et la connaissance du style dramatique caractérisent les ouvrages de ce compositeur, qui jouit d'une brillante réputation.

ALFIERI (N. Comte), poëte tragique Italien, mort en 1799.

Le mérite de ses ouvrages égale leur célébrité. On peut

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