Images de page
PDF
ePub

précieuses. Quelques-unes des colonnes ressemblent à des masses de rubis, d'émeraudes, d'améthystes, de saphirs, etc. En différens lieux de cette plaine spacieuse, on aperçoit les huttes des mineurs et de leurs familles ; quelques-unes sont éparses, d'autres rassemblées, et formant des espèces de villages. Ces ouvriers ont peu de communication avec le monde, qui est au-dessus d'eux; plusieurs naissent et passent leur vie dans cette demeure profonde, sans se soucier de voir la lumière du jour; quelques-uns même ne peuvent se former une idée, ni du cieł, ni des villes qui sont au-dessus de leurs têtes. La police est trèsbien maintenue dans ces gouffres; il y a plusieurs églises, des prêtres, des juges. Au milieu de la plaine, on découvre le grand chemin qui conduit à l'ouverture de la mine, et sur lequel roulent un grand nombre de voitures, chargées de masses de sel. Cette mine est si vaste, qu'on ne saurait la parcourir en une semaine. Par l'effet du plus heureux hasard, il coule au travers une source d'eau douce, qui suffit à tous ceux qui l'habitent. La satisfaction des étrangers, qui considèrent ces phénomènes, est troublée par la nécessité où ils sont de remonter par la même route, qu'ils ont eu tant de peine à parcourir. Le retour est en effet plus pénible que la descente car on ne fait guère plus de cérémonie pour un homme que l'on remonte , que pour

une masse de sel.

AMÉLIE, tragi-comédie de Rotrou, 1636.

L'amour prend ici une face toute nouvelle. Captif sous l'autorité d'un père, conduit par une confidente adroite, et devenu plus fort par les difficultés qu'on lui oppose l'amant triomphe de tous les obstacles par une suite d'évé nemens bien ménagés; et l'on oblige le père d'Amélie à

consentir à l'hymen de sa fille. Cette pièce est froide, mais d'ailleurs assez bien conduite; les incidens en sont lies au fonds du sujet, plus naturellement que dans la plupart des comédies de Rotrou.

AMÉLIE DE MANSFIELD, drame en cinq actes, en prose, par M. Belin, au Théâtre Français, 1805.

Amélie, abandonnée de sa famille, parce qu'elle s'est laissé séduire par un mauvais sujet qu'elle a enfin épousé, s'est retirée, après la mort de son mari, dans les montagnes de la Suisse, où Arnolphe, son oncle, s'est acheté une habitation. A l'exemple des solitaires du mont SaintBernard, elle va chaque jour dans les glaciers porter des secours aux voyageurs égarés. Ce sont-là, sans contredit, de belles actions: mais, comme nous ne voulons pas la suivre dans toutes ses courses, disons seulement qu'elle a le bonheur de sauver un cousin, et qu'elle finit par l'épouser.

AMÉLIE DE MONTFORT, drame lyrique en trois actes, paroles de M. Gauthereau, musique de M. Jadin, au Théâtre-Feydeau, 1792.

Cette pièce, dont la musique vaut infiniment mieux que les paroles, attend encore sa troisième representation.

AMÉLIE ET MONTROSE, drame en quatre actes et en prose, au Théâtre Italien, 1783.

Montrose, dont le père a été décapité, et qui est luimême proscrit par Cromwel, est l'amant d'Amélie, fille du lord Suffolk, favori de l'usurpateur; ce lord vent la marier à Surrey, qui l'aime aussi avec passion. Montrose, à la fois ami et rival de Surrey, à peine de retour en Angleterre, s'empresse d'aller revoir Amelie, qu'il détermine à passer en France avec lui. Surrey, dans un

emportement jaloux, trahit les secrets de Montrose devant un certain Sadley, qui lui propose de dénoncer son ami; mais Surrey se refuse avec horreur à une trahison aussi noire. Sadley n'en suit pas moins son indigne projet, et parvient aisement à faire arrêter Montrose, que Cromwel fait conduire à la tour. Alors Surrey s'introduit dans sa prison, et fait évader son ami, en l'enveloppant dans son propre manteau. Cromwel indigné allait faire mourir Surrey à la place de Montrose, quand le peuple se révolte. Alors Cromwel sacrifie son ressentiment à sa politique : le généreux Surrey prie Suffolk d'unir Amélie à Montrose; le lord y consent, et les amans deviennent époux.

Cette pièce, quoique romanesque et compliquée, est pleine d'intérêt la scène de la prison est une des plus pathétiques, qu'on ait mises au théâtre.

[ocr errors]

Tout l'art de l'auteur d'Amélie, et c'en est un bien grand, est d'attacher et d'intéresser. Surrey, emporté par les fureurs de la jalousie, jusqu'à trahir le secret de l'amitié, Surrey, revenant à lui-même, honteux de son égarement, sacrifiant son amour, et même sa vie, au désir de se punir offre un caractère aussi touchant que noble. C'est le premier, peut-être même le seul, qui soit bien soutenu dans tout le cours du drame, et c'est lui qui en a fait le grand succès.

d'une erreur,

AMÉLISE, tragédie en cinq actes et en vers, de M. Ducis, 1764.

Les comédiens avaient reçu cette pièce avec transport, la vantaient avec enthousiasme, et se flattaient qu'elle soutiendrait leur théâtre pendant l'hiver. Elle n'eut cependant qu'une représentation. Quoiqu'il y eut trois armées sur la

scène au troisième acte, les huées des spectateurs mirent en fuite tous ces fiers combattans.

AMÉNOPHIS, tragédie de Saurin, 1750.

Cette tragédie, malgré la multiplicité de ses incidens, n'est pas sans quelqu'intérêt, mais le style en est faible. Son dénouement a été plusieurs fois employé.

AMESTRIS, tragédie de Mauger, 1747.

On fit, dans le tems, une parodie-pantomime, en un acte, de cette tragédie, sous le titre du Polygame; elle fut jouée à l'Opéra-Comique; en voici le sujet. Pierrot, marié et inconstant, a fait la conquête d'une coiffeuse, et veut épouser le nouvel objet de son amour. Il fait donner congé à sa femme par un huissier; celle-ci déchire le papier, vient trouver sa rivale, et met en pièces la bou tique de cette coiffeuse: un déluge de poupées, de coiffures et de papillottes voltige par la fenêtre ; la mère même de la coiffeuse en est précipitée. La fille se sauve milieu des débris, et va trouver Pierrot, qui la conduit chez le notaire,pour passer avec elle un contrat de mariage. Alors survient sa femme, qui fait voir au notaire que Pierrot est son mari. Les témoins indignés jettent la coiffeuse dans la mer ; et Pierrot, accablé de douleur, veut se poignarder, mais sa femme l'en empêche; enfin, il se retire, trop puni de se voir obligé de vivre avec elle.

au

AMI DE LA MAISON (l'), comédie en trois actes, en vers, mêlée d'ariettes, par Marmontel, musique de M. Grétry, aux Italiens, 1772.

Célicour, jeune militaire, amoureux de sa cousine Agathe, est choqué du pédantisme d'un M. Cliton, qui a oute la confiance d'Orphise, mère de sa maîtresse, et qui

[ocr errors]

même donne à Agathe des leçons de géographie, et å Célicour des leçons de morale. Les unes, que Célicour trouve trop longues, et les autres, qu'il trouve trop sèches, lui déplaisent également. Orphise n'est point favorable à l'amour des deux jeunes amans; elle voudrait fille pour sa un homme sensé, tel que Cliton, qui, de son côté, ne s'oublie point, et, tout en donnant ses leçons de géographie, fait sa déclaration à son écolière. Il lui écrit une lettre, dont les jeunes gens tirent avantage, en le menaçant de la montrer à Orphise, s'il refuse d'user de l'ascendant qu'il a sur l'esprit de cette femme, pour la déterminer à donner son consentement à leur mariage. Cliton se voit obligé de céder à leur désir, et son avis entraîne celui d'Orphise.

[ocr errors]

AMI DES LOIS (l'), comédie en cinq actes, par M. Laya, au Théâtre de la Nation, 1793.

Cet ouvrage obtint un succès d'enthousiasme. On y remarque des portraits dessinés avec force, et un plan assez bien conçu. Le style offre souvent de la chaleur, de la noblesse et de l'énergie.

AMI DE TOUT LE MONDE (l'), comédie en un acte, en prose, d'un anonyme, 1673.

Dans une des représentations de cette comédie, à Lyon, un acteur, que le public tra tait toujours mal, mais qu'il traita encore plus mal ce jour-là, s'avança sur le bord du théâtre, en secriant: Ingrat Parterre, que t'ai-je fait? On peut juger combien cette touchante apostrophe divertit l'assemblée. Le lendemain, on ne demandait plus à la porte un billet de parterre; on disait : Donnez-moi un Ingrat.

AMI

« PrécédentContinuer »