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AMI DE TOUT LE MONDE (l'), comédie en deux actes, en prose, de M. Picard, au Théâtre de l'Impératrice, 1804.

Parmi les traits les plus originaux, on trouve des choses communes et des négligences, suites nécessaires de la précipitation que met, dans tous ses ouvrages, l'imitateur de d'Ancourt.

AMIEL (N.), directeur associé du Théâtre Montansier.

Il a joué long-tems la comédie avec quelque succès. Il était un peu froid; mais il avait de l'intelligence et du naturel.

AMINTE DU TASSE (1'), pastorale en cinq actes, en vers, par Raissiguier, 1631.

Une anecdote du tems ́ nous apprend que les dame, furent très-offensées de ces quatre vers, qui se trouvent dans cette pastorale :

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Le respect près des dames

Ne soulage jamais les amoureuses flammes:
Et, qui veut en amour tant soit peu s'avancer,
Qu'il entreprenne tout, sans craindre d'offenser.

AMIS A L'ÉPREUVE (les), comédie en un acte et en vers, par M. Pieyre, aux Français, 1787.

On trouve peu de comique, mais assez d'intérêt dans cette petite pièce; les scènes en sont filées et coupées avec adresse : le dialogue en est généralement naturel et agréable; on a même applaudi à quelques vers tournés avec facilité, et dans lesquels on trouvede l'esprit et deu la grâce. Cet ouvrage, dont le fonds ressemble un pe à celui de l'Amitié à l'Epreuve, conte moral de Mar

montel, ne peut que faire honneur à l'auteur de 'Ecole des Peres.

AMIS DE COLLÉGE (les), comédie en trois actes, en vers y de M. Picard, au Théâtre-Louvois, 1797.

Trois jeunes gens, après s'être juré une amitié inalté rable au Collége, se retrouvent dans la société. L'un est devenu poëte dramatique; l'autre est menuisier, et le dernier ne fait rien. Le poëte a besoin d'argent; il demande cent éçus à emprunter à Derville, qui ne les lui prête qu'avec répugnance; le poëte s'en aperçoit, se fàche et lui rend son argent. Alors il s'adresse au menuisier. Celui-ci promet, et ne peut, avec toute sa bonne volonté, tenir sa promesse. Enfin, Derville est ruiné, et se trouve réduit à se mettre apprentif chez son ami le menuisier. Mais il recouvre sa fortune, presqu'aussitôt qu'il l'a perdue; et, pour cette fois, devenu plus sage, il la partage avec ses

amis.

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y a du mérite dans cet ouvrage., dont le sujet rappelle le conte suivant de Fréron fils :

Certain voleur fat surpris, dans l'instant
Qu'il détroussait à la hâte un passant;
Le guet l'entraîne, et du juge, sur l'heure,
Force lui fut de gagner la demeure.
Or, il advint, par un cas fort plaisant,
Que le Prévôt, tout en l'interrogeant,
Remet en lui son compagnon de classe.
Figurez-vous son ébahissement !

Il croit rêver, il le regarde en face;

Oui... c'est lui-même... hélas! c'est mon vaurien !
Puisque c'est toi món cher Giroux, eh bien'!
Lui requiert-il, apprends-moi des nouvelles
De nos aniis, nos Catons, nos modèles,
Bertrand, Dumont; ils valaient mieux que toi :

Que font surtout Gauthier, Richard, La Rue?
Ils promettaient; ils iront loin, je croi...
Hélas, Monsieur, dit Giroux, l'âme émue,

Tous sont pendus, excepté vous et moi.

AMIS DU JOUR (les), comédie en un acte, en prose, par M. de Beaunoir, aux Italiens, 1786.

Donec eris felix, multos numerabis amicos;
Tempora si fuerint nubila, solus eris.

OVIDE.

Voilà le fonds de cette pièce, dont l'auteur a su tirer bon parti. L'ouvrage est rempli de détails ingénieux, et --les scènes en sont bien filées.

AMIS RIVAUX (les), comédie en un acte, en vers, de Forgeot, aux Français, 1782.

Deux jeunes gens aiment une femme charmante, à lạquelle ils n'ont point encore avoué leur tendresse. L'un d'eux est un fat; l'autre est modeste, timide et sensible. Ils conviennent tous deux de faire leur déclaration, chacun au nom de son ami, et de s'en rapporter au choix de leur maîtresse. Une lettre, écrite à chacun d'eux, leur indique un rendez-vous ; et ce rendez-vous est fixé à la même heure. Les deux amans attendent leur arrêt aux pieds de leur maîtresse, qui se décide pour l'homme modeste. Son ami, qui souscrit gaiement à son bonheur, se relève en disant :

Je puis me dispenser de rester à genoux.

Cette petite pièce a été très-applaudie. Il y règne un comique d'une teinte délicate et gracieuse. Les scènes en

sont adroitement filées ; et, ce que l'on regarde, surtout aujourd'hui, comme un grand mérite, les détails sont en général d'un excellent ton.

AMITIÉ. L'amitié, sans être une passion comme l'amour, l'ambition, etc., est un sentiment si doux, si sublime, si consolant pour l'humanité, qu'il a plusieurs fois rempli la scène avec succès. Par sa nature, il est une source de beautés du genre admiratif; et deux amis peuvent être placés dans des situations, qui produisent des beautés non moins dramatiques, que celles de la terreur et de la pitié.

L'importance des intérêts, la grandeur des sacrifices est encore ici nécessaire. L'amitié seule ne peut produire de grands mouvemens au théâtre, que quand un ami sacrifie à son ami un trône, une grande passion, ou même sa vie. Le combat d'Oreste et de Pylade à qui mourra l'un pour l'autre ; la dispute d'Héraclius et de Martian, qui se prétendent tous deux fils de Maurice, pour sauver les jours de leur ami, sont ce que nous avons au théâtre de plus touchant dans ce genre.

L'égalité parfaite semble être nécessaire entre les amis, et relever le caractère de l'un et de l'autre. On est fâché de voir, dans Andromaque, Pylade si fort audessous d'Oreste qui le tutoie, et auquel il répond avec un respect, qui nuit à l'effet, que produirait le spectacle de leur amitié. Il serait beau de voir le représentant de tous les rois de la Grèce tutoyé par son ami. Cette réponse sublime de Pylade à Oreste, dont il a inutilement combattu la passion :

Eh bien ! Seigneur, enlevens Hermione!

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cette réponse, dis-je, serait bien plus sublime, sans ce mot de seigneur qui la dépare.

L'amitié fraternelle, étant plus touchante, semble être encore plus faite pour la scène, où elle ne s'est montrée que rarement. On est fâché que l'amitié d'Antiochus et de Séleucus, dans Rodogune, ne produise pas plus d'effet. Corneille s'est privé lui-même des ressources, qu'elle aurait pu lui fournir dans Nicomède, en reculant, jusqu'à la fin de la pièce, la reconnaissance des deux frères. On voit ce que l'amitié fraternelle peut produire au théâtre, par le plaisir qu'elle fait dans Adélaïde, où elle n'a pu être le fonds du sujet.

L'amitié entre un frère et une sœur a quelque chose de plus doux encore. Électre embrassant, devant Oreste,

l'urne où elle croit renfermée la cendre de ce frère chéri, et disputant cette cendre à son tyran, est le tableau le plus touchant que cette amitié puisse offrir.

AMITIÉ A L'ÉPREUVE (l'), comédie mêlée d'ariettes, en trois actes, par Favart, musique de M. Grétry, 1785.

Cette pièce, donnée en deux actes en 1771, en un en 1776, en trois en 1786, fut toujours accueillie du public. C'est un ouvrage charmant ; et, pour le prouver, il suffit de nommer les deux auteurs.

AMITIÉ AU VILLAGE (Ï'), opéra-comique en trois actes, musique de Philidor, au Théâtre Italien, 1785.

Un ancien seigneur de Clémencey a fondé un prix, qui doit être décerné au plus vertueux de sa terre; le vainqueur, en outre, a le droit de choisir une épouse

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