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que de la faire représenter à Paris. Loret a dit dans sa gazette burlesque :

Cette histoire d'Endymion,

Qui, selon mon opinion,

Est celle aussi de tout le monde,

En plusieurs beaux traits est féconde;
Et fait juger Monsieur Gilbert,
Ecrivain tout-à-fait expert.

AMOURS DE DIDON ET D'ÉNÉE ( les ), tragédie en trois actes, par Montfleury.

On trouve, dès le premier acte de cette tragédie, une situation intéressante. C'est lorsqu'Iarbe, rival d'Enée, apprend à Didon que le prince Troyen est prêt à la fuir; et que la douleur de la reine trahit un amour, qu'elle voulait tenir caché. Ses reproches suspendent le départ d'Énée; ce prince y renonce même entièrement: mais l'ordre des dieux, et l'apparition de son père Anchise, hâtent de nouveau sa fuite. C'est Iarbe lui-même qui la protége. L'Auteur fait usage de la rivalité de ces deux princes; mais il évite de rendre le Numide plus intéressant que le Troyen. Il s'est surtout bien gardé de lui mettre dans la bouche certaines vérites/dures, qui humilieraient trop son rival, comme on l'a fait dans une autre tragédie de Didon, plus moderne.

AMOURS DE JUPITER et DE SÉMÉLÉ (les), tragédie avec des machines, par Boyer, 1666.

On remarque de l'imagination dans cette pièce ; mais on connaît le style de l'auteur.

AMOURS DE LA GUIMBARDE (les), pièce en un

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acte, à cinq personnages, et toute en chansons et en vers gascons, par Thulin, à Béziers, 1629.

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Cette pièce est une des treize comédies, insérées dans un livre intitulé : l'Antiquité du Triomphe de Béziers, au jour de l'Ascension. Pour avoir l'intelligence des motifs de cette fête, il faut savoir que, la ville de Béziers ayant été délivrée des ennemis, le jour de l'Ascension, on a institué une cérémonie, pour en conserver le souvenir. Ce jour-là,les peuples voisins se rendent dans cette ville; on y tient une foire; on y fait une procession ; on y célèbre des jeux. Des pièces dramatiques font partie de la solemnité de ce jour. Il faut savoir encore qu'il y a dans la ville une grosse statue de pierre, qu'on croit représenter un ancien capitaine nommé Pierre Pécruce, que le peuple, par corruption, nomma Pépesuc; c'est ce même Pépesuc qui joue le plus grand rôle, dans la plupart de ces pièces.

AMOURS DE LOUIS-LE-GRAND et de Mlle. DU TRON (les), comédie anonyme, en cinq actes, en prose. On suppose, dans cette pièce, Louis XIV amoureux de Mlle. du Tron, nièce de Bontems, son premier valet-dechambre; il a plusieurs entretiens avec elle; mais, en voulant lui donner des preuves de sa passion, il ne fait que lui prouver sa faiblesse morale et physique. Ces conversations sont souvent interrompues par madame de Maintenon, qu'on représente comme une femme jalouse, qui, par toutes sortes de moyens, veut retenir son vieil amant; par le Père de la Chaise, qu'on peint comme un homme hypocrite et ambitieux; par Fagon, médecin, et Pontchartrain, ministre, tous deux amis de madame de Maintenon; et par plusieurs autres encore. Enfin, quand l'auteur veut

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terminer sa pièce, il introduit sur la scène le Roi et Mlle. du Tron, qui se jurent un amour éternel.

Nous citerons ici un passage, tiré des Questions sur l'Encyclopédie, par Voltaire. Voici ce qu'on trouve, dit-il, à la page 183 d'un livre intitulé: Anecdotes Littéraires. Les Amours de Louis XIV ayant été jouées en Angleterre, ce prince voulut aussi faire jouer celles du roi Guillaume; l'abbé Brueys fut chargé par M. de Torcy de faire la pièce; mais, quoiqu'applaudie, elle ne fut pas jouée, parce que celui,qui en était l'objet,mourut sur les entrefaites. Il y a, selon Voltaire, autant de mensonges que de mots dans ce peu de lignes. Jamais on ne joua les Amours de Louis XIV, sur le théâtre de Londres; jamais Louis XIV ne fut assez petit, pour ordonner qu'on fît une comédie sur les Amours du roi Guillaume; jamais le roi Guillaume n'eut de maîtresse; ce n'était pas d'une telle faiblesse qu'on l'accusait. Jamais le marquis de Torcy ne parla à l'abbé Brueys; jamais il ne put faire, ni à lui, ni à personne, une proposition si indiscrette et si puérile ; jamais enfin l'abbé Brueys ne fit la comédie, dont il est question.

AMOURS DE LYSIS et D'HESPÉRIE (les), pastorale allégorique, pour la paix des Pyrénées, par Quinault, 1660.

On pretendit que le cardinal Mazarin avait donné le sujet de cette pièce, et que M. de Lyonne y travailla avec Quinault; on ajoutait que l'original, apostillé de la main de M. de Lyonne, était dans la bibliothèque de Colbert. Il ne s'y est cependant pas trouvé, lorsque le roi acheta les manuscrits de ce ministre.

AMOURS DE MARS et DE VÉNUS (les), ballet de trois entrées, avec un prologue, paroles de Danchet, musique de Campra, 1712.

Le prologue seul de cet opéra a été remis quelquefois au théâtre.

Campra, consultant le musicien Bernier sur un chœur, qu'il composait pour cet opéra : je ne puis, lui dit-il, venir à bout de faire rentrer une partie ; et depuis long-tems je travaille en vain à me tirer de cet embarras. Faites un silence d'une mesure, lui dit Bernier, et certainement vous vous tirerez d'affaire. Il y réussit en effet ; comme fit autrefois Racine, qui, dans une de ses tragédies,ne pouvait trouver une rime: Boileau lui conseilla de suspendre le sens, de mettre des points, et de recommencer une nouvelle période. Par ce petit artifice, il vainquit une difficulté qui lui avait paru insurmontable.

AMOURS DE NANTERRE (les), opéra-comique en un acte, de le Sage, Dorneval, etc., à la Foire SaintGermain, 1718.

Madame Thomas, mère de Colette, veut épouser Lucas, et s'oppose au mariage de sa fille avec Valère, souslieutenant d'infanterie ; Colette feint d'aimer Lucas, pour donner de la jalousie à sa mère, et par-là l'obliger à lá marier promptement, pour se débarrasser d'une telle rivale. Lucas, persuadé et enchanté dé cet amour, aime mieux être l'époux que le beau-père de Colette. Il ne s'épargne pas sur le compte de madame Thomas, qui l'écoute sans en être vue; elle entre contre lui dans une grande colère, et ensuite elle se radoucit; mais, Lucas ayant fait la sottise de se laisser engager dans la compagnie de Valère, on ne veut rendre l'engagement, qu'à condition que Valère épou❤ sera Colette; et la pièce finit par un double mariage.

AMOURS DE PROTHÉE (les), ballet en trois actes, avec un prologue, de Lafont, musique de Gervais, 1720.

Prothée, infidèle à la nymphe Théone, qui l'aime, offre ses vœux à Pomone, qui les rejette. Il soupçonne Vertumne d'être son rival ; et, pour éprouver s'il est mieux traité que lui, il prend sa figure, et se présente à la déesse sous cette métamorphose. Pomone le prend pour Vertumne, et le traite avec une douceur qui le désespère. Pour se venger, il feint d'être amoureux de Théone; et ce stratagême attire, au véritable Vertumne, des reproches vifs et de durs traitemens; il est enfin justifié par Prothée lui-même, qui, touché de la constance de Théone lui rend son cœur et fait cesser le trouble qu'il a

causé.

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AMOURS DE PROTHÉE (les), parodie en un acte, de le Sage et Dorneval, 1728.

Les comédiens français, le jour de la troisième réprésentation d'une pièce, qui avait été mal reçue à la première, et qui parut, par des corrections qu'on lui avait faites, vouloir se relever, affichèrent cette pièce dans ces termes: Corrigée, revue et applaudie. Cette annonce parut si singulière, que des auteurs forains, le Sage et d'Orneval, dans les Amours de Prothée, en firent aussi l'application à une scène de la pièce. Ce Dieu promet à la Nymphe Théone qu'il lui sera désormais fidèle, assurant que sa constance a été revue, corrigée; Théone lui donne la main, en disant: et applaudie.

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AMOURS DE RAGONDE (les), comédie-opéra, composée de trois intermèdes, de Destouches, musique de Mouret, 1740.

C'est un divertissement burlesque, composé pour la duchesse du Maine; on y fit dans la suite quelques chansans la participation de l'auteur; et on le donna à

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