Images de page
PDF
ePub

sujet ; mais, ce qui rend la pièce supportable, c'est particulièrement la musique, dont M. Lebreton l'a enrichie.

AMANT ARBITRE (1'), comédie en un acte, en vers, de M. Ségur jeune, à la Cité, par les comédiens de l'Odéon, 1793.

Une femme légère et un peu coquette s'imagine qu'elle n'est plus aimée de son mari; et, dans cette supposition, elle est prête à s'en séparer. Le mari plus sage, et qui n'a pás comme sa femme la manie du divorce, lui propose de s'en rapporter, pour la décision de son affaire, à un jeune avocat, qui a été autrefois l'amant de sa femme. Cette femme, qui a pourtant de la vertu avec tous ses défauts, récuse un arbitre aussi dangereux. Mais l'avocat° veut absolument remplir ses fonctions d'arbitre; et, après plusieurs épreuves, il parvient à réunir les époux.

Cet ouvrage renferme des détails agréables, et le public le voit toujours avec plaisir.

AMANT AUTEUR ET VALET (l'), comédie en un acte, en prose, par Cérou, aux Italiens, 1728.

Eraste, jeune homme de famille, qui cultive les lettres, est amoureux d'une jeune veuve, nommée Lucinde. Mais sa timidité l'ayant empêche de se découvrir, il n'a imaginé d'autre moyen, que de se mettre à son service, pour jour du plaisir de la voir plus souvent. Mais bientôt son valet Frontin, qu'il a introduit avec lui chez Lucinde, vient lui apprendre que Mondor, son oncle, est arrivé du Canada. Eraste en est d'autant plus affligé, qu'il reconnait dans cet oncle un rival, qui presse Lucinde d'accepter sa main avec une fortune considerable. Un autre sujet de crainte l'agite encore : il a laissé des vers sur la toilette de Lucinde, qui veut absolument en savoir l'auteur, et

[ocr errors]

même accuse Mondor de les avoir faits. Il s'en défend, en protestant qu'il n'a jamais fait que des lettres-de-change. Ensuite, il lit les vers, mais si mal, qu'Eraste, qui souffre de les voir ainsi estropier, les prend, et les lit luimême avec beaucoup d'expression. Mondor avoue, par complaisance, qu'il faut bien qu'ils soient de lui, puisque Lucinde le veut absolument ; mais il la prie, en sortant, de faire plus d'attention à sa prose, qui est plus sonore que ses vers. Lucinde consulte ses gens sur le mariage, que ce amant suranné lui propose. Eraste, pour l'en dissuader déploye beaucoup plus d'éloquence, qu'un valet n'a cou tume d'en avoir. Lucinde sait, par ce moyen, à quoi s'en tenir sur le chapitre des vers. Lisette, qui devient amoureuse d'Eraste, et Frontin, qui compose les mémoires de sa vie, tandis qu'Eraste corrige les épreuves d'un roman produisent des situations comiques. A la fin on découvre la naissance d'Eraste; et Lucinde, touchée de ses senti mens ne met plus d'obstacles à son bonheur.

[ocr errors]

AMANT BOURRU (l'), comédie en trois actes, en vers, de M. Monvel, au Théâtre Français, 1777.

Le style de cet ouvrage est pur et correct. Il a obtenu le plus grand succès, et est resté au théâtre. Le mélange de sensibilité dans l'ame, et de grossièreté dans les manières, est un caractère fort théâtral, a dit La Harpe,en parlant de cette pièce. Il y a du naturel et de l'esprit dans le dialogue; et l'ouvrage est de ce genre mixte, qui inspire la gaieté et l'attendrissement.

AMANT CACHÉ (l'), canevas Italien, en trois actes, 1716.

Cette comédie fut d'abord représentée à la Roquette, chez le Duc de Noailles, à l'occasion du mariage de ma

demoiselle de Noailles, sa fille, avec le Prince Charles d'Armagnac. M. de Noailles avait donné aux Comédiens le sujet de cette pièce, et il leur fit présent de tous les habits nécessaires pour la representation.

AMANT DÉGUISÉ (l'), ou Le Jardinier supposÉ, : comédie en un acte, en vers, mêlée d'ariettes, par Favart, musique de Philidor, auxItaliens, 1769.

L'intrigue de cette pièce est agréable, mais très-compliquée. Elle obtint un succès, dû principalement au style de l'Auteur, et au charme de la musique.

AMANT DE LUI-MÊME (l'), comédie en un acte, en prose, par J. J. Rousseau, aux Français, 1752.

Valère, amant d'Angélique, est idolâtre de sa figure, fait sa toilette comme une femme, met du rouge et des mouches, et n'est occupé continuellement que de lui-même et de sa parure. Lucinde, sa sœur, pour le corriger de ce ridicule, imagine de faire faire le portrait de son frère, et de le représenter sous des habits de femme. Angélique a de la peine à se prêter à cette plaisanterie, qui peut indisposer son amant contr'elle, s'il soupçonne qu'elle y ait eu quelque part. Lucinde se charge donc seule de faire mettre le portrait sur la toilette de son frère. A l'inspection' de ce tableau, Valère est enchanté. Persuadé que toutes les beautés de la ville doivent, en le voyant, devenir amoureuses de sa figure, il croit que l'une d'elles lui a fait ce cadeau, pour réussir à lui plaire. Bientôt il trouve dans ce portrait presque tous les traits de son visage; et c'est une raison de plus, pour lui faire rechercher avec empressement l'aimable objet, dont, aux dépens d'Angélique, il est devenu éperduement amoureux. Il découvre enfin le tour qu'on lui

a joué; il en est humilié, et il avoue qu'on l'a guéri d'un ridicule qui faisait la honte de sa jeunesse; mais qu'il prouvera désormais à sa chère Angélique, que, quand on aime bien, l'on ne songe plus à soi-même.

Au sortir de la représentation de cette pièce, qui n'eut point de succès, Rousseau entra dans le café voisin de la comédie, et dit tout haut, au milieu d'une foule de monde : La pièce nouvelle est tombée; elle mérite sa chute; elle m'a ennuyé; elle est de Rousseau de Genève ; et c'est moi qui suis ce Rousseau.

AMANT DE SA FEMME (l'), comédie en un acte, en vers, par Dorimont, 1661.

Léandre, mari de Climèue, devient amoureux d'une dame masquée, qu'il trouve dans la maison de Caliste, jeune coquette aimée de Lucidor. La passion de Léandre est si vive, que, dès la première entrevue, il jure à son inconnue un amour éternel; et, malgré les représentations de son valet Scapin, promet de lui apporter la bague de sa femme, qui vaut quatre cents pistoles. Climène, car c'est ellemême qui s'est déguisée pour éprouver son mari, n'a pas plutôt reçu la bague, qu'elle se demasque. Leandre fort surpris se jette aux genoux de Climène, lui demande pardon, et rejette sa faute sur l'effet d'une sympathie, qui le porte à l'aimer, même sans la connaitre. Climène veut bien se contenter de cette excuse; et cet éclaircissement sert à désabuser Lucidor, qui avait témoigné quelque jalousie contre Léandre, au sujet des visites qu'il rendait à Caliste. Dorimont se vante de ne devoir qu'à lui l'invention de cette petite comédie. L'intrigue en est simple, mais spirituelle. Lafont s'est servi du même sujet, pour composer son acte de la Femme, dans son ballet lyrique

M

des Fêtes de Thalie; et Boissy, dans sa comédie de la Rivale d'elle-même, n'a fait, à peu de chose près, que mettre en prose la comédie de Dorimont.

AMANT INDISCRET (l'), ou LE MAÎTRE ÉTOURDI, comédie en cinq aetes, en vers, de Quinault, 1654.

On peut remarquer dans cette pièce beaucoup de rapport avec l'Étourdi de Molière. Les rôles de Lélie et de Mascarille, dans ce dernier, semblent avoir été calqués' sur ceux de Cléandre et de Philipin, dans la pièce de Quinault. Il est également question ici de deux rivaux qui se disputent la même maîtresse; mais, dans Molière, il ne s'agit que de duper un patron avare; et, dans Quinault, c'est une mère que l'on trompe.

Quinault, n'ayant pas trouvé un rapporteur, chez lequel il était allé avec un gentilhomme qui avait un procès, mena ce gentilhomme à la comédie. On jouait ce jour-là l'Amant indiscret. Rien ne fut égal à l'étonnement du provincial, lorsqu'il vit des personnes de la première qualité féliciter Quinault sur la beauté de sa pièce, et l'embrasser sur le théâtre. Mais ce même homme fut bien plus surpris encore, d'entendre ensuite Quinault parler devant son rapporteur dans tous les termes de la chicane, et de lui voir donner à l'affaire un tour si favorable, que le gain de son procès ne lui parut pas douteux.

AMANT JALOUX (l'), comédie en trois actes, mêlée d'ariettes, de MM. d'Hell et Grétry, aux Italiens, 1778.

Il n'y a pas de pièce à ce théâtre, dont l'intrigue soit plus heureusement conçue ; la musique est un des chefs-d'œuvre de Grétry.

« PrécédentContinuer »