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l'amoureux Azor changé en statue. La jeune Chloé, bonne amie d'Almire, est soupçonnée de ne venir là, que pour partager les douleurs et les larmes de sa compagne. Point du tout; c'est l'Amour lui-même qui rend la vie à la statue, et laisse la tendresse à la vieille.

Cette pièce ne parut point à la Comédie-Française, quoiqu'elle fût d'abord destinée pour ce théâtre. La mort de Mlle. Guéant, qui devait y jouer le premier rôle, fit changer cette destination.

AMANT STATUE (l'), de Desfontaines, remise au Théâtre Italien en 1785, sous la forme d'opéra-comique.

L'amant paraît en statue sous les yeux de sa maîtresse, mais en statue animée par l'art, et jouant très-bien de la flûte; ce qui donne lieu à un dialogue fort vif et plein d'une gaieté, qu'admet le vaudeville, mais dont la musique semble, pour ainsi dire, un peu étonnée. Quoi qu'il en soit, cette bagatelle fut très-vivement applaudie, ainsi que Mlle. Renault dans le rôle de Célimène, où elle déploya cette étonnante facilité de chant, qu'on a toujours admirée.

On trouva dans la musique, la fraîcheur, la grâce et la légèreté, qui caractérisent les autres compositions de M. d'Aleyrac.

AMANT SUPPOSÉ (l'), ou LE MIROIR, opéra-comique en un acte, tiré d'une histoire de Dufresny; avec un divertissement et des vaudevilles, par Panard, à la Foire Saint-Laurent, 1739.

Damis, amoureux de Lucile, fille de madame Argante, et craignant un refus, en fait la demande au nom d'un de ses amis. Sa proposition est acceptée par la mère; mais Lu

cile, à qui elle en fait part, n'en paraît pas contente, et répond qu'elle ne saurait se résoudre à se séparer de sa mère. La véritable raison de son éloignement pour ce mariage, c'est qu'elle a pris du goût pour Damis. Ce dernier, qui s'en est aperçu, en ressent une satisfaction extrême ; et, dans une longue conversation qu'il a avec Lucile, lorsqu'il la presse de s'expliquer, elle lui remet une boîte, en lui disant qu'il y verra le portrait du cavalier, à qui elle a engagé son cœur. Damis ouvre la boîte, et se voit représenté dans la glace qu'elle renferme. Il se jette avec trans-` port aux pieds de sa maitresse, et lui avoue son stratagême. Madame Argante, qui survient, consent au mariage des

deux amans.

- AMANT TIMIDE (l'), ou l'ADROITE SOUBRETTE, comedie en un acte, en vers, par M. Chateauneuf, im➡ primée en 1803, avec cette épigraphe :

Quel tourment de se taire, en voyant ce qu'on aime!

RACINE.

On trouve dans cette pièce de jolies scènes, et un style agréable et facile.

AMANT TRAVESTI (l'), comédie en deux actes, en vers, mêlée d'ariettes, par M. Dubreuil, musique de Désaugiers, au Théâtre de Monsieur, 1790.

Le conte du Muletier de la Fontaine a fourni à M. Dubreuil, auteur de l'Iphigénie de M. Piccini, le sujet de l'Amant travesti. Lisandre a une troupe de valets, parmi lesquels se trouve Clitandre, amant déguisé de sa pupille. Celui-ci prend des habits semblables à ceux du tuteur, et s'introduit la nuit dans la maison. Lisandre le rencontre,

et, ne sachant quel est celui de ses valets qui a en cette témérité, il va les visiter tous dans leurs lits, et coupe les cheveux à Clitandre pour le reconnaître. A peine est-il parti, que Clitandre se lève, et va couper de même les cheveux aux autres valets; ce qui déconcerte le tuteur. Enfin, Clitandre se fait connaître pour ce qu'il est, et obtient la main de sa maîtresse.

Cette pièce est faiblement écrite, et la musique seule a pu la soutenir.

AMANT VOLAGE (1'), comédie en trois actes, en vers, par M. Maugenet, au Théâtre des Variétés, 1803.

Cette pièce était digne de figurer sur la scène française; car elle a obtenu aux Variétés un succès tel, qu'un grand nombre de représentations n'ont pu rallentir l'enthousiasme du public. L'Amant volage est un modèle d'inconstance, de légèreté, d'esprit et de grâce. Changeant aussi souvent d'état que de maîtresse, il pourrait donner le ton aux plus aimables étourdis. L'Inconstant de Collin-d'Harleville semble, au premier coup-d'œil, avoir fourni le sujet de cette pièce; mais, en l'examinant avec soin, on peut se convaincre que la ressemblance n'existe que dans le caractère, et non dans les moyens, qui sont tous différens. Le style de cette comédie est naturel et rempli d'agrément; le dialogue en est facile et ingénieux; en un mot, les pensées ont toute la finesse et le brillant, que l'on peut exiger de la comédie de caractère.

AMANTE AMANT (l'), comédie en cinq actes, en prose, de Campistron, 1684.

Campistron a constamment désavoué cette comédie parce qu'il la trouvait indécente: il règne, en effet, dans

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la pièce un air de liberté, qui va jusqu'à la licence. L'auteur la composa pour consoler une actrice, qui, par une querelle de comédiens, n'avait pu jouer un rôle d'homme, dans la Femme Juge et Partie. Cette actrice était la Raisin qu'il aimait; il fit pour elle le rôle d'Angélique, habillée en homme. Elle se piquait d'avoir la jambe belle; c'était pour la faire briller.

AMANTE CAPRICIEUSE (l'), comédie en trois actes, en vers, par Joly, aux Italiens, 1726.

Clitandre aime Orphise, malgré tous ses caprices: il en est aimé, et elle lui a promis de l'épouser; mais elle se repent bientôt de sa promesse, et lui fait dire de ne plus penser à ce mariage. On conseille à Clitandre de cesser de la voir pendant quelque tems, pour éprouver, par cette absence, s'il en est aimé. Il a beaucoup de répugnance à y consentir; il s'y résout néanmoins; et Orphise, qui le soupçonne d'inconstance, l'envoie chercher. La brouillerie et le raccommodement se suivent de près: notre capricieuse promet de nouveau de l'épouser, et se rétracte encore; et, de caprice en caprice, ils arrivent au point de signer enfin le contrat. Tous ces caprices ne sont pas assez variés; et l'on peut reprocher à l'auteur d'avoir renfermé son action dans un cercle trop étroit.

AMANTE DIFFICILE (l'), comédie en cinq actes, en prose, par la Motte, aux Italiens, 1731.

Le succès de l'Italien marié à Paris, et la manière dont Lélio et Flaminia dialoguaient leurs scènes, firent douter à plusieurs personnes, qu'elles fussent en effet jouées à l'impromptu. Les ennemis de la troupe italienne et les Comédiens Français appuyèrent ces soupçons. Cette question était continuellement agitée dans Paris, et surtout au

café de Gradot, où les gens de lettres s'assemblaient alors. Rémond de Sainte-Albine, qui depuis s'est fait connaître d'une manière avantageuse, quoiqu'à peine âgé de dix-huit ans, fréquentait déjà les auteurs les plus distingués, et en était estimé. Témoin de cette dispute, il proposa, pour s'assurer du talent des comédiens, de leur faire un canevas qu'on les engagerait à remplir sur-le-champ. On applaudit à cette idée, et du Fresny fut chargé de l'exécuter. Ce dernier accepta la commission, et promit de tracer en peu de jours un plan de comédie, dans lequel on pourrait employer les meilleurs acteurs italiens. On devait les inviter à se trouver dans un jardin, que la Motte, du Fresny, Boindin, et quelques autres gens de Lettres louaient en commun, Mais, soit que du Fresny fût occupé de quelque autre ouvrage, soit qu'il ne lui vînt point d'idée convenable à ce projet, il ne s'acquitta point de sa promesse, même après avoir obtenu un second délai ; et Sainte-Albine remplit lui-même le projet dont il avait donné l'idée. Il apporta, quelques jours après, au café de Gradot, un canevas en cinq actes, détaillé scène par scène, et intitulé: Lélio vainqueur des épreuves de la constance. La Motte applaudit beaucoup au sujet de cette pièce, et, y trouvant des situations véritablement comiques, il se chargea d'en remplir quelques scènes. Elle fut jouée avec beaucoup de succès, le 17 octobre 1716, sous le titre de l'Amante difficile, ou l'Amant constant. La Motte la récrivit depuis en entier, et la remit au théâtre, sous le même titre, en 1731, avec des divertissemens mêlés de chants et de danses, dont Mouret avait fait la musique.

AMANTE FRIVOLE (l').

Les Comédiens Français ont, de Marivaux, une pièce

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