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qu'avait fait Montaigne, dans le chap. 37 du 2o. livre de ses Essais. De tout tems, cette profession fut. en butte aux traits des auteurs comiques; et Molière ménagea plus les médecins que Gui-Patin, médecin lui-même. Il définissait un médecin: un homme que l'on paye, , pour conter des fariboles dans la chambre d'un malade, jusqu'à ce que la nature l'ait guéri, ou que les remèdes l'aient tué. Pour rendre ses plaisanteries plus agréables, dans le jeu de cette pièce, qui fut d'abord représentée devant le roi, l'auteur y joua les premiers médecins de la cour avec des masques, qui ressemblaient aux personnages qu'il avait en vue. Ces médecins étaient de Fougerais, Esprit, Guénaut et d'Aquin. Comme Molière voulait déguiser leurs noms, il pria son ami Boileau de leur en forger de convenables. Boileau en composa en effet qui étaient tirés du grec, et qui désignaient le caractère de chacun de ces messieurs. Il donna à de Fougerais le nom de Desfonandrès, qui signifie tueur d'hommes; à Esprit, qui bredouillait, celui de Bahis, qui signifie jappant, aboyant. Macroton fut le nom qu'il donna à Guénaut, parce qu'il parlait lentement; et enfin celui de Tomès, qui signifie un saigneur, à d'Aquin qui ordonnait souvent la saignée.

AMOUR MUSICIEN (l'), comédie en un acte, en de Paul Poisson, 1743.

vers,

Un magistrat, qui prétendit que Poisson l'avait voulu jouer dans cette pièce, empêcha qu'elle ne fut repré

sentée.

AMOUR POUR AMOUR, comédie en trois actes,

en vers libres, avec un prologue et un divertissement, par la Chaussée, aux Français, 1742.

Amour pour amour est peut-être, après l'Oracle, les Grâces et Zénéide, ce que nous avons de plus agréable dans le genre de la féérie. Le plan n'en est pas neuf, mais il n'en est pas moins ingénieux.

Le génie Azor a été chassé de l'empire aérien, pour avoir dédaigné les avances de sa souveraine; son exil et sa métamorphose ne doivent finir, que lorsqu'il aura su toucher une personne jeune et belle, à qui le mot d'aimer soit inconnu, à qui Azor ne puisse l'expliquer, et qui dise enfin par impulsion : c'est Azor que j'aime. Zaleg, autre génie exilé à la suite d'Azor, poursuit de son côté Nadine, autre bergère; il lui fait présent de quelques oiseaux, à qui il a appris ces mots, qu'ils répètent sans cesse: Zaleg aime Nadine. Mais Nadine, qui aime le mystère, rend les oiseaux. Azor n'a point pris la même précaution pour instruire Zémire. Mais il est assez singulier que la jalouse Fée prenne ce soin pour lui. C'est elle qui, sous le nom d'Assan prince de Perse et petitmaître, apprend à Zémire ce que c'est que l'amour, et comment on l'exprime. Zémire se sert de cette découverte pour dire : c'est Azor que j'aime. Alors le charme est rompu.

C'est beaucoup d'avoir su tirer trois actes d'un sujet aussi simple, et surtout d'avoir su amuser durant ces trois actes.

AMOUR PRÉCEPTEUR (l'), comédie en trois actes, en prose, avec un divertissement, par Gueulette, aux Italiens, 1726.

Alberti veut marier son fils Lélio avec une jeune fille

d'environ onze ans, que son père en mourant a laissée sous sa tutelle, avec cent mille écus de bien. Alberti trouve ce parti trop avantageux, pour le laisser échapper; mais, par malheur, son fils ne saurait se résoudr à l'accepter. Il est amoureux de Flaminia, et déclare que jamais il n'aura d'autre épouse; mais, comme il est fort jeune, on pense à lui donner un précepteur jusqu'au tems du mariage. Flaminia, qui apprend ce qui se passe, se déguise en docteur, et trouve moyen de se faire rechercher par Alberti pour l'éducation de son fils. Elle entre en effet, dans sa maison, en qualité de précepteur, et divers incidens amènent des reconnaissances, qui lèvent tout obstacle à leur mariage.

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AMOUR ROMANESQUE (l'), opéra en un acte, par M. Charlemagne, musique de M. Wolf, à l'OpéraComique, 1799.

Le fonds de cette pièce est léger, comme celui de presque tous les ouvrages de l'auteur; mais or y remarque des situations piquantes, et un style agréable.

AMOUR SECRET ('), comédie en un acte, en vers, de Philippe Poisson, au Théâtre Français, 1740. Éraste et Clitandre sont amis. Le dernier engage Éraste à demander pour lui en mariage Lucile, nièce de Géronte; la démarche réussit; mais Éraste et Lucile sont devenus subitement amoureux l'un de l'autre. De son côté, Clitandre a déjà changé de résolution; le mariage l'effraye; et, instruit de l'amour qu'Eraste est bien résolu de cacher et de vaincre, il s'amuse quelque tems de son embarras, et finit par hâter lui-même l'union des deux

amans.

AMOUR TYRANNIQUE (l'), tragi-comédie en cinq actes, en vers, de Scudéry, 1638.

Tyridate, roi de Pont, est d'un caractère féroce. Époux infidèle, il méprise les charmes, les pleurs, la tendresse, la générosité d'Ormène, et la condamne à mourir. Amant aveugle et furieux, il sacrifie les devoirs les plus sacrés aux intérêts d'un amour incestueux; fils ingrat, rébelle et dénaturé, il met aux fers Orosmane, son père, le dépouille de ses états, ose même attenter à ses jours, et se porter aux plus affreux excès contre Tigrane, son frère, époux de Polyxène, qu'il aime et qui le déteste. Enfin, le frère d'Ormène, pour venger les injures d'une famille désolée, près de perir honteusement, vient attaquer Tyridate, le fait prisonnier, et retablit l'ordre et le calme. On trouve des traits hardis, des situations frappantes et de beaux mouvemens, dans cette tragedie. Pour forcer Tygrane à quitter une tour, où il s'est retiré avec Polyxène,, on lui présente le roi son père, chargé de fers; un poignard est levé sur lui, pour punir son refus. Cette situation a été souvent imitée par nos auteurs modernes.

Cette pièce, quoique très-mediocre, eut le succès le plus brillant, et on la regarda comme un chef-d'œuvre. Le cardinal de Richelieu, après l'avoir vu representer, dit; cet ouvrage n'a pas besoin d'apologie; et il se defend assez de lui-même. Sarrazin, lorsqu'on l'imprima, mit à la tête undiscours adressé à l'Academie Française, pour prouver les grandes beautés de cet ouvrage, et les grands talens de son auteur.

AMOUR VENGÉ (l'), comédie en un acte, en vers, par Lafont, 17121

Clidamis et Lucile, que leurs parens destinaient à s'ém

pouser, dérangent ce projet par leur indifférence. Merlín, valet de Clidamis, et Nérine, soubrette de Lucile, for-` ment le dessein de les rendre amoureux l'un de l'autre. Merlin fait entendre à son maître qu'il a su plaire à Lucile, et Nérine persuade à sa maîtresse qu'elle a vaincu la froideur de Clidamis. Les deux indifférens se laissent con ́duire à une entrevue, pour jouir de leur triomphe réciproque. Tous deux croient se jouer ; mais la feinte se réalise ils deviennent subitement amoureux.

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Avant que les Pantins eussent régné à Paris, la mode avait mis un bilboquet entre les mains de la plupart des Parisiens. Cette niaiserie monta même sur le théâtre ; et l'on vit, il y a plus de cinquante ans, la Desmares s'en amuser dans la comédie de l'Amour vengé, au grand étonnement du parterre.

AMOUR USÉ (l'), ou LE VINDICATIF, comédie en cinq actes, en prose, par Néricault Destouches, aux Français, 1741.

Une vieille folle, qui veut épouser un jeune homme, et contracter un mariage clandestin; un vieillard, qui veut faire la même sottise; un autre homme, qui donne les troisquarts de son bien, pour faire enrager ses deux amis ; une intrigue mal tissue; un dénouement împrévu ; quatre notaires sur la scène : voilà quel est l'Amour usé,

AMOURS A LA CHASSE (les), comédie en un acte, par Coypel, aux Italiens, 1718.

Vertron, maître-d'hôtel ordinaire du roi, et nommé à l'ambassade de Moscovie, avait à son service deux Allemands, doués d'une habileté extraordinaire à donner du cor; il voulut en procurer le plaisir au public; et, pour amener cette nouveauté, Coypel composa cette pièce

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